Ghana: le président réélu va prêter serment suite à un scrutin contesté

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John Dramani

 Le président ghanéen John Dramani Mahama doit prêter serment lundi suite à l’élection présidentielle du mois dernier, au cours d’une cérémonie boycottée par l’opposition qui a contesté les résultats du scrutin devant les tribunaux.

M. Mahama, 54 ans, devenu président suite à la mort subite de son prédécesseur John Atta Mills en juillet, a remporté l’élection du 7 décembre avec 50,7% des voix contre 47,7% des voix pour le leader de l’opposition, Nana Akufo-Addo.

Les observateurs locaux et internationaux se sont accordés à qualifier le scrutin de “paisible” et de “transparent” dans un pays considéré comme une démocratie exemplaire au coeur d’une région, l’Afrique de l’Ouest, souvent secouée par des troubles politiques.

Mais le candidat de l’opposition, qui avait perdu face à M. Mills en 2008 à moins d’un pourcent près, a déposé une plainte devant la Cour Suprême, qui devrait se prononcer prochainement, dénonçant des irrégularités et réclamant d’être proclamé vainqueur.

Son parti, le NPP (Nouveau parti patriotique), boycotte la cérémonie d’investiture de M. Mahama et a demandé à l’ancien président John Kufuor d’en faire autant. Mais selon son cabinet, M. Kufuor devrait être des festivités lundi.

“Nous ne voyons pas pourquoi nous prendrions part à l’investiture d’un président mal élu”,a déclaré Perry Okudzeto, porte-parole du NPP, à l’AFP.

Douze chefs d’Etat africains ont prévu d’assister à la cérémonie d’investiture, dont les présidents nigérian Goodluck Jonathan et sud-africain Jacob Zuma, ainsi que des délégations des Etats-Unis et de l’Union Européenne.

Des balayeurs s’affairaient dimanche dans les rues d’Accra, et des portraits de M. Mahama ornaient les grandes avenues de la capitale, alors que le square de l’indépendance, lieu de la cérémonie, était décoré en rouge, vert et or, les couleurs du Ghana.

Selon le porte-parole de la police Freeman Tetty, 4.000 policiers ainsi que des soldats seront déployés dans la ville pour l’événement.

L’un des grands eujeux du mandat à venir est la façon dont seront dépensés les revenus du pétrole, dont le Ghana est devenu producteur en 2010, alors que le pays, deuxième économie d’Afrique de l’Ouest, grâce à ses exportations d’or et de cacao, manque encore cruellement d’infrastructures de base dans certaines régions.

“La question cruciale (…) est de savoir comment va être gérée l’économie”, estime le professeur Isaac Owusu-Mensah, de l’Université du Ghana. “Si (les revenus du pétrole) ne sont pas utilisés à bon escient, ça va poser problème”.

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