Boubacar Tangara alias Kokè : un artiste plasticien d’un talent inné

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Boubacar Kokè Tangara est un jeune artiste plasticien malien, né en 1981 à Bamako de feu Issiaka Tangara et de feue Assitan Touré. Kokè Tangara est un Bamanan issu d’une famille du quartier Somono de Ségou, du côté de son père, et petit-fils de douze grands Imams de la famille Touré des Toucouleurs, du côté de sa mère. Avec un savoir-faire inné en art plastique et malgré les nombreuses surprises désagréables de la vie, Kokè s’est accroché à sa passion.

Boubacar Kokè Tangara a fait son enfance à Bamako. Très tôt à l’âge de 4 ans et demi, il emprunte le chemin de l’école malgré le refus de 5 directeurs d’école en raison de son jeune âge. Son père, feu Issiaka Tangara, a beaucoup insisté pour qu’il commence l’école à cet âge. Boubacar Tangara Alias Kokè a surtout perdu son père Issiaka Tangara très jeune, et quelques années plus tard, ce fut la perte de sa mère qui l’accablait davantage.  Malgré ces événements malheureux, il a persisté et passe au Def en 1996 en tant que meilleur élève de tout Pélengana à Ségou.

Il est orienté au Lycée Technique, ne voulant pas être économiste ni ingénieur, Kokè Tangara fait un transfert pour le Lycée Cabral de Ségou, avec l’espoir de devenir Médecin. Après deux tentatives sans succès au Baccalauréat au Lycée Bah Aminata Diallo, il passe finalement au Bac en Série S.H avec mention. Il eut ensuite en 2002 de l’Ambassade de France, une bourse d’études en Art plastique. Malheureusement, son père adoptif très Wahhabite qui était l’intime ami de son défunt père, et l’aîné de sa défunte mère de même obédience, lui ont formellement interdit d’aller étudier l’art plastique en Europe.

Le jeune Kokè, qui avait un atelier de Bogolan et qui était également connu de ses camarades de classe pour ses dessins, se révolte en quittant la famille. Il a opté pour souffrir afin de recouvrer son indépendance.

Kokè est récupéré par un ami de longue date et a la chance de s’inscrire à la Faculté de droit juridique et économique. Arrivé en Licence de droit juridique et économique en 2005, il apprend à travers la télé, l’ouverture des portes du Conservatoire des Arts et multimédias Balla Fassékè et voit la présentation de la toute première promotion en Art plastique et en danse, avec son Directeur qui parlait du bien du Conservatoire. Boubacar Tangara Alias Kokè se fraye alors un chemin la même année pour atterrir au Conservatoire à l’issue d’un concours d’entrée.

Très brillant et sollicité depuis la première année au Conservatoire, Kokè devient rapidement l’assistant d’Erika, une Canadienne cinéaste documentaliste. Erika, en son temps, organisait un concours appelé 72 heures-chrono, dont le premier prix a été remporté par Boubacar Tangara Alias Kokè avec son film : «Les Talibés, quel avenir ?» Erika choisit alors de se faire accompagner par Kokè au Maroc, au Sénégal et au Burkina-Faso. Il était encore en deuxième année, et jusqu’à la troisième année, Kokè poursuivra sa pérégrination avec Erika.

Brusquement, en quatrième année, Kokè se voit dans l’incapacité d’aller à l’école et fait six mois en cherchant à se soigner d’un mal dont il souffrait. Avec l’aide d’un de ses professeurs, il se rend au Bélédougou pour se soigner. Après 6 mois loin des salles de classe, Tangara, de retour, fait des évaluations et devrait terminer, mais le Conseil des enseignants décide de le faire redoubler.  Très choqué, ce sont ses parents et amis qui le conseillèrent de continuer ses études.

Kokè Tangara revient alors sur les bancs, mais tout en se focalisant sur son savoir-faire qui est de peindre. Pendant qu’il était à la Biennale de Dakar en Off et en révélation de ladite Biennale en 2009, il apprit qu’il a été exclu du Conservatoire pour cause de maladie. Il part alors du Conservatoire sans diplôme et dit n’avoir rien regretté, car, selon lui, le savoir-faire est plus important que le diplôme.

Boubacar Tangara Alias Kokè quitte le Mali pour le Bénin en quête d’un nouveau départ en enseignant la réalisation audiovisuelle à travers un cours qu’il a baptisé ‘’Center chrono’’. Il revient quelques années plus tard, après avoir été retenu comme enseignant d’art plastique au Lycée Badialan. En février 2014, il est retenu avec 25 autres artistes pour la résidence d’art à Mopti, sous le thème : «Paix, réconciliation et cohésion sociale». Kokè est de retour sur les bancs à l’Institut supérieur de développement (ISD) pour le Master I et II.

Boubacar Tangara alias Kokè entend vivre de la peinture. Il a eu la chance de se faire connaître à la Biennale artistique de Dakar 2016. De retour de Dakar, Kokè a démissionné de son poste de chargé de concession décorateur de la première société de Taxi VIP de Bamako, pour créer sa galerie d’art ‘’KOTANG GALERIE’’, située en face de l’ancienne Maison du cinéma de Sabalibougou. Il vend également des œuvres d’art islamiques pour un ami du nom de Boubacar Sidiki Najim qui peint des tableaux de versets coraniques et des poèmes d’Hamed Bamba sur cuivre.

Boubacar Tangara est actuellement à une exposition en Off au premier Salon d’art du Niger, organisé du 24 septembre au 5 octobre 2016 par Mamou Daffé à Ségou. Il prépare également une autre exposition à Bamako dans les prochains mois pour faire connaître ses œuvres d’art au public malien. Après Bamako, c’est sera Dakar et surtout le Centre ‘’Raut material Company’’ et en Afrique du Sud. Des résidences d’artistes en Europe figurent aussi dans son agenda.

Gabriel TIENOU

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1 commentaire

  1. Bon courage et bon vent à Kokè Tangara. Le talent se révélera un jour au grand public. Incha Allah

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