Soutien aérien de Barkhane à la MINUSMA : Le refus catégorique du Mali devant le Conseil de sécurité des Nations unies

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Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni lundi dernier (13 juin 2022) pour examiner et valider le rapport du Secrétaire général sur la situation au Mali. Invité à prendre la parole, le ministre Abdoulaye Diop n’est pas passé par quatre chemins pour rappeler que le Mali reste et demeure un Etat souverain qui assume ses partenariats. Et, à ce titre, il n’acceptera plus une intervention de la force Barkhane dans notre pays sous prétexte d’apporter un appui aérien à la Minusma.

«Le gouvernement du Mali exprime son opposition ferme à l’intervention sur son territoire de la force française Barkhane, après la décision unilatérale de retrait de ladite force et la dénonciation par le Mali des accords de défense avec la France». C’est ce qu’a martelé lundi dernier (13 juin 2022) le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, aux membres du Conseil de sécurité des Nations unies lors de l’examen du rapport du Secrétaire général sur la situation dans notre pays.

Une requête formulée dans le cadre du renouvellement du mandat de la mission onusienne. «Nous en appelons au respect de la souveraineté du Mali et des décisions prises par les autorités maliennes à cet égard», a-t-il souhaité. Il a profité de cette tribune pour mettre les choses au point avec la communauté internationale à propos de la coopération militaire avec la Russie. Le ministre a aussi condamné cette «guerre de désinformation visant à punir le pays pour ses choix».

«Notre problème n’est pas Wagner, mais comment assurer la sécurité des Maliens désespérés» par la détérioration de la situation sécuritaire de leur pays ! Pour le chef de la diplomatie malienne, le souci des autorités de la transition est d’assurer «l’unité et l’intégrité territoriale de notre pays». Et pour ce faire, le pays a jugé nécessaire d’élargir son partenariat afin de rapidement enrayer la menace terroriste qui n’a fait que s’étendre à toutes les régions du Mali. Et cela malgré la présence de la Minusma et des forces étrangères comme Barkhane et Takuba. «En tant qu’Etat souverain, le Mali a le droit de choisir les partenaires qu’il veut comme chacun des pays ici présents», a rappelé M. Diop aux membres du Conseil de sécurité. Et d’avertir, «le Mali a le droit de choisir ses partenaires et il le fera en toute souveraineté… Le Mali n’acceptera pas qu’un partenaire lui impose que si tel partenaire vient par la porte, moi je sors par la fenêtre» !

Dans son intervention, le ministre Diop s’est beaucoup appesanti sur  les allégations de violation répétée des droits humains véhiculées pour ternir l’image du pays depuis qu’il a renforcé sa coopération militaire avec la Russie. «Nous ne respectons pas les droits humains pour faire plaisir à un Etat, mais parce que nous sommes un grand pays, une grande civilisation… Le gouvernement reste très attaché à respecter et à faire respecter les droits de l’Homme, aussi bien pour les forces nationales qu’internationales», a souligné le chef de la diplomatie malienne.

C’est pourquoi d’ailleurs notre gouvernement reste ouvert à tout «dialogue constructif» avec les organisations de défense des droits humains, y compris la Commission nationale des droits de l’Homme, afin de lutter contre l’impunité. Mais le chef de la diplomatie malienne a aussi attiré l’attention du Conseil sur «les risques de politisation et d’instrumentalisation des droits de l’homme aux fins d’agendas cachés et sur la multiplicité des mécanismes des droits de l’Homme et leurs poids croissant sur le fonctionnement de l’administration malienne, dont les cadres doivent répondre à leurs sollicitations nombreuses, simultanées et souvent pas coordonnées, au moment où les populations ont le plus besoin de leurs services».

Le ministre Diop n’a pas également manqué de rappeler que «l’amélioration de la situation des droits de l’Homme est étroitement liée au progrès sur le plan sécuritaire, ainsi que le retour des représentants de l’Etat et des services sociaux de base au profit des populations. Et c’est pour réaliser ces objectifs majeurs que le Mali a fait appel à l’appui de la communauté internationale». Et c’est pourquoi, a-t-il insisté, «la communauté internationale doit être à nos côtés pour aider le Mali et non pour lui créer des problèmes».

Ce discours a été sans ambages sur la détermination des autorités maliennes non seulement à reconquérir l’unité nationale, l’intégrité territoriale, mais aussi à réaffirmer définitivement la souveraineté du pays et la volonté d’un rapide retour à l’ordre constitutionnel. Pour ce faire, le Mali a besoin de la communauté internationale, mais pas à tous les prix. Pas en tout cas à celui de la souveraineté nationale pour laquelle les autorités de transitions ne sont pas prêtes à faire des concessions !

Moussa Bolly

 

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3 COMMENTAIRES

  1. Quand une mission des Nations Unies a besoin de la Protection d’une Opération militaire non désignée dans le protocole d’établissement . La mission cesse d’être une mission et n’a plus une raison de rester. De chapitres a dispositions la Munisma peut s’adapter sinon qu’elle rentre!!!

    • Analyse tres saine et correcte! Si les Nations-Unies a travers la MINUSMA veulent imposer Barkhane aux Maliens qu’elles se détrompent, cette pratique sale des Nations-Unies ne se passera plus au Mali et en Afrique. Honte aux nations-Unies!

  2. Barkhane ou MINUSMA sont bonnet blanc et blanc bonnet, deux structures vides sans objectifs et sans vision qui veulent s’eterniser au Mali et nous exploiter a la longue. Nous disons Adieu Barkhane-Adieu Takouba-Adieu le G5 Sahel-Adieu la MINUSMA et enfin Adieu a la maudite France et a l’imperialisme Occidental!

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