Modernisation de l’Etat : Tout commence par une restructuration gouvernementale

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KOULOUBA : L'Interview du Président de la République, S.E.M Ibrahim Boubacar KEÏTA, en langue Bamanakan, sur les consultations en cours
Ibrahim Boubacar Keita

Réformer l’Etat est une nécessité pour l’adapter aux réalités socioéconomiques du pays et surtout pour le rendre performant. Une volonté clairement déclamée par les plus hautes autorités, mais qui devrait d’abord se manifester par un très bon exemple, notamment la restructuration du gouvernement pour recentrer les activités de la superstructure de l’Exécutif autour d’une équipe moins pléthorique et plus efficace.

Suite à l’effondrement d’un pont après une pluie diluvienne, le ministre des Transports s’est dépêché de se rendre sur les lieux pour constater l’ampleur des dégâts et consoler les populations locales. Ce qui fit débat car même au sein du Gouvernement il y en a qui estimaient que ce rôle revenait au ministre de l’Equipement et du désenclavement.

Cet exemple est assez illustratif d’une confusion des rôles qui pourrait intervenir avec une pléthore de départements ministériels dont plusieurs, aux rôles et missions si proches, peuvent conduire à des empiètements regrettables. S’y ajoutent les querelles souvent vécues en ce qui concerne l’occupation des locaux administratifs déjà perturbés par les multiples changements d’appellation au point qu’en matière de signalétique, certains bâtiments administratifs ont beaucoup de mal à suivre la valse des enseignes.

Par ailleurs, une coutume bien établie est de quasiment vider les départements ministériels de la moitié de leur personnel chaque fois qu’un nouveau ministre doit s’y installer. Connaissant le rythme avec lequel on procède à des remaniements ministériels ou réaménagements gouvernementaux, on finit par déstabiliser l’Administration centrale car non seulement la continuité du service en prend un sacré coup, mais on ne parviendra jamais, à ce rythme, à construire une véritable administration, les hauts cadres fonctionnaires ne se souciant pas de mettre en avant leurs compétences, mais plutôt de chercher à se nicher sous le parapluie protecteur de X ou Y pour espérer garder leur poste.

En effet, il est temps d’arrêter de confondre l’Administration publique qui doit reposer sur les épaules de fonctionnaires rompus à la tâche, avec des cellules politiques où on cherche à caser des fidèles parmi les plus fidèles en politique.

“L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes”

C’est là où les propos du président Barack Obama, lors de sa première visite en Afrique, notamment au Ghana, trouvent tout leur sens : “L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes”. C’est tellement vrai que dans la plupart des pays africains, s’il y avait des fonctionnaires fidèles à leur serment de servir l’Etat et rien que l’Etat, au nom d’une loyauté républicaine, l’Afrique franchirait un grand pas vers le développement car débarrassé de grands problèmes qui sclérosent son progrès.

Le domaine le plus sensible est celui des élections. En effet, si elles étaient organisées par des fonctionnaires de l’Etat exempts de reproches de partialité, mais mus tout simplement par l’application des règles du jeu démocratique sous-tendues par les lois et règlements qui les lient, et rien d’autre que cela, on se débarrasserait de toutes ces structures lourdes et coûteuses pour intervenir dans le processus électoral qui ne serait donc qu’une routine pour les fonctionnaires d’Etat.

Chaque nouveau ministre veut remplacer le personnel trouvé sur place, jusqu’au planton

Si aussi au nveau des départements ministériels les nominations aux postes de responsabilité n’étaient pas considérées comme des récompenses pour fidélité politique, voire partisane ou sur la base du népotisme, les ministres passeraient et repasseraient, avec deux ou trois collaborateurs seulement, sans donc déranger le bon fonctionnement de l’Administration publique. En même temps, cela permettrait aux fonctionnaires d’affiner leur expertise dans leur domaine d’activité afin de mieux servir le pays.

Mais au lendemain de chaque remaniement ministériel, c’est comme un séisme qui traverse beaucoup de départements ou le nouvel arrivant tient à remplacer le personnel sur place jusqu’au planton par des proches parents ou des membres de son parti. Même les directions nationales et services rattachés ne sont pas épargnés par la valse des écriteaux sur les portes pour indiquer les noms des responsables qui changent au gré des remaniements ministériels. Ainsi arrive-t-il arrive que des gens qui n’ont jamais été initiés au commandement ou au management public se retrouvent à la tête de structures névralgiques parce qu’ils sont membres de…cadres de…ou proches de…

A ce rythme, l’Administration se trouve défigurée et ce serait illusoire d’en attendre des performances.

Regrouper des départements pour les fondre en un seul ministère

Au Mali, comme dans beaucoup de pays africains, il y a nécessité d’une réforme en profondeur de l’Administration publique et cela commence par une réforme du Gouvernement, notamment en regroupant des départements qui existent actuellement, voire les fondre en un seul ministère permettant de mener à bien des politiques cohérentes dans plusieurs domaines de la vie nationale.

