Confidences du député tchadien Théophile M. Yombombe : “Les forces armées tchadiennes ne sont pas venues sans l’aval du Parlement”

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Le député tchadien Théophile Madjitoloum Yombombe, à travers sa fondation Théos, était la semaine dernière à Gao où il a procédé à une remise de don de 20 000 cahiers aux élèves des régions de Gao, Tombouctou et Mopti. Nous avons profité de cette occasion pour le faire réagir sur l’apport de son pays dans la libération et la stabilisation du Mali. Les forces armées tchadiennes ne sont pas venues sans l’aval du Parlement, a-t-il lancé.

 

Présentez-nous la Fondation Théos !

La Fondation Théos est une ONG apolitique et à but non lucratif qui œuvre d’abord pour la bonne gouvernance, les droits de l’Homme, l’appui aux collectivités à la base tant sur le plan sanitaire, éducatif que les micro-finances.

 

Pourquoi le choix du Mali et précisément de Gao pour ce don important en matériels scolaires ?

D’abord, parce que j’ai été un enfant qui a fait ses études en zone de guerre. J’ai donc, moi aussi subi les affres de la guerre et j’ai pensé qu’il fallait venir en aide à ces enfants, mes enfants.  Moi qui suis passé par ce chemin, comprends parfaitement leur souffrance et c’est pourquoi j’ai voulu spontanément répondre, sans qu’on ne me le demande, aux besoins des enfants.

 

Le Mali et le Tchad ont une longue histoire de fraternité mais elle s’est fortement renforcée avec l’intervention militaire de votre pays qui jouit actuellement d’une grande estime aux yeux des Maliens. Quelle réflexion faites-vous des rapports entre Maliens et Tchadiens ?

On peut dire que le Mali et le Tchad sont deux quartiers de l’Afrique. Nous sommes dans un monde globalisant et lorsqu’un pays est en difficulté, cela peut peser tant sur la sécurité que le développement. Le problème de terrorisme est transfrontalier et global en ce moment. Venir en aide au Mali pendant ce moment difficile contribuera à la stabilité de l’Afrique. Par conséquent, tous nos pays qui constituent de petits quartiers vont globalement se développer  et cela constituera un investissement satisfaisant pour les générations à venir.

 

Les soldats tchadiens sont toujours sur le terrain et manifestent souvent leur frustration quant à leurs conditions de vie qu’ils trouvent parfois intenables. Qu’en pensez-vous, vous qui leur avez déjà rendu visite ?

Il faut reconnaître que les conditions dans lesquelles les Forces armées tchadiennes évoluent sont très rudes et je comprends leur frustration. Mais tant au niveau du Tchad qu’au niveau du Mali et de la communauté internationale notamment, la Minusma, des efforts sont en cours pour faciliter les conditions de leur exercice.

 

Comment, au plan intérieur, exécutif et Parlement, dont vous êtes membre, gérez-vous cette question du déploiement ? Y a-t-il un parfait accord sur la question ?

Le Parlement tchadien a autorisé ce déploiement. C’est pourquoi nous avons effectué une mission derrière nos troupes pour vérifier les conditions dans lesquelles elles exercent. Les Forces armées tchadiennes ne sont pas venues sans l’aval du Parlement. Il y a donc bien eu accord entre l’exécutif et le Parlement.

 

Il faut rappeler tout de même que des familles ont manifesté leur colère après avoir perdu des proches. Cela n’a-t-il pas fait évoluer les positions sur le plan politique ?

Non, j’estime que pour soutenir un ami, il y a un prix à payer. Ce prix, c’est juste pour que le Mali retrouve la sécurité. Actuellement, les familles des victimes ont transcendé ce souci.

 

Parlant de votre fondation, quelles sont les actions déjà menées et les perspectives après Gao ?

Au niveau du Tchad et particulièrement dans l’extrême sud-ouest, la fondation a pris en charge des enseignants, donné des fournitures aux écoles, des médicaments aux centres de santé, etc. En plus de cela, nous envisageons de créer des coopératives pour aider les jeunes à disposer de ressources à même de les aider à se prendre en charge.

Propos recueillis par

Alpha Mahamane Cissé

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