Le président de l’AGDM Dramane Diarra à propos de la candidature du peuple du Mali au prix Nobel de la Paix : ” Le fait que nous avons mis trop de temps à attendre la réaction des autorités pourra être préjudiciable aux chances du Mali “

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Le président de l'AGDM Dramane Diarra à propos de la candidature du peuple du Mali au prix Nobel de la Paix
Dramane Diarra, président l’AGDM

Dans un entretien qu’il a bien voulu nous accorder, le président de l’Alliance des générations démocratiques du Mali (AGDM), Dramane Diarra, magistrat de son état, évoque les raisons pour lesquelles son association a porté la candidature du Mali au prix Nobel de la paix dont la proclamation du lauréat est attendue le 10 octobre prochain. Il s’est surtout dit déçu de la réaction de la présidence de la République, de la Primature et de l’Assemblée nationale, qui ont mis du temps pour réagir à ce projet.

 

L’Indépendant : Qu’est-ce qui vous a motivé à porter la candidature du Mali au prix Nobel de la paix ?

Dramane Diarra : Alfred Nobel, fondateur du prix Nobel de la   paix, a institué cette récompense pour encourager les personnalités et les institutions pour leur contribution à la culture de la paix et à la promotion des droits de l’homme. C’est dans cette optique que plusieurs personnes et des institutions ont été primées par le passé. A l’image de l’Union européenne dont le choix a été motivé pour son combat durant six décennies   pour la résolution des conflits et la promotion de la démocratie et des droits de l’homme. Si tel est le cas, que doit-on retenir du peuple du Mali? Un peuple qui a une civilisation de culture de la paix mondialement reconnue depuis des siècles.   Le choix du peuple du Mali est tellement idéal car il a fait preuve de résilience à toute épreuve depuis la charte de Kouroukan fouga. Une charte qui n’a rien à envier à la déclaration universelle des droits de l’homme. De génération en génération, nous nous sommes révélés comme des dépositaires d’hospitalité, de générosité, de vivre ensemble, de l’acceptation de l’autre. Ce sont des vertus qu’on ne trouve nulle part qu’au Mali. Voilà des éléments que nous avons mis en exergue au comité norvégien.

 

Une autre raison de cette candidature, c’est qu’à la faveur   de la double crise que nous avons vécue, beaucoup d’observateurs s’attendaient à ce que le Mali s’écroule. Parce qu’un seul aspect de ces crises a conduit certains pays à effondrement. Par ailleurs, le peuple malien a su transformer cette situation   en bond qualitatif. Témoin,   l’organisation reussie des différentes élections qui ont connu un taux de participation élevé. Aussi des négociations de paix sont en cours à Alger. Juste pour vous dire que nous venons de loin. Car, après le   coup d’Etat de 2012, il y avait tous les ingrédients pour mettre le pays à feu et à sang. Heureusement nous avons fait déchanter les sceptiques. Cela fait partie de notre “maliannité“.   Par contre, c’est l’entité peuple qui surprend plus d’un. Même en notre sein nous avons eu beaucoup de débats autour de ce sujet.

 

Des groupes armés détiennent toujours des armes et ont   des velléités indépendantistes. Vous ne trouvez pas que cela constitue un handicap aux chances du Mali pour ce trophée?

Cette réclamation n’est pas nouvelle. Il a été toujours question de séparation et d’indépendance. Mais rien de ces initiatives n’ont abouti. Je pense aujourd’hui que c’est l’ensemble de la communauté internationale qui est contre toute velléité sécessionniste. C’est dans tous les documents. Au delà de cela, l’un des objectifs de l’attribution du prix Nobel de la paix aux lauréats, c’est aussi   encourager les bénéficiaires à surmonter certaines difficultés. Surtout que les négociations sont aujourd’hui en cours à Alger. Je pense que cette initiative pourra inciter tous les acteurs à aller vers un compromis.

 

Quelle a été la réaction des autorités face à votre initiative ?

