Pacte mondial pour l’emploi / Le BIT tire la sonnette d’alarme pour un changement de modèle de croissance

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‘’Les pertes d’emplois dues à la crise économique et financière ont durement touché de nombreux travailleurs féminins et masculins, des familles et des communautés entières et ont accentué la pauvreté. La crise compromet la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement, affaiblit les classes moyennes, fragilise la cohésion sociale et érode la confiance des décideurs. La reprise ne sera durable qu’à la condition de créer des emplois et de les conserver. Avec 45 millions de nouveaux actifs sur le marché mondial du travail, tous les ans, ce sont 300 millions de nouveaux emplois qui seront nécessaires d’ici à 2015, simplement pour absorber la croissance de la main d’œuvre. Il est aujourd’hui largement admis que le modèle de Croissance en vigueur avant la crise doit être modifié … ‘’

C’est en ces termes que Le directeur adjoint du Bit a tiré hier la sonnette d’alarme à l’ouverture de l’atelier sur le Pacte mondial pour l’emploi, hier, dans la salle de conférence du Conseil national du patronat du Mali (Cnpm). C’était en présence des membres du bureau du Cnpm, des responsables des ministères de l’Emploi et de formation professionnelle, du travail et de la fonction publique, des représentants du Bureau international du travail (Bit), des syndicats, groupements professionnels et partenaires techniques au développement.

Auparavant, Moussa Alassane Diallo, vice-président du Cnpm, avait soutenu : ‘’ le thème de l’atelier sur le Pacte mondial pour l’emploi porte sur quelle stratégie pour une meilleure implication des entreprises du Mali traduit un défi qui se pose aux pouvoirs publics et au secteur privé. Il offre à tous et à chacun : éminentes personnalités, dirigeants et cadres d’entreprises, responsables en charge de la promotion de l’emploi ainsi que des partenaires techniques et financiers un cadre idéal de dialogue, d’échange et de concertation sur la problématique de l’emploi dans notre pays. ‘’ Il a soutenu que l’opérationnalisation d‘une stratégie pour une meilleure implication des entreprises du Mali au développement de l’emploi s’inscrit dans les priorités et orientations majeures du Cnpm.

La problématique de l’emploi des jeunes en milieu rural et urbain, a-t-il souligné, n’est pas une urgence mais une exigence. Il a fait savoir qu’il s’agit pour le Cnpm, en collaboration avec le Bit, de faire connaitre les fondements et les enjeux liés à la mise en œuvre du Pacte mondial pour l’emploi, de proposer des solutions de sortie de crise, en l’occurrence, la promotion de l’emploi, l’appui aux entreprises durables et à la formalisation du secteur informel.

 Il a déclaré que le pacte entérine les principes d’une économie de marché et précise la nécessité de développer le secteur privé. Le directeur adjoint du Bit, Dramane Haidara, a félicité le Cnpm pour l’organisation de la rencontre qui prouve l’engagement du Mali à traduire dans ses politiques et programmes, les recommandations du sommet de l’Oit sur la crise mondiale de l’emploi au cours duquel le pacte a bénéficié d’un soutien politique très fort de la part des chefs d’Etat et de gouvernements. Il a indiqué : ‘’ le but fondamental de l’Oit est de promouvoir l’accès des hommes et des femmes à un travail décent et productif, aussi confrontée à la perspective d’une croissance mondiale prolongée du chômage, de la pauvreté et de l’inégalité et au naufrage d’entreprises, la conférence internationale du travail a adopté à l’unanimité en juin 2009 le pacte mondial pour l’emploi avec la participation de délégués des gouvernements, des employeurs et des travailleurs des Etats membres de l’Oit. ‘’Le pacte mondial pour l’emploi, a-t-il dit, préconise une relance productive axée sur l’investissement, l’emploi et la protection sociale. Il propose, a-t-il dit, des mesures pour façonner une mondialisation équitable. Le directeur adjoint du Bit, Dramane Haidara a tiré la sonnette d’alarme  sur les pertes d’emplois dues à la crise économique et financière, sur le prolongement de la crise et préconisé un changement de modèle de croissance. Il a laissé entendre que derrière les statistiques désolantes, il y a des gens qui rencontrent des difficultés pour subvenir aux besoins de leur famille.

 Même si des signes de reprise commencent à se manifester dans certains pays, a-t-il ajouté, des millions de personnes sont toujours sans emploi ou continuent de perdre leur travail. L’Oit, a-t-il affirmé, a répondu aux demandes d’assistance techniques émanant des Etats membres afin de réagir à la crise et de mettre en place des politiques et programmes de reprise. Le secrétaire général du ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle, Abel Diarra, a soutenu : ‘’ depuis de longues années, le Mali vit une situation de chômage et de sous-emploi qui inquiète tous les acteurs et au premier rang, le gouvernement qui multiplie les initiatives pour venir à bout du phénomène.

Malgré tous les efforts déployés, la situation persiste et risque même de s’aggraver compte tenu des effets de la crise économique et financière qui continue de sévir dans le monde. C’est ainsi que le gouvernement, faisant siennes les conclusions et recommandations du sommet de Ouagadougou de 2004, a pris la décision de reformuler sa politique nationale de l’emploi. En effet, le Pacte mondial pour l’emploi est un instrument de politique mondiale qui se penche sur l’impact de la crise financière et économique internationale et sur la politique sociale et de l’emploi. ‘’ Il a fait observer qu’en invoquant le thème sur quelle stratégie pour une meilleure implication des entreprises du Mali, les participants apporteront sûrement une réponse à l’épineux problème de chômage au Mali.                  

  Baba Dembélé

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