Colloque international sur la sécurité au Sahel: dessiner des alternatives nouvelles

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Le renforcement de la souveraineté de l’Etat, le rôle et la redéfinition de la mission de la Minusma sont entre autres recommandations faites au cours du colloque international sur le thème : «Regards africains alternatifs sur les questions de sécurité au Sahel, les conflits et leur gestion en Afrique : cas du Mali».

 

Les travaux du colloque international consacré au thème : «Regards africains alternatifs sur les questions de sécurité au sahel, les conflits et leur gestion en Afrique : cas du Mali» ont pris fin le mercredi 19 novembre 2014 à l’hôtel Calibri. Ce colloque international a été organisé par le Forum civique, en collaboration la Fondation Rosa de Luxembourg et la Fondation Gabriel Péri de France. Pendant trois jours, les experts, chercheurs et analystes venus de l’Afrique, de l’Europe et du Canada ont échangé pour dessiner ensemble des alternatives nouvelles aux conflits en Afrique.

 

La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le Directeur de cabinet du Premier ministre, Abraham Bengaly, en présence du président du Forum civique, Pr. Issa N’Diaye ; du Directeur du bureau régional de l’Afrique de l’Ouest de la Fondation Rosa de Luxembourg, Dr. Claus Dieter König et de la députée de la Gauche allemande, Christine Zuchholz.

 

Pour le président du Forum civique, Issa N’Diaye, l’Afrique est malade avant tout et surtout des ingérences et des interventions extérieures. «C’est avant tout et surtout notre responsabilité en tant qu’Africains, parce que nous l’avons accepté, voulu, accompagné et nous sommes complices quelques fois de ces ingérences et interventions extérieures. Nous devrions réfléchir par rapport à nos responsabilités parce que jusqu’ici, nous n’avons pas voulu nous interroger nous-mêmes sur les problèmes de notre continent. Nous avons voulu singer des copies. Nous avons copié leurs institutions, leurs constitutions, leur modèle économique, leurs discours, leurs langues et nous avons oublié les nôtres. Nous avons passé notre temps à imiter, à copier et nous nous rendons compte que nous ne sortons pas de l’ornière», a-t-il déclaré.

 

Avant d’ajouter que l’Afrique affiche aujourd’hui des taux de croissance assez insultants pour la crise en Europe et pourtant, «nous nous réclamons de leur modèle économique». Ces taux de croissance en Afrique, poursuit Issa N’Diaye, n’ont conduit nullement pour nos populations à un processus de développement quelconque. «Nous avons copié des constitutions et des modèles de développement, qui ne marchent pas chez eux, mais qui constituent un fiasco dans nos pays à travers des tripatouillages incessants de nos constitutions pour permettre à un certain type de régime de perdurer», a-t-il martelé.

 

Par ailleurs, Issa N’Diaye a informé que le Forum civique se propose, en concertation avec d’autres associations, d’introduire des requêtes au niveau de la justice malienne et burkinabè contre Blaise Compaoré pour les crimes qu’il a commis au Mali et en Afrique. «Nous ne sommes pas ici seulement pour faire les procès de certaines situations, mais surtout pour la construction d’alternatives nouvelles. Par notre faute, nos pays sont devenus un champ d’affrontements pour des guerres. Nous voulons assumer notre souveraineté, mais cela n’est pas possible en confiant notre sécurité à des forces étrangères. Nous voulons, au cours de ce colloque, échanger entre nous pour dessiner ensemble des alternatives nouvelles», a-t-il indiqué.

 

Quant au Directeur de cabinet du Premier ministre, Abraham Bengaly, il a souligné que le thème du colloque trouve toute sa pertinence, au regard du contexte actuel du Mali. Il a exprimé la convergence de vues du gouvernement avec les principes du colloque, notamment la nécessité pour les Africains de réfléchir à des solutions durables répondant aux intérêts des populations africaines.

Diango COULIBALY

 

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