Résolution de la crise du nord : La société civile mopticienne recommande l’intégration de Mopti aux régions du nord

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Zahabi Ould Sidi Mohamed - relancer - étape
Zahabi Ould Sidi Mohamed,

C’est, du moins, une recommandation forte faite par la société civile mopticienne lors d’une réunion d’échanges tenue sous la présidence du ministre de la Réconciliation nationale, Zahaby Ould Sidy Mohamed, en présence de représentants du Haut représentant du président de la République pour le dialogue inter maliens, du représentant du Premier ministre, des Préfets des cercles de la région, des présidents des Conseils de Cercle, des chefs de services techniques régionaux, des chefs de quartiers, des leaders religieux, des représentants de la société civile, des organisations locales féminines et de la jeunesse. C’était le vendredi 14 novembre au gouvernorat de la région de Mopti.

Cette réunion avait pour objectif le recueil des opinions et suggestions de la société civile de Mopti sur le document de proposition de la médiation, dans le cadre des pourparlers inclusifs inter-Maliens.

Après l’exposé du document à la société civile mopticienne par le ministre Zahaby et sa délégation, les débats ont été des plus houleux. Des débats à l’issue desquels, la societé civile mopticienne à fait de nombreuses propositions sur plusieurs points.

D’entrée de jeu, elle a exprimé son opposition à ce que le gouvernement malien accepte une quelconque mesure pour la révision de la Constitution et rejette, à cet effet, toute adoption de mesures législatives et réglementaires allant dans ce sens. Elle a souhaité que la médiation n’utilise pas le nom « AZAWAD » pour désigner les régions du nord, même si ce nom est utilisé par les groupes armés. Car ceci contribuerait à légitimer les revendications pour que toutes les régions du nord prennent le nom d’AZAWAD.

Aussi, la société civile mopticienne s’inquiète des risques de favoritisme, lors de la mise en place de l’architecture institutionnelle et de développement, permettant aux populations du Nord de gérer leurs propres affaires.

Mopti veut faire partir du nord

L’une des recommandations fortes de cette réunion est celle relative à la prise en compte de la région de Mopti par la médiation et son intégration parmi les régions du nord. Car selon la societé civile mopticienne, elle fait partie du Nord du Mali pour de multiples raisons: la similitude entre populations, la culture, les aléas climatiques, les conditions de sous-développement, ainsi que le fait que quatre cercles de cette région sur huit ont été victimes de l’occupation de la moitié de leur territoire par les rebelles et leurs alliés terroristes.

Par ailleurs, la societé civile mopticienne estime qu’une solution de la crise excluant Mopti n’est pas rentable. C’est pourquoi, elle suggère d’opter pour la dénomination officielle de leur choix, que la médiation maintienne l’actuel découpage et le nom administratif des régions, car un choix de dénomination risque d’envenimer les conflits qui découlent de l’actuel découpage administratif.

Aussi, elle s’oppose à la création d’une police territoriale, car cette police serait en conflit avec les autres forces de sécurité et risquerait être utilisée comme une milice par les collectivités qui en aurait une totale gestion.
Et considère que la proposition de revalorisation du rôle des Cadis, dans le domaine de la justice, est en totale violation de la laïcité de la République du Mali et entraînerait une réelle islamisation du pays.

Pour rappel, la proposition faite à la médiation prône la revalorisation du rôle des leaders religieux dans la médiation civile, mais pas en matière de justice.
Elle propose aussi le renforcement du contrôle de la légalité et celui de la représentation de l’État, au niveau de la commune et de ses collectivités, qui sont jugées trop faibles pour jouer leur rôle au niveau de la dotation des chefs de villages, des compétences et des moyens financiers et pour qu’ils puissent bien s’acquitter de leurs attributions actuelles.
Aussi, elle a jugé que la proposition, qui attribue 50% des effectifs aux ressortissants du Nord, lors des recrutements dans la fonction publique territoriale, est loin d’être équitable.

En ce qui concerne la sécurité et la défense, la societé civile mopticienne recommande que le cantonnement et le DDRR soient bien planifiés et bien exécutés pour éviter les erreurs du passé qui ont généré des rébellions et l’insécurité permanente dans les régions du Nord du Mali.

