Discours d’ouverture de Son Excellence Monsieur Abdoulaye DIOP

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Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale
et de l’Intégration Africaine à l’occasion de la Réunion Ministérielle Préparatoire au Vingt-Septième (27ème) Sommet Afrique-France

‘’Pour le Partenariat, la Paix et l’Emergence’’.

Vendredi, le 13 Janvier 2017

(Bamako, CICB, 09h00-12h00)

Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et du Développement international de la France,

Mesdames, Messieurs les Ministres,

Mesdames, Messieurs les représentants des organisations internationales, des institutions financières internationales, des Agences et des Fonds de développement et de coopération,
Mesdames, Messieurs les membres du Corps diplomatique,

Mesdames et Messieurs les représentants du secteur privé et de la Société civile,

Mesdames, Messieurs,

C’est un immense plaisir d’être parmi vous ce matin pour co-présider avec M. Jean-Marc Ayrault, Ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, cette Réunion ministérielle préparatoire du 27ème Sommet Afrique-France de Bamako : ‘’Pour le Partenariat, la Paix et l’Emergence’’.

Permettez-moi, à cette occasion, au nom du Président de la République, Son Excellence, Ibrahim Boubacar Keïta, Chef de l’Etat de vous souhaiter, à toutes et à tous, une chaleureuse et cordiale bienvenue dans cette magnifique salle du Centre International des Conférences de Bamako (CICB), et de dire très sincèrement merci à toutes celles et à tous ceux qui ont bien voulu accepter de rehausser de leur présence cette importante réunion ministérielle.

Je souhaiterais, aussi, exprimer ma sincère gratitude pour les efforts inlassables consentis par le Comité National d’Organisation du Sommet Afrique-France (CNOSAF), qui a fourni un travail considérable dans l’organisation des assises du 27ème Sommet.

En prélude de cet événement d’ampleur historique, Je suis convaincu que la présente réunion ministérielle parviendra à élaborer des positions concertées face aux grands défis que constitue la consolidation de la paix et de la sécurité en Afrique, la croissance inclusive du continent africain, ainsi que le renforcement continu du partenariat multidimensionnel Afrique-France.

Mesdames, Messieurs les Ministres,

Afin de donner une toile de fond à vos travaux, permettez-moi de référer aux enjeux majeurs du 27ème Sommet Afrique-France, auquel prendront part nos Chefs d’État et de gouvernement, demain, qui témoignent de l’intérêt que la France amie attache à ses relations avec l’ensemble des Etats africains, ainsi que de la solidité des liens d’amitié et de solidarité agissante entre le Mali et la France.

Aussi, traduisent-ils la profondeur des relations qui existent entre l’Afrique et la France, et la haute considération qui nous unit dans le cadre d’une vision commune, fondée sur la responsabilité partagée et la solidarité effective.

Cette vision commune se donne comme socle l’agenda international du développement durable, qui passe, impérativement, par la consolidation de la paix, de la stabilité et de la sécurité régionales.

En effet, nombreux sont nos pays aux prises actuellement avec des situations de terrorisme, de radicalisation, d’extrémisme violent, et avec les agissements de la criminalité transnationale organisée, qui sont incompatibles avec le développement de la gouvernance démocratique que nous souhaitons pour tous nos pays.

Tout aussi importante, les conditions à remplir pour surmonter ces défis sécuritaires, tout en maintenant et en élargissant le processus démocratique que connaît notre Continent.

L’intégrité territoriale, la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, l’état de droit, l’indépendance des pouvoirs publics, le respect des droits de l’homme et la liberté d’expression, sont des principes et valeurs que nous, africains et français, proclamons tous, mais qu’il nous faut concrétiser davantage de manière plus décisive.

Sur un tout autre plan, notre Continent représente un formidable espace d’opportunités économiques et d’investissements, ouvert à un partenariat international équitable. Aussi, s’inscrit-il, désormais, dans une perspective de développement, en particulier dans plusieurs champs sectoriels comme ceux de l’infrastructure, des nouvelles technologies de communications, des énergies renouvelables et du tourisme.

