Interview (presque) imaginaire : IBK : « Iyad saura, à ses dépens, qu’on ne trouble pas le sommeil du kankelintigui, impunément ! »

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Une fois de plus, le président de la Rue publique paraît soucieux. La mine serrée et  les yeux rouges, il croque les « carottes des malinké », entendez les arachides, avec nervosité. Le regard fixé sur une photo d’Iyad Ag Ghali publiée par notre journal, IBK semble absorbé par ses pensées. Il a fallu attendre notre cinquième « salamalec » pour qu’il daigne nous répondre en ces termes : « Ah c’est toi Le Mollah ! Reconnais-tu cette gueule ? », nous interroge-t-il en nous brandissant au nez la photo d’Iyad. Avant même que nous répondions à sa question, il ajoute : «  c’est celle d’Iyad, l’homme qui a décidé de m’emmerder. Alors, à emmerdeur, emmerdeur et demi ! ». Imaginaire ou presque, notre interview commence bien. Sans détour.

Implication des religieux dans la politique

Mr le président, visiblement, vous n’êtes pas dans votre assiette, comme on dit vulgairement ?

Comment puis-je être dans mon assiette quand ce « gardien de chèvre », qui ne vit que du trafic d’otages et de rapine, se taille le luxe de troubler mon sommeil ? Comment puis-je être dans mon assiette, quand cet hors- la loi attente à la vie d’innocents civils, sans que la force Barkhane daigne lever le petit doigt ?

Mais de qui parlez-vous, Mr le président ?

De qui voudrais-tu que je parle, Le Mollah ? Je parle, bien sûr, d’Iyad Ag Ghali, cet homme aux mains souillées de sang, qui se prend pour le Calife de Kidal. Je l’ai dit, récemment, devant les représentants de nos partenaires techniques et financiers : tant qu’Iyad Ag Ghali est vivant, il n’y aura pas de paix au nord. Mais cet appel semble avoir tombé dans l’oreille d’un sourd-muet. J’espère, maintenant, qu’avec l’attaque du camp de la Minusma à Kidal, qui a fait des morts et des blessés, mon appel sera entendu.

Pourquoi les Français le laissent-ils massacrer, impunément,  les civils ?

Hey Le Mollah ne me fais  pas dire ce que je ne veux pas dire ! Mais je suis sûr, te connaissant, que tu connais la réponse.

Y’a-t-il un deal entre Iyad et l’Elysée ?

Hey Le Mollah, laisse tomber. Au risque de voir ta jolie barbe raser par un missile français. Ce que je peux dire, c’est que si la France le veut aujourd’hui, Iyad n’attaquera plus personne ; même pas sa propre femme.

C’est-à-dire ?

C’est-à-dire quoi ? Le Mollah, tu aimes trop les détails. Je veux dire que si mon cousin germain Hollande le veut au moment où nous parlons, Iyad sera effacé de la carte de Kidal, sa barbe de malheur avec lui. Mais si mon homologue français ne fait rien, en dépit de tous les moyens dont il dispose, moi je ferai quelque chose : Iyad saura, à ses dépens, qu’on ne  trouble pas le sommeil du « Kankélintigui » ( l’homme de parole),  impunément.

Donc la lutte contre le terrorisme, prônée par la France, est une lutte de façade ?

Je n’ai jamais dit ça ! Allez, au revoir et  bonne journée !

Propos recueillis par Le Mollah Omar

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