Otages au Mali: l’armée renforcée dans le nord, contacts avec les ravisseurs

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TOMBOUCTOU (Mali) (AFP) – 19:03 – 13/01/12  – L’armée du Mali a renforcé sa présence dans le nord où ont été enlevés par Al-Qaïda cinq otages européens et des "contacts" ont lieu avec les ravisseurs, annonce faite vendredi au moment où se tient à Tombouctou (nord) un festival auquel participent des Occidentaux.

 "Des hommes, du matériel, plus de 200 véhicules, ont été déployés par l’armée malienne dans le nord", a affirmé une source administrative, information confirmée par un officier malien qui a précisé que les soldats "sont aujourd’hui à Tinzawaten pour sécuriser notre pays".

Dans le dispositif en place, deux avions de combat MIG sont positionnés à l’aéroport de Gao, et deux autres petits avions font des vols de reconnaissance à partir de Tombouctou, a constaté un journaliste de l’AFP.

Le général Sadjo Gassama, ministre malien de la Sécurité, a affirmé à Tombouctou que "le gouvernement dégagera tous les moyens nécessaires pour assurer la sécurité des biens et des personnes dans le nord du Mali. L’Etat sera de plus en plus présent".

Il a dit avoir inauguré "deux brigades de gendarmerie" dans la région de Tombouctou où trois des cinq otages – un Suédois, un Sud-africain ayant également la nationalité britannique et un Néerlandais – ont été enlevés le 25 novembre, au lendemain du rapt de deux Français à Hombori, également dans le nord.

Un otage allemand se trouvant avec les trois autres Européens à Tombouctou, qui avait résisté à son enlèvement, a été abattu.

Ces cinq enlèvements ont été revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a menacé jeudi de tuer les otages.

Faisant état "d’opération militaire" en préparation, Aqmi a écrit dans un communiqué: "Nous adressons un avertissement à la France, le Royaume-Uni, la Hollande (Pays-Bas) et la Suède: s’ils autorisent cette opération, cela signifie la mort de leurs ressortissants et une atteinte à leur vie, dont ils ont la responsabilité".

Sécurité des touristes garantie

Le ministre de la Sécurité a cependant affirmé que "des contacts de négociations" sont pris par son gouvernement concernant les otages.

Ces derniers développements surviennent au moment où se tient dans la périphérie de Tombouctou un festival culturel, Le Festival au désert, qui s’est ouvert jeudi soir et s’achève s’achève samedi.

Bravant les risques d’enlèvement, plusieurs Occidentaux y participaient, a constaté un journaliste de l’AFP. "Je suis rassuré que le Festival au désert se tienne avec la participation de touristes étrangers dont la sécurité est garantie", a affirmé le général Gassama.

L’instabilité provoquée par les activités d’Aqmi dans le nord du Mali, où elle possède des bases, a été renforcée par le retour de Libye de plusieurs centaines d’ex-rebelles touareg maliens qui avaient combattu aux côtés des forces du leader libyen déchu Mouammar Kadhafi.

Le déploiement de l’armée malienne dans le nord est aussi destiné à contrer les activités de groupes d’ex-rebelles touareg qui refusent la main tendue du gouvernement, comme d’autres l’ont fait, affirmant vouloir "la paix" au Mali.

Ils ont quitté précipitamment Tinzawaten lors de l’arrivée récente des troupes gouvernementales, indique-t-on de source militaire malienne.

En avril 2010, Algérie, Mauritanie, Niger et Mali, pays les plus touchés par les activités d’Aqmi, ont créé un Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cémoc) basé à Tamanrasset (sud de l’Algérie), dont l’objectif est d’arriver à mener des opérations conjointes dans chacun des pays affectés.

En décembre, des militaires algériens ont été vus dans le nord du Mali. De sources militaires et diplomatiques, on avait indiqué qu’ils étaient là pour "apporter assistance" à l’armée malienne dans la lutte "contre l’insécurité et le terrorisme".

AFP


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