Pourquoi donc, en tenant compte de réalités de notre pays, séparer le Commerce et l’Industrie ; la Culture, l’Artisanat et le Tourisme ; les Affaires étrangères et les Maliens de l’Extérieur ; la Justice et les Droits de l’Homme ; la Solidarité et la Réconciliation nationale ; la Coopération internationale et l’Intégration africaine ; l’Equipement et les Transports pour ne citer que ceux-là ? Il serait même bon, après avoir restructuré le Gouvernement, de sortir de ces dénominations stéréotypées et d’en trouver d’autres, plus novatrices et porteuses d’un élan fort de réforme de nos institutions.

Loin de nous l’idée de faire une quelconque proposition, mais nous voulons tout simplement susciter le débat à travers un brainstorming national pour semer les germes d’une vraie réorganisation des activités nationales. Ce qui passe par la réforme de l’Administration et en première ligne la restructuration du Gouvernement.

Qui ose gagne !

Rappelons que ce problème n’est pas spécifique au Mali car dès l’année 1991, les ministres africains chargés de la Fonction publique, réunis à Cotonou au Bénin les 3, 4 et 5 novembre de cette année-là, étaient d’avis que les systèmes de Fonction publique rencontrent en Afrique de sérieuses difficultés qui s’expliquent par l’héritage de l’Histoire, le poids des contraintes démographiques et économiques et par l’inadaptation des structures à l’environnement socioculturel dans lequel doit se mouvoir l’Administration. Des pistes d’action étaient dégagées à travers une déclaration dite Initiative de Cotonou. Mais entre la théorie, les déclarations d’intention et la pratique…

Il est vrai que tout changement rencontre des résistances. Mais le meilleur réformateur – au sens positif du terme- est celui qui sait vaincre les résistances au lieu de les craindre car qui ose gagne !

Amadou Bamba NIANG

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7 COMMENTAIRES

  1. comrades again IBK “miss boat”. Modernization of Mali like it do any nation starts with Security plus Order thereafter its intermingling of academic education plus vocation education so that we have personnel to build quality structures plus institutions while providing essentials to life to citizens of Mali. Without Security plus Order all are vulnerable moreover, under conditions Mali now undergo it is certain AZAWAD terrorists/jahadists will by way of violence hinder if not prohibit modernization. At least they make modernization so costly we achieve very little. Thus we are back at point one which is implementation of nationwide Security plus Order. We of Mali have proven beyond a doubt we are incapable of fulfilling our Security plus Order needs without ECOWAS assistance. Assistance which IBK at his incompetent Malian generals plus France request, plus his ignorance foolishly casted out of Mali before job was complete when ECOWAS proof with ECOWAS assistance Malian troops efficiently did what need to be done to AZAWAD terrorists/jahadists to bring about Security plus Order needed for modernization. Any way you look at it with financial resources now available to Mali Mali biggest plus most damaging problem is incompetent leadership of IBK plus his foolish plus jealous generals. Very much sincere, Henry Author (people of Books) Price Jr. aka Obediah Buntu IL-Khan aka Kankan aka Gue. translationbuddy.com

    • En occident, ils sont réticent au moindre effort!

      Déjà ils ne veulent même pas faire l’effort pour abaisser leur vitesse de 10 petits km/h… (Pour eux c’est une perte de temps sur leur routes)

      Ces bagnolards ont fait le pari de l’individualisme en allant s’installer loin des villes (au vert nous disent-ils, mais sont prêt à passer 2h dans les embouteillages! par manque de logements, alors qu’il existe des logements en périphérie mais ces classes éstiment que ça n’est pas de leur standing!)

      Maintenant, Hypocrites, ils grognent comme parce que le carburant serait trop cher (visiblement pas assez puisque ça ne les a pas géné d’aller en vacances plusieurs fois par an en plus que certains prennent leur week-end dès les jeudis!) l’excuse serait pour aller au boulot, en char d’assault, la plupart qui grognent roulent en SUV/crossover en ville (Qashqaï, BMW, XC90 pour l’initateur du mouvement, ils n’ont visiblement pas de scrupules!) à Paris comme on pû voir !

