Guerre CMA – GATIA. : Carnage à Kidal

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Des groupes armés à Kidal

Fin de semaine meurtrière dans la 8ème région du pays, Kidal. Jeudi 21 juillet, dans la mi – journée, des combats acharnés ont opposé les éléments de la CMA à ceux du GATIA. Puis le lendemain, vendredi, les affrontements avaient redoublé d’intensité jusqu’à l’entrée en scène des hélicoptères des forces françaises de l’opération Barkhane. Les témoignages sont éloquents : Des armes lourdes ont été utilisées par les parties, des dizaines de corps jonchaient les rues, plus de cinquante blessés reçus par la Minusma, … Aujourd’hui, la CMA contrôle entièrement la ville tandis que le Gatia s’est replié sur Anéfis, distant de 100 km. Depuis hier, compte tenu de la gravité de la situation, le Chef de l’Etat s’est envolé pour la France.

Malgré la récente médiation entamée par le Niger, il y a une quinzaine de jours, la tension était perceptible entre la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) dans la région de Kidal. Un semblant accord ” d’entente ” pour sa gestion avait d’ailleurs été trouvé à Niamey. Mais, deux jours après cela, des armes retentirent à Kidal autour d’un check – point. Des morts avaient été enregistrées à cette occasion.

Les deux parties se regardaient donc en chiens de faïences. Les accusations de violation de l’accord ” d’entente ” ou de cessez – le – feu étaient réciproques. En aucun moment, les forces de l’opération française Barkhane n’ont intervenu. La mission onusienne, MINUSMA, a assisté à cette guerre CMA-GATIA dans l’impuissance et l’immobilisme sur le terrain.

Journée des Morts

Ce qui devait arriver, arriva malheureusement le jeudi 21 juillet, dans la mi – journée. Des combats acharnés reprirent de plus belle entre les éléments de la CMA et du Gatia. Pour quelle raison directe ? L’on ignore cela.

Ce que l’on sait, c’est que des armes lourdes ont été largement utilisées par les deux bords.

Leur bruit était assourdissant. Des témoignages font état de dizaines cadavres jonchés dans les rues de la ville. Signe de la violence des combats.

Aussi, a – t – on appris, le centre sanitaire de la Minusma aurait reçu plus de cinquante blessés sans que l’on sache leurs identités.

Parait- il que des éléments du Gatia, craignant certainement des représailles, se seraient également réfugiés auprès de la Minusma.

Barkhane dans la danse

Selon divers témoignages en provenance du théâtre des opérations, les éléments du Gatia avaient commencé par prendre le dessus sur ceux de la CMA. En plus de leurs positions initiales, indique t – on, ils avançaient en plusieurs endroits de la ville. ” C’est lorsque les hélicoptères français sont apparus au ciel que les choses tournèrent mal pour ceux “, a confié l’une de nos sources. ” Ce sont les appareils de l’opération Barkhane qui ont attaqué les  colonnes du Gatia “, précisa une autre. Avant d’ajouter : ” A terre, les forces onusiennes se chargeaient du reste du ” boulot. ”

En tout cas, ce n’est pas la première fois que les forces françaises sont accusées d’avoir participé aux combats dans notre pays. En 2014, après la visite du Premier Ministre Moussa Mara, l’armée malienne avait engagé son grand retour à Kidal. Pendant des heures, les FAMAS ont progressé dans la ville, renforçant leurs positions.

Et tout d’un coup, tout s’écroula. Sur le sujet, plusieurs sources concordantes ont indexé les forces spéciales françaises.

Aujourd’hui, les combats ont cessé à Kidal. La CMA contrôle entièrement la ville. Pour sa part, le Gatia s’est retiré jusqu’à Anéfis, distant de 100 Km de Kidal. Histoire de ne point subir les foudres de l’opération Barkhane. En tout état de cause, la France qui avait volé au secours de notre pays, le Mali en 2013, n’apparait plus aux yeux de beaucoup de Maliens comme un pays ami. De nombreux enfants, nés à cette date, portent les noms ” François Hollande ou ” Damien Boiteux “. En références au Chef de l’Etat français et au premier élément de l’opération Serval mort sur le terrain.

Depuis 2013, donc, le Mali peine à recouvrer toute la plénitude de sa souveraineté. Les groupes armés font régner leurs lois sur une bonne partie de son territoire. Mieux, avec la bénédiction de la France, la région de Kidal est restée sous la couple du MNLA, puis de la CMA. Voudrait – elle consacrer la partition du Mali ? Ailleurs, en Irak par exemple, M. François Hollande se propose de livrer des véhicules blindés français à l’armée de ce pays qui se bat contre les groupes terroristes et autres. Ignorerait- il que le Mali faisait face aussi aux groupe terroristes ? Les Maliens sont pour le moment exaspérés !

Vu la gravité de la situation, le Chef de l’Etat, M. Ibrahim Boubacar Kéïta, s’est envolé hier pour la France. Certainement, il aurait des entretiens avec les autorités françaises pour un soutien approprié à notre pays.

 B. Koné

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4 COMMENTAIRES

  1. Nul ne viendra faire notre pays à notre place. La France comme toute autre puissance étrangère ne sacrifiera jamais ses intérêts pour ceux qu Mali. Arrêtons de croire ses enfantillages. IBK, comme toujours, pour la 98ème fois est allé se balader au gré du vent. Il reviendra encore comme d’habitude les bras ballants. Du dilatoire. Rien de plus.

  2. il n’aura rien; le soutien, c’est au mali qu’il doit en recevoir, nulle part ailleurs. il se trompe. moussa et att sont passes par là.

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