Amina Fatima Ibrahima Fofana, architecte agréée au Gabon : «Je ne m’attendais pas du tout à accueillir les Aigles à Bongoville»

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Les compétences de cette jeune Malienne sortie de l’école algérienne lui ont permis de se frayer un chemin au Gabon. Architecte agréé, elle est en activité à l’entreprise de construction KABI BTP. Elle se réjouit d’abriter les Aigles du Mali dans le village olympique dont elle dirigeait les travaux, à Bongoville, situé à une soixantaine de kilomètres de Franceville. C’est là-bas que nous  nous sommes entretenus avec elle, en marge d’une des séances d’entraînement des Aigles après leur victoire sur la Guinée.  

Le Prétoire : Comment vous vous-êtes retrouvée au Gabon ?

Amina F.I. Fofana : Je tiens d’abord à vous remercier pour l’occasion que vous m’offrez. En fait, j’étais déjà architecte agréé au Mali et mon cabinet, Artect, était basé à Hamadalaye ACI. A la faveur de la CAN 2012, j’ai été sollicitée par un cabinet d’architecture gabonais pour la réalisation et la conception des plans du complexe hôtelier de Mouanda composé de cinquante chambres ; d’un plateau sportif et d’un terrain d’entraînement. Nous avons réalisé le même projet à N’Zanion, N’Gouoni et Franceville. A la fin de ces travaux, j’ai été sollicitée par une entreprise, KABI BTP, qui avait en charge le projet de construction du village olympique de Bongoville. C’est un projet ambitieux et costaud que j’ai, d’ailleurs, beaucoup chéri et je me suis surtout occupée du second œuvre.

Est-ce que vous vous sentez bien au Gabon et fière de réaliser un si grand projet ?

Je suis très contente. Et être malien, c’est synonyme de combativité et de bravoure. Les Maliens, où qu’ils soient, sont des battants. Il est très rare de voir un Malien croiser les bras à l’étranger. Et je suis fière et contente des projets que j’ai réalisés depuis mon arrivée au Gabon, il y a plus de deux ans.

Le village olympique de Bongoville est un très grand projet et je suis d’autant satisfaite d’avoir réalisé tout le quantitatif du métré du second œuvre. Je pense que c’est un exemple pour toutes les femmes maliennes, surtout celles qui veulent faire l’architecture. Elles doivent savoir qu’être femme n’est aucunement un handicap. Je crois que c’est dans le combat que surgit la réussite. Je suis très contente et tout le monde est fier de ce que j’ai fait. Le chantier est fini avec succès et incha Allah, d’autres projets suivront.

Est-ce que vous avez l’intention de rentrer au Mali après la CAN ?

Pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour, parce qu’il y a d’autres projets qui m’attendent à Libreville. Après la fin du projet du Village olympique de Bongoville, il me fallait rester pour la gestion des petits problèmes afin que les occupants se sentent à l’aise. Mais, il se pourrait que je rentre au Mali pour rouvrir mon Cabinet ou rester au Gabon pour créer ma société. Je ne sais vraiment pas pour l’instant.

Vous vivez avec les Aigles dans le Village olympique de Bongoville. Est-ce qu’ils se sentent bien ?

Je côtoie les Aigles depuis qu’ils sont à Franceville. Ils me connaissent tous et croyez-moi, ils me remercient tous parce que depuis qu’ils sont arrivés, je leur ai dit qu’ils sont la bienvenue et qu’ils ne manqueront de rien. Depuis ce jour, ils se sont sentis en sécurité et ce n’était pas des paroles en l’air parce qu’ils sont à l’aise, tout comme les Botswanais aussi. Au moindre problème, nous sommes là pour leur donner satisfaction. Je me sens moi aussi en famille et je ne m’attendais pas du tout à accueillir les Aigles dans le Village olympique de Bongoville. C’est une immense joie que je ressens en tant que Malienne.

Comment vous avez accueilli la victoire contre la Guinée ?

C’était la meilleure des choses qui puisse nous arriver. Je me suis déguisée aux couleurs des Aigles pour leur donner de la voie. Après, nous avons dansé au restaurant le morceau Teya de Oumou Sangaré. Ils étaient contents et l’ambiance était fabuleuse à voir. J’espère de tout cœur qu’ils continueront sur cette lancée parce qu’il n’y a rien de plus beau qu’une victoire. (NDLR : l’entretien a eu lieu avant le match contre le Ghana).

Mamadou DIALLO «Mass»

Depuis Bongoville 

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