Crise au Nord du Mali : Le COREN demande l’inscription du MNLA sur la liste des organisations terroristes

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Les membres Coren
Les membres du Coren (photo archives)

Ces leaders reprochent à l’Etat de changer d’interlocuteurs  au détriment du COREN. Qui selon eux  a joué un double rôle dans la résolution de la crise politico-sécuritaire.

D’abord par   son refus de cautionner le coup d’Etat en s’associant au FDR et en réclamant l’intervention militaire internationale pour chasser les terroristes. Ensuite, de par ses prises de position pour la préservation des valeurs républicaines du Mali dans les pourparlers  avec les mouvements armés.

A cette rencontre c’est le gotha des leaders du nord qui a fait le déplacement.

Pour donner à l’événement toute sa noblesse l’honneur est revenu à l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi  Maiga et président d’honneur du COREN   de prendre la parole le premier. Dans un discours des grands jours il a situé l’événement dans son contexte : « nous nous sacrifions aujourd’hui  à un rituel séculaire qui fait la fierté  légendaire de notre société, à savoir, l’arbre à palabre pour discuter sans tabou  de l’épineuse question de vivre en commun forgée par une communauté  de destin millénaire  ayant transcendé nombre d’épisodes aussi ténébreux  que celui dont nous sortions », a souligné  d’entrée de jeu le natif de Bentia . Aussi,  dans  un style direct   il a fait savoir que l’heure est plutôt à la cohésion  de tous les fils du Mali pour la refondation d’un Mali nouveau : «  l’heure est à la mobilisation générale de tous les fils du pays , singulièrement ceux des régions de Mopti, Tombouctou , Gao et Kidal , avec bien sûr les frères  du sud pour reconstruire le Mali sur le socle de tout ce qui  a été perdu comme valeurs    sociétales et avoir  à l’esprit les souffrances qu’endurent nos populations ».

Le président d’honneur du COREN de plaider en faveur  d’une union sacrée des cœurs et des esprits  et de mettre au dessus de tout la cohésion sociale et l’unité pour que s’éloigne  de notre chère    patrie le spectre de l’explosion sociale,  qui a-t-il dit : «  tire  ses racines  d’une mauvaise interprétation  ou mise en œuvre défaillante  de l’accord   de paix paraphé et qui sera signé dans les jours à venir par l’ensemble des parties prenantes ». Avant  de faire savoir que des raisons générationnelles  s’imposent à eux pour tracer les sillons  du futur du Mali qui débouchera sur une paix durable : «  le devoir de génération, nous interpelle, nous qui avions la responsabilité de réfléchir, de proposer et d’agir aujourd’hui, pour baliser le chemin d’un futur pacifié, radieux conduisant au bonheur de tous les Maliens sans exclusive.  Pour que ces vœux se réalisent    l’ancien locataire de la Primature a plaidé pour que le COREN accompagne au nom des valeurs sacro-saintes de la République l’accord qui sera enfin signé le 15 mai 2015, entre séparatistes et autorités de Bamako.

«  Au regard  de ce qui se profile à l’horizon  le 15 mai et jours suivants, plus que jamais nous devrions rester vigilants et proactifs pour accompagner les pouvoirs publics dans le choix éclairé, l’élaboration  et la mise en œuvre  des reformes à opérer aux niveaux institutionnel , sécuritaire , administratif  et économique et concomitamment sensibiliser   et informer les populations  sur le bien fondé  de ces innovations et recueillir en retour leurs avis , suggestions et critiques tout en tirant les leçons du passé récent de notre pays » a-t-il fait comprendre . A sa suite, le président du COREN Malick Al Housseini Touré a dénoncé la tentative de mise à l’écart   du COREN qui a su mobiliser dans un passé recent  l’ensemble des forces vives de la nation et engager un véritable plaidoyer à l’endroit de la communauté internationale pour une intervention militaire pour tirer le nord des griffes des islamistes. Pour que cela se réalise  a indiqué l’ancien ministre délégué à la Décentralisation il ya eu toute  une série de rencontres et de meetings. Mieux, a-t-il ajouté le COREN n’est pas resté les bras croisés face au drame humanitaire que le septentrion a connu pendant les 9 mois d’occupation. Le collectif a assisté ces habitants sous occupation par la mise en place de caravanes humanitaires. Malick Al Housseini Maiga a décrié l’impartialité de la MINUSMA  qui a donné pour résultat l’affrontement meurtrier  entre les jeunes de Gao et la force onusienne. Il a plaidé en faveur de la criminalisation du mot Azawad.  L’inscription sur la liste des organisations terroristes le MNLA, le MUJAO, Ançardine.  Mieux, il  a demandé à ce que les leaders de ces groupes criminels qui ont les mains tâchées de sang  soient traduits devant les juridictions internationales.

