Entretien avec Heather Maxwell dite Anna Traoré, artiste musicienne américaine : ” J’adore la musique malienne. C’est pourquoi, je joue le Kamalen N’goni et le Bala “

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Heather maxwell est une américaine piquée par le virus de la musique malienne. Elle  joue le Kamalen N’goni et le Bala. En 1998, Heather a enseigné le chant  et les langues africaines à l’indiana University et l’Université de Virginie. De nos jours,  elle est professeur de musique au conservatoire Balla Fasséké Kouyaté de Bamako où elle enseigne les cours de voix, de Jazz et de la musique américaine. Elle est chanteuse compositrice et s’inspire beaucoup de la musique malienne. Rencontrée lors du festival sur le Niger, elle a accordé, à cœur ouvert,  un entretien à Bamako Hebdo.

Bamako Hebdo : Merci de vous présenter aux lecteurs et aux lectrices de Bamako Hebdo.

Je suis Heather Maxwell mon nom malien est Anna Traoré, je suis chanteuse compositrice et professeur de musique au conservatoire Balla Fasséké Kouyaté de Bamako. J’ai été formée dans la tradition de l’art, car issue d’une famille d’artistes, qui certes n’ont pas fait carrière dans la musique, mais qui l’avaient pour passion.

 

Vous êtes au Mali depuis déjà une année. Qu’est ce qui vous a motivé ?

Tout d’abord j’aime ce continent, en plus je suis piquée par le virus de la musique malienne. J’adore cette musique avec toutes ces composantes, la mélodie, les instruments et la danse. Grace à un projet lié aux échanges culturels, je suis venue au Mali et je m’installe petit à petit.

 

Comment se passe votre séjour ?

Très bien, je me sens très bien au Mali, j’ai formé un petit groupe  de musiciens et nous essayons de travailler. D’ailleurs nous jouerons ce soir sur la scène Da Monzon du festival sur le Niger. Ce sera un moment particulier de ma vie.

 

Quand on vous entend chanter c’est d’abord votre voix qui attire. Comment êtes vous parvenue a avoir une si belle voix ?

Cela est peut être du au fait que chaque fois que je me réveillais, je chantais, même avec les chevaux quand je m’amusais c’était en chantant ; comme je le disais aussi tantôt je l’ai hérité de  mes parents.

 

Quels sont les sujets traités dans tes textes ?

Ce  que nous vivons au quotidien, les conseils aux parents qui gâchent la vie de leurs enfants, aux parents qui ne s’occupent pas de leurs enfants, les femmes qui utilisent les poudres magiques pour avoir l’amour des hommes, ma vie personnelle, des conseils aux jeunes, aux nouveaux mariés etc…

 

Pouvez vous nous parlé de votre carrière musicale ?

Je ne peux pas parler d’une carrière musicale, d’autant plus que j’ai toujours un pied dans l’académie en tant qu’enseignante et un peu dans la musique, donc je suis beaucoup plus dans la musique par passion.

Que pensez-vous de la musique malienne ?

La musique malienne est d’une diversité extraordinaire, j’adore les rythmes maliens par ce qu’ils sont riches et variés, les instruments de musique, la mélodie, le style musical, j’aime vraiment. En un mot la musique malienne est passionnante.

Avez-vous fait des featuring avec des artistes maliens ?

Si, si, j’ai fait un duo avec Djeneba Seck et mon groupe est composé de chanteurs maliens. C’est un brassage et un échange culturel que j’adore. Un peu de mélange de la musique américaine et celle de la musique malienne.

Vous jouez au N’goni, au Bala… comment avez-vous appris tout cela ?

Je l’ai appris avec les amis, surtout ici au Mali, j’étais volontaire au corps de la paix, pendant plus de deux ans. Tous les soirs on ne jouait que du balafon parce qu’il n’y avait pas de lumière dans ce petit village et voilà comment j’ai appris. Quand je suis retournée pour ma thèse en hautes études supérieures, j’ai écris ma thèse sur le Balafon. Aux USA je fais partie d’un groupe de Jazz et dans ce groupe je joue le Balafon.

C’est dire qu’il y a le Balafon aux USA ?

Non, il n’y a pas de balafon aux USA ce que je joue je les ai amené du Mali. Il y a du Marimba mais là c’est en Amérique du Sud. Ce qu’on trouve généralement chez les joueurs de jazz américain, c’est le vibrophone qui est complètement différent du Balafon.

Où peut-on trouver tes albums ?

Pour le moment c’est uniquement sur internet car tout a été  vendu. Mais je suis en studio pour le prochain album avec Korè production.

Un mot sur le festival sur le Niger ?

J’ai fait pas mal de festival de part le monde entier, mais j’avoue que celui sur le Niger est mon préféré. A cause de l’organisation, du dynamisme du groupe, de l’accueil des Maliens. Et j’invite ceux qui hésitent encore à vraiment venir découvrir le Mali dans toute sa diversité culturelle à travers le festival sur le Niger. Je vais jouer le vendredi soir et ce sera un moment particulier de ma vie.

Le Mali est placé sur la zone rouge selon certains médias, néanmoins vous avez effectué le déplacement. N’avez-vous pas peur ?

Etant au sud je n’ai pas peur. J’ai  certes reçu les courriers de mon ambassade qui nous interdit d’aller au Nord. Alors Ségou n’est pas dans le Nord à ce que je sache et je trouve que c’est dommage pour le peuple malien, c’est un peuple que je connais il ya un peu plus de 25 ans et c’est des personnes tolérantes entre elles. Ils aiment les étrangers et cette situation me touche vraiment, je prie Dieu pour que la situation se rétablisse dans cette partie du Mali.

Clarisse NJIKAM

 

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