Parmi les importants progrès accomplis figurent la représentation accrue des femmes dans les parlements nationaux et dans les structures de prise de décisions sociales, économiques et politiques, l’augmentation du nombre d’enfants scolarisés dans le primaire, la réduction des écarts entre filles et garçons au niveau d’éducation, la réduction de la mortalité infantile et maternelle ainsi que de la prévalence des décès dus au VIH/sida ou au paludisme.

Cependant, des tendances majeures telles que les changements environnementaux, technologiques, climatiques et démographiques (l’emploi des jeunes) contribuent de manière décisive à façonner l’avenir du continent.

Dans ce contexte, partant du principe de l’appropriation par l’Afrique de sa sécurité, et de celui de l’indivisibilité de la paix universelle, qui engage la responsabilité première de l’ONU, notre réunion est interpellée pour identifier des réponses collectives, coordonnées et concertées aux nouvelles menaces sécuritaires à caractère transnational et complexe, d’une part, et d’autre part, les implications d’une croissance non inclusive et non suffisamment créatrice d’emplois, avec des inégalités persistantes et un degré élevé d’insécurité humaine.

Partant de ces principes, dis-je, l’exigence légitime d’une représentativité plus marquée de l’Afrique au sein des institutions internationales s’affirme, plus que jamais.

Partant de ces principes, aussi, le partenariat Afrique-France, débarrassé des relents du passé, devrait continuer à s’adapter, à se renouveler et à se renforcer dans le respect mutuel et l’engagement résolu, au service de l’avenir commun de l’Afrique et l’Europe.

Partant de ces principes, enfin, le Mali réitère son engagement irréversible à poursuivre résolument la lutte contre le terrorisme, la radicalisation et l’extrémisme violent aux côtés des autres Etats du monde, tant il est vrai qu’aujourd’hui que seule une action internationale concertée peut enrayer ce fléau, véritable menace pour la paix, la stabilité et la prospérité.

Mesdames, Messieurs les Ministres,

Les attentes du 27ème Sommet Afrique-France de Bamako sont de plusieurs ordres.

Ces attentes s’articulent, principalement, autour de :

– la responsabilité plus partagée dans la mise en commun de moyens et de forces dans la lutte globale contre le terrorisme, la piraterie, et la criminalité transnationale organisée, au Sahel, en Afrique du Nord, dans la Corne de l’Afrique et dans la région du Bassin du lac Tchad, y compris, notamment la montée en puissance de l’Architecture africaine de paix et sécurité (APSA), et le déploiement d’une Force de réaction rapide, sous l’égide de l’Union africaine ;

– la mobilisation autour de l’agenda 2063 de l’Union Africaine, qui transformera en profondeur notre continent dans les domaines prioritaires du développement durable ;

– la mobilisation autour de l’accord de Paris sur le changement climatique par la consolidation du partenariat Afrique-France face aux risques que représentent la désertification qui progresse, la déforestation, le manque d’eau, les risques pour la biodiversité.

– l’accélération des rythmes de croissance économique inclusive, avec des politiques plus efficaces aux plans de l’épargne et de l’investissement, en développant nos infrastructures et notre capacité commune dans les domaines scientifiques et techniques ;
– la concrétisation du projet de ‘’Fondation franco-africaine pour la croissance’’ visant l’augmentation du niveau des échanges commerciaux entre la France et le continent africain ;

– l’opérationnalisation de l’Initiative africaine sur les énergies renouvelables ;

– l’élargissement du partenariat Afrique-France en matière de connaissance, du savoir, de l’innovation et de la numérisation pour favoriser la diversification des économies.

Mesdames, Messieurs les Ministres,

Ce sont là quelques pistes que vous explorerez peut-être, parmi d’autres, au cours de vos travaux.

Le 27ème Sommet France-Afrique de Bamako, qui s’ouvrira demain, est un message d’amitié, d’espoir, et un signal fort aux peuples, africains et français, quant à notre capacité à élaborer des projets mobilisateurs communs.

Je voudrais conclure en exprimant en souhaitant à toutes et à tous des travaux fructueux et une excellente réunion.

Par avance nous excuser pour tous les désagréments que vous rencontrerez durant votre séjour au mali, mais sachez que c’est avec le cœur que nous vous accueillons.

Sur ce, je déclare ouverte la Réunion ministérielle préparatoire du 27ème Sommet Afrique-France de Bamako.

Je vous remercie de votre aimable attention. /.

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