Discussions avec le MNLA : les Maliens réagissent

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Dans un micro-trottoir que nous avons réalisé dans les rues de Bamako, les Maliens saluent, unanimement, l’intervention militaire française qui a permis de stopper l’avancée des terroristes. Aussi, ils se disent opposés à  toute négociation avec le Mouvement National de Libération de l’Azawad( MNLA) qui, selon eux, est le principal responsable de l’invasion du nord par les jihadistes. Lisez plutôt.

Pascal Dembélé, juriste

« L’intervention militaire française est venue à point nommé »

A mon avis, l’intervention française est venue à point nommé car, elle a permis au Mali d’avoir le  contrôle sur les trois régions du nord. Aussi, elle a  mis fin aux humiliations de toutes sortes, que les populations du nord subissaient de la part des Narcotrafiquants et des terroristes.

Mais, je suis contre les négociations avec  le MNLA. A mon humble avis,la Franceest en train de jouer un double jeu avec le MNLA. Pour moi, le MNLA n’est pas un interlocuteur fiable, car ne représentant aucunement les populations du nord. En faisant une analyse profonde de la situation, il est difficile de faire  une différence entre le MNLA, le MUJAO, le MIA, AQMI etc. Car, ce sont les mêmes éléments, même s’ils ne portent pas les mêmes noms, ils ont des accointances entre eux. Pour rappel,  juste avant le début de cette guerre,  le MNLA  avait signé un accord avec Ançar Dine, l’un des groupes terroristes, qui a semé la terreur au nord durant près de 10 mois.

La présence de l’armée française, à Kidal, sans l’armée malienne m’intrigue. Cela prouve quelque part qu’il y a anguille sous roche. Mais, la visite du président Français au Mali et le discours qu’il a prononcé m’a un peu rassuré, car il n’a pas évoqué les velléités indépendantistes du MNLA, qui a mis notre pays dans cette situation.

Karamoko Cissé, Maintenancier

« Le moment des négociations avec le MNLA est révolu »

L’intervention française, est à saluer. Car les Maliens n’avaient pas d’autres alternatives pour faire face à ces terroristes.

Sans cette intervention, je ne sais pas ce que le Mali serait devenu aujourd’hui et ce que les Maliens seraient en train de subir en ce moment de la part de ces terroristes, qui se cachent derrière la religion pour faire souffrir les populations.

Mais la présence de l’armée française à Kidal, sans les militaires maliens n’est pas claire. Mais elle peut s’expliquer par plusieurs raisons. Notamment, la volonté des Français de récupérer leurs otages avec l’aide de leurs complices du MNLA. Ou encore, la peur que les militaires maliens veuillent venger leurs frères d’armes, ligotés puis exécutés par les membres du MNLA à Aguel-hoc en janvier 2012.

Mais, je pense que le moment des négociations est révolu, car elles devraient avoir lieu avant que les hostilités ne commencent. Aussi les rebelles ont réfuté l’offre de négociation des autorités maliennes. Et tout porte à croire que c’est par peur de cette intervention militaire que le MNLA veut négocier pour ne pas sortir les mains vides de ce conflit.

Seydou Sanou, géologue

« Il y a un flou artistique autour de la présence militaire française à Kidal »

Je remercie les plus hautes autorités françaises pour cette intervention militaire qu’ils ont faite pour, non seulement, stopper l’avancée des terroristes ; mais aussi, libérer les régions du nord  sous-occupation avec l’appui de l’armée malienne. Sans l’intervention de l’aviation française, les soldats maliens ne pouvaient pas, seuls, faire face à ces terroristes qui avaient juré de prendre les villes du sud.

L’armée française était accompagnée de l’armée malienne lors de la libération de Gao et de Tombouctou. Et on ne sait pour  quelle raison, elle se rend à Kidal, seule, sans l’armée malienne. Cela est inadmissible et il y a un flou artistique autour de cette affaire.

Certains disent que c’est par peur qu’il y ait des exactions contre les rebelles car ceux-ci avaient exécuté des militaires maliens.  Ce qui fait d’eux, aussi, des terroristes puisqu’ils sont à l’origine de l’implantation des terroristes dans les trois régions du nord après s’être fait chasser par ceux-ci.

Boureima Konaté, commerçant

« On ne doit pas négocier avec le MNLA, car leur revendication séparatiste est non recevable »

On ne doit pas négocier avec le MNLA, car leur revendication séparatiste n’est pas recevable. Puisque, nous, Maliens, nous tenons à notre intégrité territoriale et nous n’accepterons pas qu’un mètre carré de notre territoire soit cédé à qui que ce soit.

D’ailleurs, c’est le MNLA qui a causé tout ce désastre au Mali. C’est ce mouvement politico –militaire qui a pris les armes et a invité les terroristes à venir l’aider à combattre les soldats maliens.

Une aventure au cours de laquelle, ils ont ligoté et tué des militaires maliens qui s’étaient constitués prisonniers.

Pour parler de négociations, il faut qu’ils acceptent de déposer les armes, et acceptent de répondre de leurs actes devant la justice malienne. Pour moi, le MNLA, le MUJAO, An çardine etc…c’est la même chose. Ce sont les mêmes éléments, qui changent de camp au gré de leurs intérêts.

