Décès de Sada Samaké : La jeunesse malienne perd un pionnier de sa promotion

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Sada Samaké
Sada Samaké

Après un long combat, le mal qui rongeait Sada Samaké a malheureusement pris le dessus. En effet, ce cadre valeureux, mais très souvent incompris, a tiré sa révérence le dimanche 5 mai 2013 laissant une famille nombreuse éplorée. Ses obsèques ont eu lieu ce matin à son domicile de Kalaban-coura en présence de plusieurs personnalités, dont le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hamèye Founé Mahalmadane. La mort vient ainsi d’arracher aux jeunes du Mali l’un de leurs fervents défenseurs, un pionnier de leur émancipation, de leur promotion et du développement de la jeunesse.

Sada a été un bon cadre de promotion puis du développement de la jeunesse. Il a été de tous les combats en faveur du plein épanouissement de cette frange importante de notre population”, témoigne le doyen Hamidou Diawara, l’un des grands témoins de l’évolution de notre pays de l’indépendance à nos jours. Pour le Directeur national de la Jeunesse, M. Drissa Guindo, l’illustre défunt a été “un cadre engagé et honnête qui a toujours aimé le travail bien fait et qui se passionnait pour les responsabilités qui lui étaient confiées”. Il sait de qui il parle pour l’avoir eu comme professeur à l’Institut National des Arts de Bamako (INA) avant de partager ce noble métier d’enseignant avec lui à l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS). “Sada est une référence dans la mesure où, toute sa vie, il s’est battu pour changer l’Homme malien qu’il ne trouvait pas assez courage et engagé. Il a toujours reproché à ce dernier (l’Homme malien) de préférer les coups bas que dire publiquement ses opinions et ses convictions”, souligne M. Guindo.  A cause de ses opinions, Sada Samaké était le plus souvent “isolé car il a rarement été bien compris”, déplore le Directeur National de la Jeunesse. Ce sont autant de valeurs et de vertus que les responsables du Ministère de la Jeunesse ont aujourd’hui salué en lui. A commencer par le Ministre Hamèye Founé Mahalmadane qui regrette que ce cadre émérite nous ait quitté au moment où notre jeunesse à plus que jamais besoin de repères et de références pour aider le pays à surmonter la crise actuelle et à résolument s’engager sur la voie de la démocratie et du développement.

Né en 1947 à Kati, sur les hauteurs de Bamako, Sada Samaké est ce qu’on pouvait objectivement appeler un “éternel jeune”. Une aspiration légitime de la part d’un homme qui a consacré toute sa vie  à faire émerger la jeunesse comme une vraie force de changement et de développement.

Ainsi, après des études d’art dramatique à l’Institut National des Arts de Bamako (INA) et une formation d’Inspecteur de la Jeunesse et des Sports à l’Institut National d’Education Populaire à Marly le Roi (France), Sada a toujours servi le pays dans les Directions régionales de la Jeunesse à Gao puis à Bamako avant d’être Secrétaire général  du bureau national de l’Union nationale des jeunes du Mali (UNJM). Il fut aussi Directeur des études à l’INJS.

Il a donc successivement servi la patrie comme animateur de jeunesse, instructeur d’éducation populaire, Inspecteur de la Jeunesse et des Sports, Directeur de Bamako, Directeur des institutions d’encadrement et de formation d’enfants déshérités, responsable du VSOS de Sanankoroba, membre fondateur du Mouvement pionnier… Malheureusement, on ne peut pas dire que la patrie lui ai toujours reconnu ce dévouement ce digne serviteur qui n’a reçue aucune distinction d’elle.  Il faut aussi rappeler que Sada Samaké est l’auteur du livre, “Mémoire de la Jeunesse Malienne” (Tome 1, Toguna Edition 2008). Et cela parce qu’il était convaincu qu’une “jeunesse sans mémoire est sans repère avec un avenir incertain”. Cette publication, selon le regretté l’auteur, vise à “donner un repère, donc un espoir, à notre jeunesse et à toute le peuple”. L’ouvrage est une reconstitution de la vie de la jeunesse malienne, son organisation et ses activités à travers le Mouvement national des pionniers et la Semaine nationale de la jeunesse de la veille de l’indépendance à 1968.  A son avis, cette dernière initiative “a permis de revaloriser et de développer notre culture. Sur le plan sportif, elle fut un cadre important pour préparer les sportifs d’élite qui ont porté haut le drapeau malien à travers l’Afrique et le monde”. Avec la longue maladie qui l’a sérieusement éprouvé avant de l’emporter dimanche 5 mai, le Tome 2 prévu de l’ouvrage attendra la relève.

Source MJS

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