Enquête sur la mort des journalistes de rfi à Kidal : Les juges maliens dégagent leur responsabilité

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Presque 3 ans après l’assassinat de nos confrères de RFI, Ghislaine Dupont et de Claude Verlon qui ont été enlevés et tués le 2 novembre 2013 à Kidal, on ne sait toujours rien sur l’auteur ou les auteurs de ce crime malgré l’annonce de l’ouverture de deux enquêtes simultanément à Paris et à Bamako. Face à l’interpellation des Sociétés des journalistes français en début de semaine, la justice malienne dégage toute sa responsabilité.

Malgré l’ouverture de deux enquêtes simultanément à Paris et à Bamako ainsi que le déclassement de documents confidentiels, 3 ans après on ne sait toujours rien sur l’auteur ou les auteurs de l’assassinat de nos confrères de RFI, Ghislaine Dupont et de Claude Verlon qui ont été enlevés et tués le 2 novembre 2013 à Kidal. C’est pourquoi, dans un communiqué diffusé lundi, les Sociétés des journalistes de plusieurs médias français ont réclamé la vérité sur la mort des journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés le 2 novembre 2013 à Kidal.

Pourquoi le ministre de la Défense a-t-il mis autant de temps à accepter de déclassifier les documents demandés par le juge ? Pourquoi aucun juge ne s’est-il rendu au Mali depuis novembre 2013 ? Pourquoi la justice malienne se désintéresse-t-elle de ce dossier ? Autant de questions qui suscitent chez nos confrères français et nous-mêmes les plus grandes inquiétudes.

Face à l’interpellation des Sociétés des journalistes français en début de semaine, la justice malienne dégage toute sa responsabilité. On a appris que le juge malien chargé du dossier, Mahamadou Kassogué, ne s’est toujours pas déplacé sur les lieux de crime pour des raisons de sécurité. Ce qui veut dire qu’il n’a donc rencontré aucun témoin, et le principal suspect, Baye Ag Bakabo, que certains ont dit avoir aperçu à la frontière avec l’Algérie.

Chez nos confrères de Jeune Afrique, un magistrat malien a dénoncé,  disons  reproché à l’armée française de “ne rien faire pour faciliter les investigations”. “C’est la triste réalité”, a enfoncé un procureur en poste à Bamako. “La principale difficulté dans le dossier est l’impossibilité pour les enquêteurs de se rendre pour le moment dans la région de Kidal pour mener des investigations de terrain”, a déclaré à l’AFP une source judiciaire malienne.

“Exceptionnelle”, selon le parquet, “compliquée” de l’aveu même d’un avocat, elle vise à auditionner des casques bleus qui assuraient, au moment des faits, la sécurisation de Kidal. “Peut-être pour vérifier les informations fournies par l’armée française”, suppose un habitué du dossier, qui rappelle qu’il subsiste de “nombreuses zones d’ombre”.

Aussi, on ne sait toujours pas de la demande de fadettes (relevés détaillés des communications émises depuis un téléphone et qui sont utilisés dans le cadre d’enquêtes) transmise aux autorités à Bamako par  l’un des juges chargés de l’enquête, Marc Trévidic. L’étude des communications passées entre des Touaregs au moment de l’assaut, devait accélérer la procédure.

L’hypothèse privilégiée est celle d’un rapt qui aurait mal tourné. Mais pourquoi ? Sur deux points, les proches des victimes doutent de la version de l’armée française. Alors que celle-ci indique avoir découvert les corps à 14 h 30, la nouvelle de leur mort circulait dans tout le pays une demi-heure plus tôt. Ensuite, des témoins parlent d’un hélicoptère français sur zone vers 14 h, alors que l’armée assure que l’appareil ne serait arrivé qu’à 15 h 30.

“Les soldats français ont-ils tenté d’intercepter le véhicule ?” s’interroge un ami des journalistes disparus, qui rappelle que le commanditaire présumé du rapt, Abdelkrim al-Targui, détiendrait toujours l’otage français Serge Lazarevic. “C’est peut-être un frein à l’enquête”.

En tout cas, de nombreux magistrats maliens continuent de croire qu’il y a une volonté manifeste de bloquer l’enquête.

Rassemblés par Y. C.

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6 COMMENTAIRES

  1. Il appartenait au juge concerné de demander une protection pour pouvoir faire son travail. Comme cela est fait partout dans le monde ou la sécurité du juge peut se trouver menacée. L’armée française n’a pas mandat pour mener l’enquête ou faire obstruction. En dépit des premières heures de son intervention au Mali pour raisons humanitaires (empêcher le Mali de tomber sous la coupe des djihadistes), l’armée française a été très vite mise sous la tutelle des Nations Unies pour assurer une mission de Paix. Tout comme les autres forces armées intervenant au Mali.
    le Juge Malien aurait du, bon gré malgré, faire son travail d’enquête et d’inquisition. Le Mali n’a pas d’excuses quelles que soient les raisons avancées. Il s’agit de rendre justice. Et rien n’empêche la justice française de se saisir du dossier.
    Pendant ce temps, les criminels et auteurs de ce crime courent toujours ou ont peut être étés tués par les ratissages des forces armées mandatées ou seraient encore en vie.Dieu seul sait.
    Dans tous les cas, les assassins se trahiront. Ou quelq’un en parlera. Ou la main de la justice divine tombera et rendra justice.
    Il n’y a pas plus lâche que de tuer les journalistes qui font leur boulot. Ils savaient certainement quelques choses sur les auteurs de rapts d’étrangers ou de français.
    Que les familles s’en remettent à la justice divine.Car on transgresse pas les lois de Dieu de manière insolente et sans payer par sa vie. Amen

  2. Dans cette affaire, je ne pense pas que les Maliens puissent faire quoi que ce soit sans la participations des Autorités Françaises à l’enquête. Même si le crime s’est déroulé sur le sol Malien, seules l’armée et les Autorités Françaises peuvent donner plus d’éclairage sur le dossier en raison des informations qu’elles détiennent…?

  3. LE deux novembre 2013 l’administration malienne n’existe pas à KIDAL ni sa région les juges maliens n’ont rien avoir avec cette affaire la FRANCE elle doit demander ses allies de CMA -MNLA et HCUA à KIDALpoint

  4. Ces deux journalistes ont eu un grand courage pour venir dans un pays instable et dangereux . Aller à Kidal qui est le four du conflit pour interroger un temoin clé..
    Saluons leur courage ..
    Ils pensaient trouver des informations capitales qui auraient pû
    éclairer et aider des milliers de maliens pris dans cette tourmente du Nord Mali..

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