Elections législatives au Maroc : La révolution par les urnes

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Demain, vendredi 25 novembre 2011, les Marocains se rendront aux urnes pour la tenue des élections législatives. Pour ce scrutin historique, c’est un total de 1521 listes qui ont été déposées dans 92 circonscriptions électorales. Ces élections législatives qui interviennent trois mois après le référendum constitutionnel du 1er juillet 2011, s’inscrivent dans le processus des réformes et la démocratisation enclenchées par le roi Mohammed VI.

Partout au Maroc, la fièvre électorale est montée à l’occasion de la tenue de ces législatives qualifiées d’historiques par les observateurs, à l’intérieur et à l’extérieur du Royaume. En effet, après le référendum du mois de juillet dernier, ces élections constituent un test pour la classe politique marocaine. Et du coup, le Royaume accompli un pas supplémentaire vers la mise en place d’institutions véritablement démocratiques. Et c’est la nouvelle assemblée issue de ces élections qui aura la responsabilité de veiller à l’application de la nouvelle constitution adoptée en juillet. Dans le Royaume, l’engouement des populations autour de ces consultations de demain est sans commune mesure. Déjà, les observateurs prévoient une forte mobilisation des électeurs, comme ce fut le cas lors du référendum. Ainsi, du coté des acteurs politique, c’est le même engouement. La preuve ! C’est un total de 1521 listes qui ont été déposées au titre de 92 circonscriptions électorales, soit une moyenne de 16 listes par circonscription, a indiqué le ministre marocain de l’intérieur.

Dans cette dynamique de réformes en cours, les femmes entendent pleinement jouer leur rôle dans le débat en cours. En effet, 57 listes en compétition sont conduites par des femmes (soit 3,75%). Ce qui constitue une avancée dans un monde arabe où les femmes sont à présent tenues à l’écart des débats politiques. Du coté de la classe politique, les partis se mobilisent. En effet, les législatives de ce 25 novembre, représentent pour eux un enjeu de taille. Selon le politologue marocain, Mohamed Tozy, « ces élections se jouent dans un mouchoir de poche. Cinq partis seraient au coude à coude : Pjd, Istiqlal, Mouvement populaire (Mp), Rassemblement national des indépendants (Rni), et le parti Authenticité et Modernité (Pam). Normalement aucun d’entre eux ne devrait dépasser 20% des suffrages». Avec la tenue de ces législatives, le Royaume du Maroc poursuit les vastes réformes engagées par le Roi Mohamed VI. En effet, le Roi a promis d’importants changements dont une nouvelle constitution et la tenue d’élections législatives. Passant de la parole aux actes, le Souverain est allé vite avec l’adoption d’un nouveau texte constitutionnel, qui sera suivi demain par le renouvellement su parlement. Aujourd’hui, résolument engagé dans la voie du renouveau, le Maroc fait sa révolution par les urnes. Au moment où d’autres pays du Maghreb sont à présent ébranlés par le « Printemps arabe ». Il s’agit notamment de l’Egypte ou encore de la Tunisie qui, malgré l’organisation des législatives, reste traumatisée par les conséquences des folles journées qui ont conduit à la chute de Ben Ali. En Libye, le changement est venu sous une autre forme avec l’intervention de l’OTAN. En Algérie, le feu couve à cause de l’absence de toutes volontés d’ouverture démocratique. C’est dire que le Maroc, à cause des réformes enclenchées, et grâce à la volonté du Roi devient aujourd’hui un cas d’école. Le Royaume chérifien devient un exemple dans un monde magrébin en proie à des incertitudes.

 CH. Sylla

 

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