Lettre à mon oncle Bass : Cher oncle,

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Mille fois merci, d’avoir répondu à mon cri du cœur, quand je te suppliais de bien vouloir me faire un signe après réception de mon dernier courrier.

Je reconnais à présent mon oncle, compréhensif et réaliste.

Merci oncle Bass d’accepter que je sois le boulanger de ma vie et de me concéder le droit à ‘’l’auto détermination’’ en épousant  ma vieille française. Walahi, bilahi, merci tonton !

Concernant  la troupe familiale, tout le monde conserve sa carcasse et nous posons une fois tous les deux  jours, la marmite sur le feu. Ce n’est pas donné (hélas) à tous à Fantambougou. Mais, passons…

Du côté de la République, elle a fêté avec tambours et trompettes le 8 Mars, journée dite internationale de la femme.

Que de discours, de poésies et de philosophies prononcés par certaines femmes d’en haut.

Mais, derrière ce folklore du reste fort onéreux, la réalité est toute autre.

En effet, cher oncle, toi-même, tu sais, l’écrasante majorité des femmes maliennes ignorent tout, quant à un quelconque droit auquel elles ont droit.

Pour cause, ces femmes d’en dessous vivent, ou plutôt survivent dans une obscurité totale, par-ce-que, habitant dans le monde infernal de l’analphabétisme, l’ignorance et la pauvreté. En somme, mon pauvre Bass, la plupart des femmes maliennes vivent en totale déphasage avec leurs paires du reste du monde.

Comment changer leurs conditions de vie et leur restituer leur part de dignité ?

La réponse est là : il faut que les mentalités des hommes et des femmes, (d’en haut comme d’en bas), changent. Pour cela, il faut une sensibilisation sans relâche des uns et des autres et surtout, une véritable lutte contre la pauvreté et l’exclusion. Toute chose qui passe nécessairement par une justice sociale qu’il faut imposer à tous les niveaux.

Les folklores et les discours n’arrangeront en rien les conditions des femmes. (ni celles des hommes). La pratique disait le philosophe, est l’unique critère de la vérité. ‘’Il faut le dire, c’est normal !’’

Toujours à propos de la République, je dois te signaler que le Premier Ministre Soumeylou B Maïga continue de sillonner le Mali profond pour rassurer  nos populations face à l’insécurité que nous imposent depuis quelques années les salamandres bipèdes à travers cette méthode de combat propre aux lâches : la guerre  asymétrique.

Ils peuvent toujours courir, ces démons. Tôt ou tard, Walahi, bilahi, je jure, ils seront écrasés comme du petit mil.

Au cours de ses rencontres avec les maliens, SBM a aussi donné l’assurance que les élections (principalement celle présidentielle) se tiendront aux dates prévues. De quoi faire taire ceux qui crient à une volonté des tenants actuels du pouvoir (je n’en suis naturellement pas un) de chercher des arguments pour prolonger leur mandat agonisant.

Autre évènement de la semaine dernière, c’est cette grève de 72 heures qui a été observée la semaine dernière par les élèves et étudiants à Bamako. Ceux-ci en veulent à nos ‘’en haut’’ parce que, sur cette route de Kabala qui mène à cette Université du Mali, certains de leurs camarades sont souvent écrasés par des conducteurs de Camion transportant du sable.

Ils réclament (les étudiants), que soit imposé à ces ‘’s’en fout la mort’’ un changement d’itinéraire ou de leurs horaires de circulation.

Toute chose qui, absolument s’entend. Je le dis pian ! Car, rien ne vaut la vie. Occasion pour te dire toute mon admiration à feu FIDEL Castro de Cuba quand il disait ‘’pour nous, la vie d’un seul être humain vaut plus que toutes les richesses de la terre.’’ Allah  Akbar !

Enfin oncle Bass, tu veux bien m’excuser de ne pouvoir te dire davantage dans la présente lettre. Toutes mes pensées étant dirigées vers cette vielle française (79 ans) que j’ai fiancée à travers… internet.

Allah Akbar ! Les portes de la France me semblent bien, cette fois, largement ouvertes. C’est dire que, bientôt ton petit Ablo sera à l’aéroport Charles De Gaulle, dans la Tour Eifel, à la gare Mont parnasse, à Pigalle, la Fayette, et peut-être même, à l’Elysée !

Ah la vie ! Avec elle, on est avec l’espoir. Walahi, bilahi, je jure !

A lundi prochain Inchallah

Par ton petit Ablo.

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