Colonel des douanes, Dionsaba Dianka : « Des milliers de femmes sont concernées par les violences conjugales… »

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Détentrice d’un diplôme en Sciences de l’Information de l’Institut de Culture de Minsk en Biélorussie ex-URSS, le Colonel Touré Dionsaba Dianka  exerce, depuis plusieurs décennies, à la Direction générale des Douanes. Elle vient, il y a de cela quelques jours, d’être nommée Directrice du Bureau Etude, Appui et Communication à la Douane. A l’occasion de la célébration du 8 mars, cette militante du « Soroptimist International » de Bamako, a bien voulu se prêter à nos questions.
Colonel Dionsaba xLe Pouce : Quelle perception faites-vous du 08 Mars ?
Colonel Dionsaba Dianka : La journée du 8 mars est un jour ordinaire avec la particularité pour les femmes de se faire entendre, d’être reconnues pour leurs réalisations sans égard aux divisions à quelques niveaux que ce soit. C’est une journée où l’on ne cesse de rappeler qu’on a besoin de considération. C’est également un moyen d’attirer l’attention des décideurs, un coup de communication. Vous savez, on n’apporte pas les mêmes choses que les hommes. On n’a pas le même regard, ni la même façon de faire. Je pense que c’est à chacun d’entre nous de faire des efforts personnels. Il reste beaucoup à faire encore. Nous savons que la journée de la femme continue de faire débat. Pour les uns, elle est nécessaire, pour les autres, elle est inutile voire agaçante. Moi, je trouve nécessaire d’avoir chaque année un jour pour faire le bilan des disparités entre les deux sexes. Puisque je prends conscience du chemin qui reste à parcourir et aussi de ma chance d’être dans un univers professionnel qui n’est pas que masculin. La journée de la femme médiatise une cause importante qui pourrait être jetée aux oubliettes si elle ne l’était pas. » Le jour où il n’y aura plus une femme battue, on pourra arrêter d’organiser cet évènement.
Le Pouce : Quel commentaire faites-vous du thème de cette journée : «  l’élimination et la prévention de toutes les formes de violences à l’égard des femmes et petites filles » ?
Colonel Dionsaba Dianka : Des milliers de femmes sont concernées par les violences conjugales et une sur dix est victime de viol ou de tentative de viol. La gente féminine subit des préjudices qui prennent  différentes formes : le viol, le harcèlement, le mariage forcé, les femmes battues et les disputes. C’est une violation majeure des droits de la femme, un grand problème de santé publique. Des stratégies de prévention primaire comme le micro- crédit, associées à une formation à l’égalité entre les sexes et à des initiatives communautaires pour lutter contre les inégalités fondées sur le sexe et promouvoir la communication et les techniques relationnelles, doivent être accentuées.
Le Pouce : Comment ça se passe avec collègues hommes ?
Colonel Dionsaba Dianka : Avec mes collègues hommes, je ne me plains pas du tout. J’y évolue bien. Je profite de ce 08 mars pour mettre l’accent sur la disparité au niveau des différentes postes de responsabilités.
Le Pouce : Un message ?
Colonel Dionsaba Dianka : Je  prie pour le retour de la paix et moins de violences à l’endroit des femmes : compagnon naturel de l’homme.
Propos recueillis par
 Tiémoko TRAORE

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3 COMMENTAIRES

  1. Oui M; Arbon, on se tait le plus souvent à cet aspect de la violence. Cette violence vient des deux côtés. Des hommes sont marturisés sous silence dans leur foyer. On doit instituer la journée des hommes.

    Bonne fête à toutes les femmes chéries.

  2. On doit aussi denoncer a l occasion de ce mars, les violences faites aux Hommes par les femmes. Des deux cote, il ya des violences physiques, verbales, psychologiques……. Avant le premier 08 mars, il yavait ces violences et sa continuera juska la fin du Monde. A moins de cloner des HOMMES (hommes et femmes) inofensifs, pas sanguins, pas paranos, pas histeriques. VIVE LES FEMMES, LE08 MARS AVEK.

  3. merci pour ce témoignage, dommage toutefois que dans la liste des horreurs faites aux femmes ne soit pas mentionné les tortures que sont l’excision, l’infibulation,

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