Meurtres quotidiens à Fifo

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Dans la nuit du mardi 5 au mercredi 6 août 2014, pendant que les paisibles populations de Fifo (non loin de Bambara Maoudé, région de Tombouctou) dormaient, quatre hommes armés font irruption chez Mohamed Ali Traoré, le maire-adjoint de Fifo. Ces hommes sans foi ni loi lui tirent 3 balles à bout portant. Quelques instants après, il succombe à ses blessures.

 

Dans la même nuit, Ali Hammadi Dicko, éleveur et élément du mouvement de résistance “GANDAKOY”, est assassiné par les mêmes individus armés. La troisième cible des tueurs a, quant à elle, frôlé la mort: Baba Sékou conseiller du maire de Fifo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été tabassé avant prendre la poudre d’escampette.

 

 

Selon des témoins l’élu Mohamed Ali Traoré a été traîné devant sa porte avant d’être fusillé par les bandits. Les gendarmes présents à Bambara Maoudé, alertés par les coups de feu, se sont rendus sur les lieux du drame. Aussitôt, le commandant Mama Konfourou, du groupement territorial de la gendarmerie de Tombouctou, à la tête d’une équipe d’enquête, a été dépêché sur les lieux du crime.“Des enquêtes sont en cours pour situer les responsabilités”, selon le lieutenant-colonel Baba Bagayogo, commandant la légion territoriale de la gendarmerie. Le mercredi dernier, une mission militaire de l’ETIA BALAZAN est arrivée dans la localité.Son commandant, Oumar Soumaré, a rencontré dans la nuit du mercredi les notables de la localité puis les populations, le jeudi matin. La localité devient de plus en plus une zone d’insécurité. A Fifo, un quadragénaire du nom de Mohamed Ag Alassane a été lui aussi tué le 14 juin 2014. Vingt jours plus tard, le 3 Juillet 2014, sur l’axe Dagakoro Bela-Bambara Maoudé, deux individus armés, à bord d’une moto, ouvrent le feu sur Belco Ali Bocoum, un commerçant de 64 ans, et Djiballo Baba Maiga, un réparateur de motos. Les victimes revenaient de la foire hebdomadaire de Korobela, à 18 kilomètres de Bambara Maoudé. Dans la nuit du 31 juillet au 1er août, quatre individus de peau rouge arrivent vers 2 heures du matin dans un campement nomade: ils braquent un certain Aboubacrine Ag Assadeck Ag Ibrahim et lui tirent dessus. Ses cris ont alerté ses frères Alhousseini et Bacrine. Voulant le secourir, ces derniers ont essuyé des tirs. Alhousseini Ag Assadeck, 27 ans, touché au ventre, a succombé à ses blessures avant son admission à l’hôpital. Bacrine, quant à lui, a été blessé au niveau des parties génitales.

 

Cette zone qu’est aujourd’hui Fifo mérite l’attention des autorités. Pour l’heure, dans un cri de cœur, le commandant de la gendarmerie de Tombouctou demande un renfort de plus de 30 éléments et des véhicules pour sécuriser la zone. Pas sûr qu’il soit entendu au moment où l’armée, giflée à Kidal, n’est pas encore revenue de sa syncope.

 

 

Abdoulaye Guindo

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