  2. L’homme politique a pour objectif d’utiliser tous les moyens,surtout pervers,pour accéder au pouvoir.C’est pourquoi des grands hommes d’État qui ont fait le choix compréhensif de ne pas passer par ses moyens ont été pénalisés car n’arrivant pas à convaincre un électorat particulièrement impressionné par l’argent facile,non préparé intellectuellement à faire un choix des hommes de conviction tels ZOUMANA SACKO,FEU MOHAMED LAMINE TRAORÉ,TIEBILE DRAME,OUMAR MARIKO…
    La nature de la démocratie rend plus pernicieux l’utilisation de ces moyens aussi bien pour la conquête du pouvoir que dans son exercice si des mesures constitutionnelles ne sont pas prises pour encadrer les pouvoirs d’exercice de ces hommes politiques pour ainsi permettre à ces grands hommes de conviction de percer.
    Le Mali vit actuellement les conséquences d’un choix constitutionnel qui a permis aux hommes politiques un exercice du pouvoir dénué de toutes considérations de la satisfaction d’intérêt général,une promotion des hommes politiques médiocres expliquant la situation actuelle du pays.
    Le calcul politique a naturellement pris le pas sur la prise en compte des promesses distillées.
    Le manque d’encadrement a favorisé ce comportement naturel des hommes politiques médiocres.
    Des mesures d’encadrement du comportement naturel des hommes politiques constituent la primauté des institutions sur les agissements des organes politiques.
    On brûle notre précieux temps à accuser les hommes politiques à ne pas respecter les engagements alors qu’ en réalité ils n’ont pas la possibilité réelle,s’ils veulent conserver le pouvoir dans un pays pauvre facilement manipulable,à faire respecter ces engagements.
    Autant un enfant a besoin d’être bien encadré pour mener bien son existence autant un homme politique doit avoir des pouvoirs limités par la loi fondamentale pour pouvoir jouer parfaitement sa partition dans le développement du pays.
    En terme plus clair les hommes politiques doivent se limiter à transformer les engagements promis en terme de loi,arrêtés et autres actes administratifs, l’administration,pilotée par un chef de l’ administration apolitique désigné par un organe aussi apolitique,chargée de l’ appliquer.Ainsi un ministre vient avec son cabinet et repart avec,sans avoir la possibilité de toucher aux autres membres de l’ administration car la constitution prévoyant l’interdiction aux hommes politiques d’intervenir dans ses activités.
    On aura ainsi respecté L’ESPRIT de DES INSTITUTIONS FORTES AU LIEU D’HOMMES FORTS.
    Ces réformes,bien que nécessaires, aucun homme politique majeur actuel susceptible de remporter l’élection présidentielle n’est disposé à les mettre en oeuvre.
    Seule une pression et une mobilisation majeure de la masse populaire pendant les élections,exigeant aux hommes politiques d’en faire leurs actions majeures,sont nécessaires pour sa mise en oeuvre.

  3. 10 ANS D’ AFRICOM ….!

    PENSEZ-Y , 10 ANS POUR COMBATTRE LE TERRORISME OU L’ IMPORTER ?

    LE MONDE ENTIER EST TÉMOIN DE LA PROLIFÉRATION TERRORISTE AVEC LA PRÉSENCE OCCIDENTALE ( USA, FRANCE,…)

    LE MONDE ENTIER EST TÉMOIN DE L’ UTILISATION DU TERRORISME COMME UNIQUE OUTIL GÉOPOLITIQUE PAR LES USA, LA FRANCE ET AUTRES PAYS OCCIDENTAUX.

    COMME L’ OCCUPATION NAZI NE PEUT ETRE GLORIFIÉE EN FRANCE, LES COLLABORATEURS Á L’ OCCUPATION FRANCO-AMÉRICAINE COMMETTENT UN CRIME CONTRE LES ÉTATS AFRICAINS SOUVERAINS.

  4. Modernisation de l’Etat : Tout commence par un ASSAINISSEMENT MÉCANO-BIOLOGIQUE DE CES DIRIGEANTS, DONT Ibrahim Boóh Kassa, ÉDUQUÉS ET FORMÉS AU VOL, AU MENSONGE, LARBINISÉS ET LACHES Á JAMAIS.

    CAMARADE Lev Davidovics Trockij

  5. Moderniser l’État, c’est d’abord moderniser les Outils de travail de l’administration publique. Des fichiers a jour sur tout: démographie, fonctionnaires, militaires, prisonniers, importations, exportations, étrangers résidents etc. Mais au Mali la pagaille permet a certains de gagner. Un Pays ou le simple symbole de la citoyenneté est refusé a ses enfants: carte d’identité ou Nina, . On veut pas ici que ça soit moderne et ce n’est pas l’effectif des ministres qui est un goulot mais la volonté et conscience politique. Bamako compte combien de populations? Et le Mali? Combien d’étrangers y résident ? Quand un homme politique vous le donne c’est que pire spéculation!!! Pourtant les savoir aide gérer des sinistres, des catastrophes, des épidémies, des famines etc. Le Mali est en retard de deux ans mini sur toutes les stars économiques exigées par les organismes internationaux.

  6. Il y’ a tellement de Ministres, qu’aucun ne sait exactement, quel est sa prérogative et sa mission réelle. Le nombre des Ministres de ce gouvernement est l’équivalent de deux gouvernements dans certains pays voisins. Ce gouvernement pléthorique est pourtant le plus incapable de tous les précédents. Chacun veut donner de la voix pour exprimer son engagement à l’incapable Président pendant, lui aussi le plus piètre de tous ceux l’ont procédé depuis l’indépendance du Mali. Le pays ne s’est jamais porté aussi mal qu’avec ces crétins. Ils veulent tout faire pour la réélection de l’incomparable et insouciant IBK, pour continuer à sucer le sang des Maliens. Si leur vœux est exaucé, le Mali ira droit dans le mur qu’il a déjà commencé à grimper. Reste juste qu’il tombe de l”autre côté. Chasser cette horde de voyous du pouvoir est une nécessité absolue pour sortir le pays de sa torpeur actuelle.

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