Gestion des questions de défense et de sécurité : Quand Soumeylou Boubèye Maïga pousse Tiéna Coulibaly et Salif Traoré à la démission

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Gestion des questions de défense et de sécurité
Tiena Coulibaly - Gl Salif Traore

A la tête d’un gouvernement où il n’a aucune emprise sur aucun des  membres, Soumeylou Boubèye Maïga est en train de régler ses comptes avec certains d’entre eux en les dépouillant de leurs prérogatives. Il s’agit en l’occurrence de Tiéna Coulibaly, ministre de la Défense et des Anciens combattants et général Salif Traoré, ministre de la Sécurité et de la Protection civile. Ces ministres sont aujourd’hui les abonnés absents partout où on évoque les questions de Défense et de Sécurité. La preuve: ils ont été exclus des voyages dans le Nord et du Centre du Mali et récemment de la visite du Premier ministre au Burkina Faso, où il était question de la lutte contre l’insécurité qui sévit aux frontières des deux (02) pays. Ces manœuvres politiciennes vont-elles les pousser à jeter l’éponge ?

Nommé seulement il y a quatre (04) mois à la tête du gouvernement malien par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, pour sauver un navire qui prend de l’eau de toute part et qu’il n’arrive toujours pas à le mener à bon port malgré les ’’bons commentaires’’ qui ont accompagné son arrivée à la primature par ses thuriféraires, Soumeylou Boubèye Maïga (SBM) fait face à la dure réalité de la gestion d’une équipe gouvernementale dont les membres le regardent avec dédain.

Il vient d’apprendre à ses dépens qu’on ne doit pas siéger à la tête d’un gouvernement dans lequel on n’a aucun de ses hommes de sérail ou d’alliés. Sa position sied bien à cet adage de chez nous «garder un fétiche dont on ignore les secrets d’adoration». Il accepté ce poste à l’image de Moussa Mara pour sa propre promotion au détriment des femmes et des hommes avec lesquels ils ont cheminé ensemble pour que ce jour soit. Et l’on ne doit pas oublier qu’il a fait le pied de grue auprès des présidents Konaré et Touré pour qu’il soit nommé à ce poste.

Considéré à tort ou à raison comme l’homme de la situation pour ses connaissances des dossiers sensibles de l’Etat pour avoir dirigé la direction de la Sécurité d’Etat (SE), deux (02) fois le ministère de la Défense et le ministère des Affaires étrangères, le Premier ministre Maïga est conscient qu’on ne peut pas réussir une mission de pacification du pays avec des pratiques politiciennes et des manœuvres dilatoires par lesquelles il s’est taillé une stature d’homme craint par la classe politique malienne mafieuse. Il a compris durant ses petits quatre mois à la primature  qu’il ne suffisait pas de disposer des dossiers et réseaux pour la conduite des affaires d’un pays mais des hommes à qui on a confiance et qui peuvent te sauver et te défendre face à des gens qui n’ont aucune considération pour toi.

Cette grave erreur, Soumeylou Boubèye Maïga tente par tous les moyens de la corriger en sacrifiant sur l’autel de ses ambitions personnelles certains ministres de son gouvernement. Sur son tableau de chasse, on retrouve les ministres Tiéna Coulibaly en charge de la Défense et des Anciens combattants et Salif Traoré de la Sécurité et de la Protection civile. Il veut pousser ceux-ci à la démission afin de nommer ses pions à leur place.

Pour arriver à ces fins, le Premier ministre est en train de mettre en œuvre tous les stratagèmes pour saper le travail des ministres concernés et les décourager afin qu’ils quittent le gouvernement. C’est ainsi qu’il est passé par l’exclusion de ces ministres de ses voyages et visites au cours desquels les questions liées à la défense et à la sécurité sont à l’ordre du jour.

La première sortie du Premier ministre Maïga a été consacrée à la région de Mopti devenue une zone d’insécurité par excellence du fait des attaques régulières des terroristes contre les Forces de défense et de sécurité (FDS) et la population civile. Au cours de ce déplacement où on n’a parlé que de défense et de sécurité, les ministres de ces départements ont brillé par leur absence.

