Fête du trône au Maroc. ; Le Roi exige l’application stricte de la Constitution

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 Les projets de développement, les réformes politiques et institutionnelles, étaient, entre autres, les sujets abordés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors du 18ème anniversaire de la fête du trône célébrée le 30 juillet. Une occasion pour le Souverain marocain d’accorder sa Grâce à 1178 personnes condamnées.

 Dans son discours à l’occasion du 18ème anniversaire de la célébration de son arrivée au trône, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a mis l’accent sur les différents projets de développement qu’il nourrit pour le Royaume du Maroc dans un contexte national riche en acquis et chargé en défis.

Cette fête annuelle a été l’occasion pour le Roi de faire l’état de la Nation. Les projets de développement, les réformes politiques et institutionnelles enclenchés se poursuivront avec un seul objectif : servir le citoyen, là où il vit, sans distinction entre le nord et le sud, l’est et l’ouest, ni entre citadins et ruraux.

Malgré les maigres moyens dont dispose le Maroc, de nombreuses régions ont un besoin accru en services sociaux de base. Cependant, le Royaume se développe à un rythme soutenu. Clair et manifeste, ce progrès est unanimement attesté dans les domaines les plus divers.

En effet, d’une part, le Maroc jouit d’une grande crédibilité à l’échelle continentale et internationale, et bénéficie de l’estime des partenaires, de la confiance de grands investisseurs comme ” Boeing “, ” Renault ” et ” Peugeot “. Et pourtant, d’autre part, dans certains secteurs sociaux, le bilan et la réalité des réalisations sont en-deçà des attentes, reconnait le Souverain marocain dans son adresse à la nation.

‘           ‘Nous avons réussi dans la mise en œuvre de nombreux plans sectoriels comme ceux de l’agriculture, de l’industrie et des énergies renouvelables. Néanmoins, les projets de développement humain et territorial, qui ont un impact direct sur l’amélioration des conditions de vie des citoyens, ne font pas honneur et restent en-deçà des ambitions”, a-t-il indiqué.

Dans bon nombre de domaines, cet état de fait tient essentiellement au faible niveau du travail en commun et à l’absence d’une vision nationale et stratégique. Il résulte aussi du fait que la dysharmonie l’emporte trop souvent sur la cohérence et la transversalité, que la passivité et la procrastination remplacent l’esprit d’initiative et l’action concrète.

Cette réalité paradoxale est encore accentuée lorsqu’on établit un parallèle entre, d’une part, le secteur privé rendu efficient et compétitif grâce à un modèle de gestion organisé autour des notions de suivi, de contrôle et d’incitation, et, d’autre part, le secteur public, en particulier l’Administration publique, qui souffre d’une faible gouvernance et d’une productivité insuffisante.

L’un des problèmes qui entravent aussi le progrès du Maroc, réside dans la faiblesse de l’Administration publique, en termes de gouvernance, d’efficience ou de qualité des prestations offertes aux citoyens, constate le Roi Mohammed VI.

Ce dysfonctionnement a des retombées négatives sur les régions qui souffrent d’une insuffisance, voire d’une inexistence de l’investissement privé, autant que de la faible productivité du secteur public. Une situation qui ne manque pas d’affecter les conditions de vie des citoyens.

Pour mettre fin à ces dysfonctionnements, il appartient donc au gouverneur et au caïd, au directeur et au fonctionnaire, ainsi qu’au responsable communal, etc., d’adopter les méthodes actives de travail et les objectifs ambitieux des cadres du secteur privé. Mus par le sens des responsabilités, ils doivent faire honneur à l’Administration, et aboutir à des résultats concrets. Car, en définitive, leur responsabilité est de veiller sur les intérêts des gens.

Nos choix en matière de développement restent globalement pertinents. Mais, le problème a trait à l’immobilisme des mentalités et aux carences en termes d’exécution et d’innovation.

