Pourparlers d’Alger : La dernière chance…

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Dialogue inter-malien: un face-à-face tendu à Alger
Négociations à Alger mercredi 16 juillet 2014 entre les groupes armés du Nord du Mali et le pouvoir malien conduit par Abdoulaye Diop (C), le ministre des Affaires étrangères.
AFP/FAROUK BATICHE

Après l’adoption de la feuille de route en juillet dernier par les différents groupes armés du nord Mali, la capitale algérienne accueille depuis hier et cela pour des semaines, le second round des pourparlers inclusifs maliens. L’objectif affiché est la signature d’un document devant ramener une paix durable afin que le développement de cette partie du Mali soit réellement effectif.

 

La particularité de ces pourparlers est l’accompagnement certes de la communauté internationale emmenée par la France, ancienne colonie. Seulement, les acteurs y compris le médiateur n’ont pas intérêt à ce qu’il y ait échec sous peine de créer un embrasement de toute la zone sahélo-Saharienne. Mais il se trouve que le fameux Pacte National signé en 1992 et qui donne un statut particulier à ces régions du nord et démilitarise Kidal, n’est pas selon des spécialistes, la solution idoine. Pourtant, le régime de UDPM qui a été déchu par ces « professionnels du développement en 1991, avait élaboré, après un travail de sept ans, un plan de décentralisation réelle du Mali qui a été sciemment mis dans les tiroirs. En tout cas, les pourparlers actuels demeurent ceux de la dernière chance pour tous les acteurs y compris les pays du champ et toute la bande sahélo-saharienne. Et le médiateur, pays incontournable dans notre crise, devra peser de tout son poids pour que le résultat escompté soit atteint. Lisez l’analyse de Bokari Dicko.

 

C’est fort de ce souci d’éviter le chaos pour la sous région et la bande sahélo-Saharienne, que les mouvements armés et de résistance se sont retrouvés dans la capitale Burkinabé pour aplanir leurs divergences et parler au cours de ces pourparlers, d’une même voix.

 

Selon le Président de l’CMFPR2 « La rencontre de Ouagadougou a été une aubaine de faire la paix des braves afin d’arrêter les hostilités entre mouvements armés. Ce qui devra mettre fin aux souffrances de nos populations ». En clair, à Ouaga, selon notre interlocuteur, ces mouvements armés coordination : HCUA/MAA/MNLA/CMFPR2 et la coordination des mouvements politico armés de l’Azawad (CPA/MAA et CMFPR1), ont décidé de faire front commun face au gouvernement en vue d’obtenir un statut politique, juridique des régions nord mais dans le respect de l’Etat unitaire. En clair, il s’agit pour les dirigeants de ces mouvements d’obtenir un statut spécifique conforme aux réalités géographiques, économiques, sécuritaires, sociales et culturelles pour les régions du septentrion malien. Pour réussir cet objectif, ces mouvements armés ont décidé dans le communiqué final qu’ils « vont lutter par tous les moyens pour que l’AZAWAD/Nord Mali, soit enfin régi par un statut juridique conforme à ses spécificités dans l’intérêt supérieur de toutes ses composantes ».

 

Donc, Alger II, sera une énième rencontre pour le gouvernement et les groupes armés. Mais seulement, cette fois-ci, ce sera l’occasion pour les différentes parties (gouvernement et groupes armés) d’améliorer le Pacte National signé en 1992 au détriment d’un vrai Mali unifié, paisible et qui n’est pas opposé à l’appellation AZAWAD pour les 6ème, 7ème et 8ème régions du Mali. Le gouvernement reste respectueux du droit des populations de décider librement de l’appellation de leur territoire local, régional… ». en guise rappel, le Pacte National de 1992 précise que : « Conscientes de l’importance de l’organisation de la gestion des affaires des populations dans le cadre du règlement pacifique et définitif du conflit armé dans le nord Mali, les deux parties (gouvernement et AZAWAD par les mouvements et front unifiés), ont convenu d’un statut particulier pour le nord Mali. Ce statut définit et consacre les compétences des Assemblées locales, régionales et interrégionales ».

 

Pourtant, le régime du Général Moussa Traoré avait tout prévu avec la signature des accords de Tamanrasset le 01 janvier 1991 qui prévoyait un plan de décentralisation. Ainsi, la région de Mopti devait être scindé en deux, Idem pour Kayes et Kidal érigé en région ; aussi, les 350 Arrondissements devraient être érigés en Communes Rurales, les Cercles en Communes Urbaines. « Tenez-vous bien, à l’époque, M. Ousmane Sy, conseiller du Secrétaire Administratif de du Bureau Exécutif Central (BEC) de l’UDPM, était membre de la Commission malgré sa   fonction d’agronome », indiquent nos informations. Et puisque la logique des tombeurs du régime de l’UDPM était de tout effacer comme acquit ou bien, ils n’ont pas été capable de dire au cours de la fameuse Conférence Nationale que le plan de décentralisation était un projet du Général moussa Traoré. Au sortir de ce conclave, il y a e la création 701 Communes au Mali. « En clair, c’est la transition calamiteuse du Général ATT qui a encouragé les germes de la situation actuelle, nous confie un cadre très amer sur cette gestion de nos démocrates ».

 

C’est dire que ces pourparlers inclusifs auront comme textes de base outre le Pacte National, les accords d’Alger de 2006 ; la feuille de route ayant déjà fixé le chemin à suivre en tenant compte du : – respect strict de l’intégrité territoriale, la laïcité de l’Etat, la forme républicaine de l’Etat, l’unité du pays.

 

C’est fort de ce qui précède et compte tenu de la stabilité de la bande sahélo-saharienne, aucun dérapage susceptible de créer le chaos ne devrait être toléré.

 

Dans ce cas, tous les acteurs sont interpelés.

 

Bokari Dicko

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