En lieu et place de ces deux (02) membres du gouvernement, il a fait croire à la population de ces zones affectées par l’insécurité grandissante qu’il a accouché sur papier un  plan de sécurisation de la région. Il est allé jusqu’à annoncer le montant (500 millions) alloué à ce plan.

Autre fait. Il s’est rendu dans les régions de Kidal, de Gao, de Tombouctou et de Mopti sans les ministres de la Défense et de la Sécurité. Qui est mieux placé pour parler des questions si ce n’est ces deux membres du gouvernement.  Mais pour le Premier ministre, nul autre Malien n’est mieux placé pour parler de ces questions si ce n’est pas lui. Il pense que les expériences qu’il a acquises aux services de renseignement et de la défense font de lui un homme incontournable sur les questions de défense et de sécurité.

Encore toujours dans sa stratégie de voir ces ministres abandonner le navire, il vient d’effectuer  une visite au Burkina Faso, au Niger et en Côte d’Ivoire. Dans les deux premiers pays, il a été question de la sécurité. En lieu et place des principaux concernés, on voyait plutôt le ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Nina Wallet Intallou ; le ministre de l’Economie et des Finances, Boubou Cissé ; le ministre de l’Investissement et du Secteur privé, Baber Gano et le ministre des Transports, Mohamed Haïdara. Si ce n’est pas du tourisme, comment peut-on accepter la présence d’une telle délégation.

S’il parvient à écarter ces deux (02) hommes du gouvernement, il fera appel à ses hommes de main pour les remplacer. Ainsi, il élargira son influence dans le gouvernement. Déjà, il est parvenu à coopter deux (02) ministres qui ne jurent que par lui. Il s’agit de Amadou Koïta, ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne et de Maouloud Ben Kattra, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle.

Il a fait du premier (Koita) le porte-parole du gouvernement et le second a coupé avec Boubèye le ruban d’une cérémonie du ministère de l’Industrie et curieusement en présence du ministre même en charge dudit département. Ce dernier est resté spectateur de sa propre activité. SBM s’appuie sur ces deux (02) hommes pour calcul politicien. Le ministre Koïta est président d’un petit parti politique et Ben Kattra vient de prendre la tête d’un mouvement politique qui soutient les actions du président IBK.

Selon des indiscrétions, il ne veut pas composer avec ces ministres dans son gouvernement. Il considère Tiéna Coulibaly comme un pur produit du système Moussa Traoré et sa longévité dans les gouvernements est mal vue du côté de la Primature.

Quant au général Salif Traoré, il le considère comme le représentant du général Amadou Haya Sanogo dont il est aujourd’hui l’ennemi juré. Alors qu’il a tout fait auprès du président du Parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’Indépendance (SADI), Dr Oumar Mariko, pour être dans les bonnes grâces de l’ancien président du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) au moment du coup d’Etat du 22 mars 2012.

Quoi qu’on dise de lui,  le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga n’a pas de recettes miraculeuses pour sauver le Mali de leur mauvaise gestion et ce cumul de fonction qu’il est en train de faire ne profite qu’à lui et non au peuple malien.

Et si le président ne se réveille pas pour mettre les points sur les i au sein de l’équipe gouvernementale, on s’achemine vers une crise dont personne ne pourra mesurer les conséquences fâcheuses pour le peuple malien.

Yoro SOW

 

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3 COMMENTAIRES

  1. ce premier ministre constitue le mal du mali tant qu’il est à la manœuvre impossible pour le mali d’avoir la paix politique, social et économique : c’est notre SATAN

  2. Surtout que ces deux là ne démissionnent pas pour plaire à Soumeylou ils sont majeurs et chefs de famille en plus donc personne ne leur dira rien OK merci vous savez au mali nous n’aimons pas les travailleurs mais les fainéants. A bon entendeur salut

  3. Les diables de la division sont toujours à l’œuvre pour que ce pays sombre. Racontez vos bêtises qui ne font qu’ouvrir les yeux des maliens sur le dessein macabre de cette presse écrite au service de l’opposition malienne. Comme on le dit le chien aboie la caravane passe. Cela fait plus de 4 ans que ces journalistes alimentaires aboient mais ce pays est toujours là et le président IBK est toujours imperturbable. Qu’ils continuent donc d’aboyer jusqu’aux élections et on verra ce qu’ils feront après la victoire du président IBK pour un second mandat.

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