Mohamed Ag Ibrahim, Administrateur civil

« Les Maliens doivent comprendre que les négociations ont toujours été imposées au Mali »

L’intervention militaire française est à saluer car elle est légale et légitime et qu’elle s’est faite à la demande des autorités maliennes.

Sans cette intervention, les villes allaient tomber les unes après les autres comme ce qui s’est passé au nord du Mali où, les villes ont  été conquises sans coup férir par les terroristes.

Les terroristes allaient venir jusqu’ici à Bamako sans l’intervention française qui les a, non seulement stoppés, mais affaiblis.

Cependant, il faut reconnaître que bien avant cette guerre, les négociations ont toujours été imposées au Mali à Ouagadougou. Ce n’est pas seulement à Kidal que cela se passe. Et les Maliens doivent comprendre cela et savoir que le Mali s’est toujours vu imposé les négociations parla CEDEAO, qui n’est autre que la main invisible dela France.

Seulement, les uns et les autres doivent accepter de se mettre en cause, car tout le monde est responsable de la situation que le Mali traverse aujourd’hui. A savoir, les politiciens, les militaires, la société civile etc. Car les uns et les autres ont pris part ou ont été passifs face à la gestion d’ATT.

Hadj Sow, Agent de santé

« Je salue l’intervention militaire française et je suis contre les négociations avec le MNLA»

J’ai beaucoup apprécié l’intervention dela Francepour stopper et mettre en déroute les terroristes à Konna. Car étant de la région de Mopti, je ne savais pas comment mes parents, qui sont là –bas, allaient s’en sortir.

Cependant, en dépit de cette intervention, je suis opposé à la présence massive des militaires français sur le sol malien. Au début, les français avaient indiqué qu’ils allaient nous appuyer avec des moyens logistiques. Mais aujourd’hui, en plus de l’aviation, ils ont des troupes au sol.

Ils ont fait venir d’abord 500 hommes et de nos jours, ils sont à 3500 hommes au Mali. Un chiffre qui va s’accroître si l’on s’en tient au discours des autorités françaises.

Maintenant, on se demande jusqu’à quand cette intervention militaire va durer, et combien ils seront d’ici la fin de ces opérations.

On se demande aussi, pourquoi l’armée, française est arrivée seule à Kidal, en écartant l’armée malienne. Alors qu’elles ont conquis, ensemble, les villes de Konna, Diabali, Douentza, Hombori, Gao, Tombouctou etc.

C’est la question qui taraude les méninges des uns et des autres.

Je suis fermement opposé à toute négociation avec le MNLA. Car si l’on négocie avec lui, comme on l’a fait avec les autres rébellions, dans quel état le Mali va se retrouver dans 10 ans ?

C’est le MNLA qui nous a mis dans cette situation.

Rassemblés par Dieudonné Diama

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2 COMMENTAIRES

  1. De toutes façons, la bourgeoisie malienne corrompue, affairiste, abonnée aux mosquées, caporalisatrice-responsable de la faillite de l’Etat et ses institutions n’a aucun choix ni aucune latitude dans cette affaire qui l’arrange et qui est menée de main de maître par la France colonisatrice qu’elle souhaite à domicile. C’est la France qui dicte l’agenda et impose qui peut siéger à la table des négociations. Pour les Maliens, il est indécent de ressortir le chiffon de la souveraineté quand ils l’ont eux-mêmes piétiné sans vergogne! Un suicide politique et diplomatique brillamment orchestré par trois acteurs principaux:
    -la France et ses alliés wahhabites du Qatar et d’Arabie Saoudite.
    -La bourgeoisie frelatée malienne aux affaires et les fantoches de la CEDEAO
    -Les chacals djihado-wahhabites et ethno-sécessionnistes touaregs au service des uns et des autres.
    Devant cette scène criminelle où le Mali est suicidé, on a les patriotes aux voix étouffées et le silence du reste de l’Afrique.

  2. Bonjour,
    La réconciliation nationale EXIGE DES NÉGOCIATIONS ET UN DIALOGUE FRANCS ENTRE MALIENS et donc, un engagement responsable de chaque Malien et de chaque groupe formé de Maliens.

    Cet engagement est constitué de principes (refus du terrorisme, non impunité, coexistence pacifique, respect des droits de l’homme, refus des amalgames) et de conditions (dépôt des armes, promouvoir la démocratie, intégrité du Mali et laïcité).

    Sans ce dernier, il n’y aura pas de réconciliation durable entre les Maliens et la spirale de l’instabilité repartira.

    Sachant que la justice va faire son travail, TOUS les Maliens doivent prendre de la hauteur: NÉGOCIER ET DIALOGUER ENTRE EUX DANS LE RESPECT DE CET ENGAGEMENT EN SE BASANT SUR UNE COMMISSION NATIONALE DE NÉGOCIATION AVEC DES RAMIFICATIONS RÉGIONALES.

    Ainsi, les Maliens s’entendront en faisant valoir la justice. Ne soyons pas pressés.

    Avançons dans l’unité.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC/GOUVERNANCE
    [email protected]

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