Aide aux populations déplacées : Quand le gouvernement décourage les ONG et contraint les déplacés à retourner !

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Refugies maliens au BURKINA FASO: Face à un choix difficile
Camp de réfugiés maliens à Mentao au nord du Burkina Faso, Mai 2012

La fin du calvaire n’est pas pour demain, pour les populations déplacées suite au conflit armé ayant opposé l’armée malienne aux groupes armés dans la partie septentrionale du pays. Pour cause, afin de venir en aide aux déplacés à Bamako, certaines Organisations Non Gouvernementales  avaient promis de les prendre en charge pendant au moins un an, mais, tristement, le gouvernement malien, s’y est opposé. Pour dit-on, inciter les déplacés à retourner, le plus vite possible, dans leurs localités d’origine.

 

Mourir en silence, pardon, souffrir en silence. Tel semble être le triste sort réservé aux populations déplacées. Faut-il le rappeler, ils sont plusieurs centaines de milliers à avoir quitté leurs localités d’origine au profit d’autres localités plus stables ou des pays voisins du Mali, comme, la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso, l’Algérie entre autres. A l’origine, le conflit armé qui a opposé l’armée malienne aux groupes armés, lequel, s’est soldé par la chute des régions de Tombouctou, Gao, et Kidal sous l’emprise des groupes terroristes, djihadistes et narcotrafiquants jusqu’à l’intervention française de janvier 2013 à travers l’opération Serval.

Selon la structure des Nations Unies en charge des populations déplacées, le Haut Commissariat aux Réfugiées (HCR), le Mali compte environ 200 000 déplacées internes et environ 130 000 sont toujours à l’extérieur du Mali. Depuis le retour relatif de la paix dans les régions de Gao et Tombouctou, le gouvernement travaille de concert avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) en faveur du retour des populations déplacées dans leur localité d’origine. Et en croire plusieurs déplacés, à Bamako,  l’Agence d’aide à la coopération technique et au développement, (Acted) avait promis de les prendre en charge pendant au moins un an. Promesse à laquelle, selon eux, le gouvernement malien s’est opposé, en demandant à l’ONG française Acted de les aider pendant 4 mois au lieu d’un an, pour dit-on, « inciter les déplacés à retourner dans leur localité d’origine le plus vite possible ». Ainsi, cette méthode du gouvernement à vouloir faire retourner coûte que coûte les populations déplacées dans leurs zones de provenance livrent plusieurs d’entre elles à la précarité la plus totale. Au nombre de leurs problèmes : le manque de nourriture, de logement, de soins de santé, la scolarisation des enfants, entre autres. Selon nos enquêtes, la précarité est telle que certains d’entre eux vivent avec leurs familles dans des maisons non encore achevées, à peine à l’abri de la pluie et du vent. Dans la commune de Kalabancoro, plusieurs familles de déplacées affirment n’avoir jamais vu la couleur des aides dont elles étaient sensées être les bénéficiaires. Et ce, bien qu’elles aient été recensées par les autorités communales. Malgré leur difficile condition de vie, beaucoup d’entre eux disent ne pas être préparées pour le retour, comme le gouvernement et le HCR le souhaitent. Car pour eux, excepté les villes de Tombouctou et Gao, la situation sécuritaire est encore trop précaire dans plusieurs localités.

Pour preuve, dans plusieurs de ces localités, les groupes armés règnent toujours en maîtres. Or, la plupart des victimes ont encore dans la tête le film des horreurs que ceux-ci leur ont fait subir pendant l’occupation. Outre l’aspect sécuritaire, pour l’écrasante majorité des déplacés, retourner est synonyme, de tout reprendre à zéro. Car certains ont absolument tout perdu.

Pour en savoir davantage sur comment les autorités s’occupent de la problématique du retour, nous nous sommes rendus deux fois au ministère de la Solidarité de l’Action Humanitaire et de la Reconstruction des Régions du Nord. Mais sans succès, car le chargé de communication du ministère n’était jamais là. Contacté par nos soins après  notre dernière visite infructueuse, le mercredi 27 août, le chargé de communication, répond au téléphone : « je préfère les SMS ». Dans l’espoir d’avoir quelques informations, nous l’envoyions notre question par SMS comme il le préfère. Mais pis, aucune réaction. Toujours dans le souci d’être le plus objectif possible, quelques heures plus tard, nous le rappelons, visiblement trop occupé, il ne se donne pas la peine de décrocher.  Question : a quoi servent au juste les chargés de communication des départements ministériels ou même de la présidence de la République. Car nombre d’entre eux donnent l’impression de s’occuper de tout sauf  de la communication.

Au demeurant, le ministre de la Solidarité, de l’Action Humanitaire et de la Reconstruction des Régions du Nord, Hamadoun Konaté a promis lors de sa visite à Tombouctou, avec le haut commissaire des Nations Unies aux réfugiés que « dans six semaines la situation va changer ».

Le temps nous le dira !

Lassina NIANGALY

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3 COMMENTAIRES

  1. Pour une fois je donne raison a ba bourama. Il faut fermé ces camps sans meme tarder. Il faut résoudre cette question par la fermeture des camps que les gens rentre se qui ont peurs des zones occupés par la fance et et ses alliés des groupes armees sans nom peuvent etre reinstalles ailleurs sur d autres partie du territoire. Je persiste sur ce mot zone occupée par la france et de hollande et ses alliés groupuscules peut etre kidal sera liberer bientot car l accord de defense de la france est signé par ba bourama. Les contrats ne sont sont tous signés qui aurra quoi comme marché car c est une occupation économique du mali. C est ni ilslamique ni question touareg tout ca c est des mensonges d états des autorités de france et du mali qui sont des faibles cachant toujours cette infériorité face a des petits crapules qui veulent partagés les richessede l aafrique entre eux. C est les guerres de conquête de la matiere premiere dabord. Guerres des marchés. De Centrafric au mine de falea

  2. J ai ete la première personne a denoncer ce bussness humanitaire sur le dos de quelques déplacés. Ma proposition etait de faire reinstaller l ensemble des déplacés dans leszones sécurisée pour que les populations maliennes restes au mali et surtout qu elle puissent etre accompagnées dans cette réinstallation mais pour eviter la prolongation du bussness humanitaire qui arrange les ong comme les populations qui trouvent plus dans les camps que chez eux. Oui je pense qu il est temps de mettre tout ca au clair. De faire rentrer ces personnes au pays dans des zones sécurité pas loins de chez eux en ce qui concerne le camps il faut tout simplement fermé. Il y a des gens qui vivent même a kidal! Voyons arretons ce business de ces ong. Tout le mali doit etre aider c est la misère nationale qu il faut combattre. Pas aider des groupes au profit de d autres groupe ca creer d autres problèmes. Et a côté de cela il faut se mefier de tout ces gens sans paranoïa beaucoup sont des informateurs de!!!

  3. Il faut que les autorités maliennes se ressaisissent.
    Chaque jour qui passe apporte la preuve que les responsables régressent.
    C’est honteux de parler du Mali à l’étranger. On ne peut rien dire pour défendre ses dirigeants. Ils s’enfoncent tous seuls comme s’ils sont drogués.

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