Opération israélienne majeure dans la plaine de la Bekaa

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BEYROUTH (AP) – Les forces israéliennes ont lancé mardi soir dans la plaine de la Bekaa (est du Liban), autour de Baalbek, fief du Hezbollah, ce que des responsables libanais de la sécurité disent être une opération d’envergure "sans précédent", avec le déploiement de troupes au sol.

La chaîne du Hezbollah Al-Manar a annoncé tôt mercredi que la guérilla chiite était "confronté à une unité israélienne qui s’est posée près de l’hôpital Al-Hikma, à l’ouest de Baalbek". Le porte-parole du Parti de Dieu, Hussein Rahal, a quant à lui précisé que la bataille faisait rage, sans pouvoir dire si les commandos israéliens avaient pénétré dans l’hôpital. Ni lui ni Al-Manar n’ont mentionné les témoignages recueillis par ailleurs selon lesquels l’hôpital, touché par une frappe israélienne, serait en proie à un incendie.

Auparavant, les responsables de la sécurité libanaise faisaient état d’une opération israélienne majeure sur Baalbek. "Le nombre extrême, sans précédent, d’appareils indique la possibilité qu’Israël envisage de faire se poser des troupes, mais nous ne pouvons encore le confirmer", a précisé un responsable sous le couvert de l’anonymat. On se croirait en plein jour, en raison des fusées éclairantes lâchées par les avions israéliens, a-t-il ajouté.

L’armée israélienne s’est pour sa part refusée à tout commentaire sur les opérations en cours dans la Bekaa.

Aucune information n’était disponible dans l’immédiat sur les cibles précises ou sur d’éventuelles victimes.

La dernière fois que Tsahal a pénétré aussi loin en territoire libanais remonte à 1994, lorsque les Israéliens enlevèrent le chef guérillero Mustafa Dirani, espérant l’utiliser pour obtenir des informations sur leur pilote disparu Ron Arad. Dirani a été libéré dans le cadre d’un échange de prisonners dix ans plus tard.

L’opération a commencé par cinq raids rapides de frappes aériennes sur Baalbek, quelques trois heures avant l’expiration officielle de la trêve de 48 heures décrétée par Israël dans ses bombardements aériens.

Dans la soirée, Tsahal a également annoncé que trois soldats israéliens avaient été tués et 25 autres légèrement blessés mardi dans les violents combats opposant l’armée de l’Etat hébreu au Hezbollah dans le village d’Aïta al-Shaba, coeur des affrontements qui se poursuivaient mardi soir sans répit au Sud-Liban.

Les hélicoptères ont aussi attaqué une cible à 15 km à l’ouest de Baalbek, déclenchant un violent incendie, selon des témoins. On ne savait pas s’il s’agissait d’une cible du Hezbollah ou de l’armée libanaise.

Baalbek, un des bastions du Hezbollah, et qui abrite l’un des principaux sites archéologiques du Proche-Orient, a fréquemment été bombardée par l’aviation israélienne depuis le début de la guerre il y a 21 jours.

Située à une centaine de km au nord du fleuve Litani, autrefois siège du quartier général de l’armée syrienne, Baalbek abritait aussi les casernes des Gardiens de la révolution iraniens qui assuraient la formation des combattants du Hezbollah dans les années 80.

Auparavant, l’armée israélienne avait annoncé avoir lancé dans la journée des tracts au nord-est du Litani sur les villages dans lesquels le Hezbollah est actif, appelant la population à s’enfuir. Une annonce laissant entendre que l’offensive israélienne se préparait à aller au-delà du Litani, soit à s’enfoncer plus profondément au Liban qu’annoncé jusque là dans le cadre du renforcement des opérations. AP

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