Mme sanogo Diarata Traoré, présidente de la fifam: «Si nous avons un financement constant, l’activité rapporte»

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Mme sanogo Diarata Traoré, présidente de la fifam

La présidente de la Fédération des intervenants de la filière avicole du Mali (FIFAM) et Trésorière de l’Union des aviculteurs de l’Uemoa  nous a confié ses impressions après une séance de travail de son bureau avec le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Makan Tounkara, lors de la visite de prise de contact rendu par ce dernier au siège de cette faitière.

Républicain : Parlez-nous de la Fédération des intervenants de la filière avicole du Mali (FIFAM) que vous présidez ?

Mme Sanogo Diarata Traoré : Notre fédération a été créée en 2005. La fédération est composée d’unions à savoir l’union de Kayes, de Koulikoro, de Bamako, de Sikasso, de Ségou et de Mopti. Mais nous avons essayé de faire une restructuration pour organiser des filières par maillons de production. A l’instar des coopératives, il y a de nombreuses associations.

Il y a combien d’adhérents environ ?

Nous avons près de 3000 adhérents dans la fédération.

Et chaque adhérent a son entreprise de volailles ?

Chaque adhérent d’aviculteur moderne a une entreprise. Mais nous avons en notre sein l’aviculture traditionnelle. Vous savez qu’au Mali, tout le monde est aviculteur. Chacun a une ou deux poules dans sa famille.

Quelles sont vos sources de revenus ?

Grâce au paiement de nos parts sociales et de nos cotisations. Nous payons les cotisations mensuellement et chaque coopérateur est tenu de payer au moins une part sociale, et au plus neuf parts. Une part vaut 100 000 FCFA/an, et la cotisation est 5000 FCFA par mois. Il y a aussi les frais d’adhésion. Comme c’est des coopératives, on achète ensemble. Sur chaque achat, on négocie avec le fournisseur. L’adhérent à la coopérative a jusqu’à la fin de l’année d’adhésion pour payer au moins une part, mais il ne peut pas dépasser neuf parts.

Quel est l’avantage des parts ?

Les parts contribuent beaucoup. C’est ce qui nous fait vivre. C’est avec ça qu’on fait des achats de poussins et d’aliments dont le maïs, le soja. Ça nous permet de signer des contrats avec ceux qui produisent le soja.

Quels sont vos projets maintenant ?

Nous venons d’acheter un terrain pour faire un abattoir. Il y a le Programme de Développement de l’Aviculture au Mali (Pedam) qui s’est engagé pour construire un abattoir digne de ce nom. Nous voulons aujourd’hui que l’État s’implique pour qu’on puisse avoir un fonds de garantie consistant parce qu’aucune banque de la place ne veut nous financer.

Les banques n’ont pas confiance en l’aviculture ?

Non, on dit que c’est une profession à risque. Donc elles ne s’engagent pas. Mais si nous avons un financement consistant, l’activité rapporte vraiment. La banque ne finance pas du tout et si la banque finance individuellement, c’est à des taux de 16% ou 18%.

Le ministre de l’élevage et de la pêche vous a-t-il fait des promesses ?

Le ministre nous a dit qu’il va former une direction de l’aviculture. Je crois que c’est une avancée considérable si cela arrivait à voir le jour. L’aviculture était une sous-section au ministère de l’élevage et de la pêche. La part de l’aviculture dans l’élevage est considérée comme minime. Mais c’est faux : l’aviculture est beaucoup plus importante que la part qui lui est réservée par les services publics. Aucun pays n’émerge sans son aviculture.

Qu’est ce qui fait l’importance de l’aviculture ?

Vous avez vu les chiffres. On a fait plus de 40 milliards de chiffre d’affaires au Mali en 2011. Et ce sont les statistique, tout n’est pas pris en compte. C’est un créneau qui est pourvoyeur d’emplois. Chaque entreprise emploie beaucoup de saisonniers. Ce n’est pas à négliger. Quant nous sommes allés présenter nos produits à l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa), ils ont dit que l’aviculture est parmi les créneaux prioritaires. C’est une priorité pour l’Uemoa mais on ne ressent pas cela, peut être que les États ne sont pas au même niveau. Par exemple en Côte d’Ivoire, c’est une filière prioritaire mais au Mali, on ne le sent pas.

Est-ce que l’élevage est plus important dans certains États qu’au Mali ?

Oui. Tels que le Sénégal et la Côte d’Ivoire.

Où se situe la source de ce déficit dans notre pays ?

C’est une décision politique qu’il faut prendre. Ce sont les décideurs. S’ils veulent que ça aille de l’avant, ça va de l’avant. On a confiance à ce ministre car il a été le premier à venir nous rencontrer. Dans l’histoire de la fédération, jamais un ministre ne s’est déplacé pour venir nous voir.

Propos recueillis  par B. Daou

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