Accord de paix d’Alger : Que d’incertitudes sur le processus de paix au Mali !

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Négociations de paix pour le Mali: reprise des discussions à Alger
Au premier plan, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, au deuxième plan, l’envoyé spécial du président IBK, et l’ambassadeur du Mali à Alger, lors de la 4ème session de discussions de paix.
RFI/Leïla Beratto

Bien malin et heureux qui pourra convaincre que le document présenté par la médiation algérienne pour un “Accord de la paix et la réconciliation au Mali” est véritablement dans l’intérêt de la nation malienne ? Néanmoins, le gouvernement et la quasi-totalité des autres parties impliquées dans le processus de paix ont paraphé, ce dimanche 1er mars 2015, le document à l’exception de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).

Ce refus fait planer assez d’incertitudes sur la suite du processus des pourparlers de paix inter-maliens en vue de trouver une issue favorable à la crise qui secoue le pays depuis fin 2011, notamment dans sa partie nord.

 

En effet, la médiation algérienne a soumis à l’analyse et signature des parties prenantes aux pourparlers d’Alger un document intitulé “Accord pour la paix et la réconciliation au Mali”. C’était le 25 février dernier à l’issue du 5e round des négociations inter-maliennes en Alger sous l’égide de la communauté internationale.

Jamais un projet d’accord de paix n’a jusque-là réuni, dans un seul document, autant de pièges et de germes de risque de dislocation de notre pays. Mais dans sa quête inébranlable de paix et d’une paix durable, le gouvernement a manifesté sa bonne foi en acceptant le document soumis, malgré toutes les réserves et les inquiétudes formulées par les uns et les autres à la lecture de ce projet. Faut-il malgré tout faire semblant de croire encore à la possibilité d’aller à cette paix par la négociation ? L’on est fondé à être beaucoup plus sceptique, au regard des derniers développements du week-end.

Il est temps que le peuple prenne conscience du complot qui se trame dans son dos par les ennemis de notre nation qui ont visiblement pactisé avec le diable pour parvenir à leur fin. Ces ennemis-là sont passés maîtres dans la manipulation des populations opprimées de Kidal, Ménaka, Ber et autres localités, qui, sous la contrainte des menaces, se sont vues poussées dans la rue pour soi-disant manifester contre le projet d’Accord issu d’Alger 5.

Le président de la République, garant de l’unité nationale, de la souveraineté et de l’intégrité du territoire, doit prendre l’initiative de la mobilisation générale de l’ensemble du peuple et des amis sincères du Mali afin de sauver ce qui peut encore l’être. Chaque jour qui passe compliquera davantage la situation.

Derrière ce texte il est aisé de deviner la façon la plus subtile de mettre en œuvre un vieux rêve colonial : le projet de création de l’Organisation commune des régions sahariennes (OCRS). Ce projet ambitionnait de détacher des espaces territoriaux de l’Algérie, du Soudan français (le futur Mali), du Niger et du Tchad, des zones réputées riches en ressources minières au bénéfice de la puissance coloniale.

Le corollaire évident était d’obtenir l’adhésion des populations, de miroiter aux yeux des ethnies blanches, la promesse de ne pas subir le “commandement des anciens esclaves noirs”. Une thèse qui foule aux pieds les règles et principes du jeu démocratique, c’est-à-dire l’exercice du pouvoir par la majorité dans le respect des droits de la minorité. La décentralisation poussée que propose désormais le Mali ne favorise visiblement pas le schéma dans lequel sont depuis bien longtemps les abonnés au pouvoir féodal et esclavagiste du Nord du pays.

Le risque est grand donc pour tous les pays de la région. Aujourd’hui, il s’agit peut-être du Mali. Mais en la matière on sait quand et où ça commence, mais jamais jusqu’où ça peut aller.
Alors… attention au feu ! Car, certains incendies ne s’éteignent qu’après avoir tout consumé sur leur passage au-delà des monts, collines et rivières.

Sidibé

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2 COMMENTAIRES

  1. C’est touareg qui se considèrent roi qui ont refusé de signer cet accord d’Alger; c’est regrettable de voir que le silence ne montre pas les vraies faces de la chose à cet effet. Ces hommes du MNLA considèrent qu’ils sont supérieurs aux autres touareg. Ils n’inspirent aucune confiance.

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