Accord de paix au Mali : Herve Ladsous note des progrès

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Après les critiques de Hervé Ladsous au président IBK : • Le gouvernement reconnait « les actions remarquables des Nations-Unies »…
Poignée de mains entre SEM Ibrhim Boubacar Keita et Hervé Ladsous

Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU depuis le 2 septembre 2011, Hervé Ladsous, âgé de 66 ans, est en fin de mandat. C’est dans ce cadre qu’il s’est rendu dans notre pays le week-end dernier. Après avoir été reçu par le président de la République, le diplomate français a rencontré la presse, samedi soir, à l’hôtel Salam pour expliquer qu’il était «venu prendre congé du Mali» et de passage «présenter son successeur, Jean Pierre Lacroix, 56 ans».

Ce dernier était, jusqu’à présent directeur pour les Nations unies et les organisations internationales au ministère français des Affaires étrangères. Répondant aux questions des journalistes, M. Ladsous a laissé entendre que le processus de paix n’avance pas suffisamment. Cependant, une série d’annonces indiquent que «les choses commencent à bouger», a-t-il nuancé, faisant allusion à l’installation des autorités intérimaires à Kidal, Gao, Ménaka. Les négociations sont en cours pour la mise en place de celles de Tombouctou et Taoudénit.

«L’Accord de paix se traduit par des dividendes», a indiqué le haut fonctionnaire des Nations unies. Y a-t-il des blocages dans l’application de l’accord ? Il a répondu qu’« il y a des contextes locaux. Il s’agit de postes. Qu’il y ait des appétits qui soient aiguisés, je pense qu’on peut le comprendre mais après, c’est à nos amis Maliens de trouver les bons compromis ». Par ailleurs, le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU a noté que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) est «la seule mission où nous sommes autant harcelés, bombardés d’obus de mortier et de roquettes» avant d’ajouter que des dispositions sont en train d’être prises pour se protéger des attaques terroristes. «La MINUSMA, à certains égards, est un peu le laboratoire pour le maintien de la paix des Nations unies parce que, devant ces nouvelles menaces qui sont de plus en plus la marque des menaces au 21è siècle, il faut des moyens spécifiques. C’est la raison pour laquelle nous avons investi, pour la première fois, sur une politique de renseignement, sur des matériels de haute-technologie, des drones de surveillance, des radars de contre-batterie. Je crois que le Conseil de sécurité, qui est venu au Mali, il y a quelques mois a encore pris d’avantage la mesure de tout cela», a-t-il détaillé.

Par rapport à l’insécurité au centre du Mali, Hervé Ladsous a réaffirmé la volonté du Conseil de sécurité de l’ONU d’intensifier le déploiement des casques bleus dans la Région de Mopti. En outre, il a estimé que le règlement de la crise malienne passe par un dialogue politique. « Car, dit-t-il, une crise politique doit être gérée de façon politique. D’où son appel au redéploiement des Forces armées maliennes et de l’administration dans le centre du pays. «Vous savez, le maintien de la paix est un projet politique», a-t-il soutenu. M. Ladsous a souhaité que d’ici quelques années, les Maliens eux-mêmes aient fait tout ce qu’ils devaient faire pour sortir le pays de la crise. «La patrouille mixte est une première indication positive. Et puis la mise en place des autorités intérimaires signifie le retour de l’Etat et de tout ce qu’il apporte aux populations comme dividende de la paix : les services sociaux de base. La philosophie profonde de l’intervention des Nations Unies, ces dernières années, est le rétablissement de l’Etat malien dans toutes ses prérogatives sur l’ensemble du territoire », a-t-il souligné. La conférence d’entente nationale va avoir lieu. C’est un élément très important.

Il y a un travail à faire pour faire avancer le processus du DDR (Désarmement, démobilisation et réintégration, a ajouté le diplomate français. Hervé Ladsous, qui prendra bientôt sa retraite, est surtout connu pour son franc-parler. «Je reconnais que la vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille. J’ai eu une certaine différence d’appréciations. Mais on les a, chaque fois, surmontées en parlant dans la confiance et l’amitié. J’avais regretté que la mise en œuvre de l’Accord était extrêmement lente. Mais on constate maintenant que les choses bougent», a-t-il affirmé.

A. DIARRA

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