”L’évolution politique du Maroc et ses progrès en matière de développement ne se sont pas répercutés positivement sur l’attitude affichée par les partis, les responsables politiques et les administratifs, au regard des aspirations et des préoccupations réelles des Marocains. En effet, quand le bilan se révèle positif, les partis, la classe politique et les responsables s’empressent d’occuper le devant de la scène pour engranger les bénéfices politiques et médiatiques des acquis réalisés. Mais, quand le bilan est décevant, on se retranche derrière le Palais Royal et on lui en impute la responsabilité”, a martelé le Souverain marocain.

La charge et l’honneur de servir le citoyen vont de la satisfaction de ses simples demandes jusqu’à la réalisation de projets, quelle qu’en soit l’envergure. Car, il n’y a pas de petits et de grands projets. Il n’y a que des projets qui visent à satisfaire les besoins des citoyens.

Au cours de son intervention, le Roi a mis l’accent sur la nécessité d’une application stricte des dispositions de l’alinéa 2 de l’Article premier de la Constitution, alinéa qui établit une corrélation entre responsabilité et reddition des comptes.

Le temps est venu de rendre ce principe pleinement opérationnel. Elle doit s’imposer en premier lieu à tous les responsables, sans exception, ni de distinction, à l’échelle de tout le Royaume. Car le Royaume se trouve à une nouvelle étape de l’action publique où il n’y a pas de différence entre le responsable et le citoyen en termes de droits et d’obligations liés à la citoyenneté, et il n’y a pas lieu de se dérober à ses responsabilités ou de jouir de l’impunité.

Les événements qui se sont produits dans certaines régions ont révélé une irresponsabilité sans précédent.

En effet, au lieu que chaque partie remplisse son devoir national et professionnel, et que prévalent l’esprit de coopération et la volonté de mise en commun des efforts pour régler les problèmes des habitants, la situation a dérapé à tel point que les différents acteurs se sont rejetés mutuellement la responsabilité. Au moment où se sont imposés les calculs politiques étriqués, la notion de patrie s’est éclipsée et les intérêts des citoyens ont été malmenés.

Aux politiques, le Roi leur a demandé de faire la différence entre la gestion des affaires publiques et les discours populistes. Elle ne doit pas non plus être entachée par certaines expressions étranges qui entachent l’action politique.

Devant ce vide regrettable et dangereux, les forces publiques qui se sont trouvées face à la population à Hoceima, ont assumé leur responsabilité avec courage, patience, retenue et ont fait preuve d’un grand respect de la loi. Elles ont ainsi préservé la sécurité et la stabilité.

Pour garantir la sécurité des citoyens et préserver leurs biens, il y a une seule ligne à appliquer : la loi ; un engagement ferme à respecter, les institutions.

Il a salué les efforts consentis par les forces de l’ordre qui travaillent jour et nuit, souvent dans des conditions difficiles, pour remplir le devoir qui leur incombe: assurer la sécurité et la stabilité du pays, intérieurement et extérieurement, et veiller sur la tranquillité, la quiétude et la sûreté des citoyens. Une fierté aujourd’hui pour les Marocains. Le modèle institutionnel marocain est parmi les systèmes politiques avancés.

”Nous pouvons mettre au point le plus efficient des modèles de développement, les meilleurs plans et les stratégies les plus pointues. Mais sans un changement des mentalités, sans une administration dotée des meilleurs cadres et sans partis politiques faisant appel aux élites les plus qualifiées pour la gestion des affaires publiques ; et faute d’un esprit de responsabilité et d’engagement civique, le Maroc ne pourra pas concrétiser son vœu de voir tous les Marocains bénéficiés des conditions d’une vie libre et digne, a conclu le Roi Mohammed VI.

En concrétisation de la haute bienveillance et de sa volonté d’associer les pensionnaires des établissements pénitentiaires à cette joie, le Roi a bien voulu accorder sa grâce à un ensemble de personnes dont certaines sont en détention et d’autres en liberté, condamnées par les différents tribunaux du Royaume.

Ces personnes sont au nombre de 1.178 et se répartissent comme suit : les bénéficiaires de la grâce royale qui se trouvent en état de détention sont au nombre de 911 détenus et les bénéficiaires de la grâce royale qui sont en état de liberté sont au nombre de 267 personnes.

 

B.KONÉ

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