Syrie : au moins 48 morts dans des attentats à la bombe

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Syrie : au moins 48 morts dans des attentats à la bombe
« Ces attaques ont été clairement menées simultanément en visant des positions des forces de sécurité », a souligné le directeur de l'OSDH. © AFP/ BULENT KILIC

Les attaques de l’État islamique ont eu lieu dans deux villes acquises au régime, Tartous et Homs, ainsi qu’à Hassaké, qui est aux mains des forces kurdes.

Une série d’attaques à la bombe a causé la mort lundi d’au moins 48 personnes dans plusieurs villes de Syrie, essentiellement contrôlées par le régime, selon les médias d’État. L’attentat le plus meurtrier a fait au moins 35 morts et 43 blessés près de Tartous, un fief du régime de Bachar el-Assad qui abrite une base militaire russe. Via son agence de propagande, Amaq, le groupe djihadiste État islamique a revendiqué cette « série d’attaques-suicides simultanées » à Damas, Tartous sur le littoral, Homs et Hassaké.

« Ces attaques ont été clairement menées simultanément en visant des positions des forces de sécurité », a souligné Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Elles interviennent au lendemain de la perte par Daech de ses dernières positions le long de la frontière turque, et d’un succès de l’armée syrienne et de ses alliés qui ont réussi de nouveau à assiéger les quartiers rebelles d’Alep.

À Tartous, l’attaque a été menée sur un pont à la périphérie à l’aide d’une voiture piégée et d’un kamikaze, qui a déclenché sa ceinture d’explosifs lorsque des personnes se sont rassemblées pour secourir les blessés de la première explosion, selon la télévision d’État. Un mode opératoire régulièrement utilisé par les djihadistes de Daech comme d’Al-Qaïda. Tartous avait jusqu’à très récemment été épargnée par les violences de la guerre en Syrie, qui a fait depuis 2011 plus de 290 000 morts et poussé des millions de personnes hors de chez eux.

Le 23 mai, une série d’attentats, dont des attaques-suicides revendiquées par Daech, a fait plus de 170 morts dans deux fiefs du régime, Tartous et Jablé.

Voiture piégée à Homs

Dans le nord-est du pays, au moins huit personnes ont été tuées à Hassaké, une ville tenue quasiment entièrement par les milices kurdes bien que le régime soit présent dans certaines zones. Selon les médias d’État, six des huit morts sont des membres d’Assayech, les forces de sécurité kurdes, qui étaient présents à un point de contrôle. Hassaké a été fréquemment pris pour cible par Daech, qui a notamment revendiqué un attentat ayant fait 16 morts en juillet à l’extérieur d’une boulangerie.

Par ailleurs, l’explosion d’une voiture piégée a causé la mort de quatre personnes alors que sept autres ont été blessées à Homs (Centre), selon l’agence officielle Sana. Cette attaque a été menée à l’entrée de Zahra, un quartier majoritairement alaouite, une branche du chiisme à laquelle appartient Bachar el-Assad. Une autre explosion s’est produite sur une route à l’ouest de la capitale Damas, faisant un mort et trois blessés, a indiqué l’agence Sana. Selon l’OSDH, cette attaque a fait trois morts.

La guerre en Syrie a été l’une des questions abordées au sommet du G20 en Chine, où de nouveaux pourparlers lundi entre le secrétaire d’État américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov se sont achevés sans parvenir à un accord de coopération, selon un haut diplomate américain.

 Publié le 05/09/2016 à 10:22 | Le Point.fr

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