Je tiens d’abord à vous préciser que nous, en tant qu’association, nous ne sommes même pas habilités à déposer la candidature. Cependant, nous l’avons juste initiée et avons travaillé sur le document. A cet égard, ce sont des personnalités comme   les Recteurs d’université, les Doyens de faculté, des députés ou ministres en fonction qui sont habilités à déposer le dossier. Ainsi, avant le dépôt de cette candidature qui devait être fait avant le premier 1er février, nous avons cherché à voir le président de la République, le Premier ministre et le Président de l’Assemblée nationale. En vain. C’est seulement le 30 juin qu’un chargé de mission de la Présidence nous a reçu et nous a fait croire   qu’il va rendre compte à sa hiérarchie. Aussi on nous a fait savoir que dès que le président de la République reviendra du sommet USA-Afrique, il va nous recevoir. Depuis, nous sommes dans l’attente.

 

S’agissant de la Primature, elle n’a pas réagi à notre courrier. C’est récemment que nous avons été reçus par le Premier ministre de façon informelle. C’était le 27 juillet. Lui aussi impressionné par le projet et a proposé la mise en place d’une commission autour de son conseiller diplomatique.

 

Depuis lors on a rien vu. Quant au président de l’Assemblée nationale, il était au courant de cette initiative bien avant qu’il ne soit à Bagadadji. Lui, il n’a pas daigné même répondre au courrier. En terme clair, nous sommes déçus par la réaction de la présidence de la République, de la Primature et de l’Assemblée nationale.

 

Voici la situation. Imaginez, si ces autorités avaient pris cette initiative au sérieux, porté l’information de la candidature du Mali au peuple, posé des actes de promotion, je pense que notre candidature n’allait pas avoir de concurrent sérieux sur les 278 nominations. Et ça pouvait même jouer positivement sur les négociations d’Alger. En tout cas, notre souhait au départ c’était seulement d’initier le projet et laisser le soin aux autorités qui sont les représentants légitimes du peuple de gérer le reste de la mission. Le fait que nous avons mis trop de temps à attendre la réaction des autorités pourra être préjudiciable aux chances du Mali. Qu’à cela ne tienne, nous y croyons toujours. Par ailleurs, il y a certaines institutions comme le Conseil économique social et culturel, la Cour suprême, la Cour constitutionnelle et la Haute cour de justice qui ont cru au projet et ont même fait acte de présence lors du lancement de cette candidature. Il faut rappeler que la proclamation du ou des lauréats se fera le 10 octobre prochain.

Propos recueillis par Kassoum THERA

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9 COMMENTAIRES

  1. Si les personnlités que DIARRA dit avoir sollicitées n’ont pas pris son initiative au sérieux, c’est parce qu’elles au moins savent ce qu’elles veulent, elles ont les pieds sur terre.DIARRA, soyez réalistes, le magistrat que vous prétendez être devrait savoir que l’heure n’est pas à un prix nobel pour notre pays.Ce n’est pas au moment où amnestie international et human right watch reprochent à notre pays(à tort ou à raison)d’avoir massacré des rébelles que vous voulez que celui-ci soit canidat. Monsieur, je jure que le Mali n’aurait même pas été nominé (ça veut dire qu’il ne seait pas retnu comme candidat).En plus vous n’êtes pas au fait de ce que l’on pense du Mali loin des caméras et des micros sinon, silence.
    D’ailleurs, que nous rappoterait un prix nobel, et pourquoi notre candidature maitenant?
    Vraiment, comme l’a dit un de mes prédecesseurs, DIARRA a faim, il a soif de promotion. Monsieur, attendez votre tour, il arrivera tôt ou tard. Tout est une question de patience.

  2. Certainement l’AGDM est très optimiste quand à la suite des évènements et j’ose espérer et prier pour que l’avenir lui donne raison pour tout le bonheur de notre vaillant peuple.
    En réalité, la priorité actuelle est l’intégrité du territoire national, la souveraineté de notre Etat et l’amélioration du quotidien du citoyen. Le peuple se lasserait et n’aurait certainement pas la force et l’activisme nécessaire pour soutenir d’autres types de mobilisation nationale.
    Merci vraiment pour tout le bien que vous pensez de notre peuple et le très grand courage de parler de prix dans un contexte pareil. Mais je crois objectivement, qu’on ne peut parler de récompense qu’à la fin d’un processus qui est encore en marche.

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