Badou S. Koba     

 

Ils ont dit lors  de la rencontre du COREN

Mohamed Ag Hamani : ancien premier ministre ressortissant du nord

« On doit plutôt réfléchir sur les conditions d’application de cet accord». 

« Je suis du Mali et le restera. Il a eu tellement de meetings, de Foras,  de conférences  sur l’accord de paix, on doit plutôt s’apprêter à chercher  à appliquer l’accord de paix  car toutes les composantes de la nation ont eu à se pencher là dessus. Pour qu’on ne se retrouve pas à la case départ comme ça été le cas pour les autres accords ».

Mohamed Ould El Oumrani : Président de la communauté des Arabes

«On n’est pas parti à Alger pour défendre une communauté »

« Nous sommes partis pour défendre le Mali, changer ce qui n’est pas bon, pour une meilleure gouvernance et ce c’est que nous avons obtenu. Il s’agit de mettre en œuvre la reconstruction du Mali. L’acharnement contre certaines idées comme l’Azawad ne tient pas. Il faut oublier les rancœurs quelque chose que chacun doit faire oublier à l’autre ».

Akory AG Iknane : nouveau directeur de l’ANICT

« Le cas de Kidal est plus grave car la ville est sous occupation djihadiste »

« La ville de Kidal mérite le soutien de tous.  Car en plus d’autres facteurs endogènes, elle est sous occupation djihadiste »

Modibo Sidibé : ancien gouverneur

« Prendre au sérieux les attaques d’Amadou Kouffa »

« Les attaques d’Amadou Kouffa s’intensifient dans le Seno, le Hairé et dans le Konari.  La région de Mopti a le plus souffert de la guerre, mais la région n’est ni considérée comme faisant partie du nord encore moins faisant partie du sud.  La région de Mopti ne fera jamais partie de l’Azawad».

Baba Sandy Haidara : ancien député de Tombouctou

« Il faut mettre fin aux actions de propagande du MNLA »

« Le nord c’est 3 millions d’habitants, c’est pourquoi une petite minorité ne peut parler au nom des populations du nord. Nous devons remettre en cause la redoutable propagande menée par le MNLA  qui lui a valu la sympathie  de certains lobbys occidentaux  et l’adhésion de quelques personnes manipulées  et corrompues. Le constat est qu’au niveau des ressortissants  des 4 régions  les actions de communication et de mobilisation  pour dénoncer les mensonges se sont avérées insuffisantes, malgré les nombreux efforts déployés ».

 

Sadou Harouna Diallo : maire de Gao

« La présence des militaires pour quoi ? »

« A Gao, il ya plus de 3OOO militaires des forces internationales et de l’armée malienne, mais paradoxalement on ne peut pas se promener à Gao dans un rayon de 15 kms , ce qui est démontré par les récentes attaques , c’est pour cette raison que les organisations humanitaires sont rentrées à Bamako , les transporteurs sont en grève… Si on ne fait rien la population de Gao va mourir de faim »

Rassemblés par Badou S. Koba     

 

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