Pour ce qui est du développement socio-économique et culturel des régions du nord, la société civile mopticienne a préconisé la création des mécanismes de contrôle citoyen, de mettre l’accent sur la création d’emplois pour les femmes et les Jeunes, principales victimes des violents conflits, d’encourager le développement de l’élevage compte-tenu du fait que les populations sont majoritairement des éleveurs, le contrôle, en  permanence, de la destination des fonds destinés aux régions du nord afin qu’ils soient judicieusement utilisés au profit des populations.

Enfin, la société civile mopticienne a exprimé son soutien pour la création de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation. Et proposé la création, au sein du comité de suivi de l’Accord, la création d’une antenne à Mopti, en complément de celles de Gao, de Kidal et de Tombouctou.

La recommandation de la société civile mopticienne d’intégrer Mopti aux nord ne fait pourtant pas l’unanimité. Car pour certains, cette région voudrait tout simplement bénéficier des avantages qui vont être accordés aux trois véritables régions du nord dans le cadre des négociations inter maliens qui se tiennent actuellement à Alger.

Georges Diarra

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3 COMMENTAIRES

  1. Il est temps que le sud aussi se prononce sur cette situation politique au Mali nous aussi nous savons manipulé les armes ; il faut cela pour se faire entendre au Mali .

  2. bonne réaction de mr maiga; mais il faut aller plus loin avec l’autonomie pour chaque région du mali et le fédéralisme; capitale fédérale Mopti ou même San ou entre Mopti et San pour être plus proche du nord, il faut une refondation totale; c’est la seule solution,

  3. Si on veut rester au statuquo, c'est sur le terrain qu'on doit le prouver. Je ne suis pas tellement d'avis avec ceux qui pensent qu'il faut toujours continuer avec les mêmes principes de gouvernance. On a parlé de refondation de l'Etat, il faut donc oser les véritables reformes si cela doit passer par une révision constitutionnelle. La constitution n'est ni le coran ,ni la bible. Maintenant, il ne s'agit nullement d'une division quelconque de notre pays en nord ou sud, mais la recherche d'un plus grand équilibre en matière économique pour que ces régions sentent aussi le développement et l'implication de l'Etat à tous les niveaux. Accepter qu'on développe le nord participe simplement pour moi d'un certain équilibre dans le retard accusé par ces régions en matière de politique de développement. Nous AIMONS bien Kidal, Bourem, Rharous comme faisant partie du Mali.Mais nous sommes combien de fonctionnaires à penser qu'être affecté dans ces localités est une punition .On sait bien qu'être juge de paix à Ouelessebougou vaut mieux qu'être président du tribunal à Tombouctou. Pourquoi cela ?c'est simplement dû aux avantages qu'on tire des localités .Aucun hôpital digne de ce nom, ni Université, ni grande Ecole sur 1/3 du territoire national après 50ans d'indépendance . On va me dire que ces régions ne sont pas peuplées. Mais qui sont les populations de Bamako? Vous pensez que c'est de gaieté de cœur que les 1millions de nordistes sont à Bko. Non ,parce qu'on doit être à Bamako pour voir un bon dentiste, le Chirurgien, l'emploi, les écoles etc….Je pense que les uns et les autres doivent se ressaisir et accepter de comprendre l'autre aussi dans ses difficultés et dans sa diversité. Personne ne conteste les difficultés propres à la région de kayes,Sikasso,Mopti,kkoro, Segou . Tout le monde sait qu'une université à Mopti a plus d'envergure et d'importance qu'à segou proche de Bko. Là aussi c'est simplement les dépenses que l'Etat regarde ou bien des professeurs de Bamako refuseront d'aller à Mopti très éloigné de Bamako. Il faut pas que Bamako soit le centre où convergent toutes les activités économiques du Mali. Je connais des nordistes qui n'arriveront jamais à Bamako s'il y avait une école supérieur digne de ce nom ou un hôpital bien fourni en spécialiste dans ces régions. ,Vive le Mali uni!

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