Dr. Oumar Mariko : «Le général Gilbert Diendéré est un danger mortel pour le Mali»

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Gilbert Diendéré sur RFI: «Nous allons essayer de maintenir l'ordre»
Le général Gilbert Diendéré, le 25 juillet 2014.
AFP PHOTO/ SIA KAMBOU

Suite à la prise du pouvoir par le général Gilbert Diendéré au Burkina Faso, mettant ainsi fin au processus de transition, le parti Sadi a animé une conférence de presse pour condamner ce coup d’Etat et soutenir le peuple burkinabè. Selon Dr. Oumar Mariko, «ce coup d’Etat au Burkina peut favoriser le renforcement de la position de ceux qui prévalent des idées françaises de séparation de la République du Mali».

 

Cette conférence de presse était animée par Dr. Oumar Mariko, président du parti Sadi, Nouhoum  Kéïta, secrétaire administratif, Yéhia Mohamed Ali, membre du bureau et Bakary Boré, commission scientifique. C’était le vendredi 18 septembre 2015 au siège du parti à Djélibougou.

 

Dans son propos introductif, Oumar Mariko a rappelé que le Mali et le Burkina Faso sont liés par le voisinage. Et de poursuivre : «Ce qui est arrivé au Burkina Faso, c’est quelque chose qui peut arriver au Mali. C’est pourquoi le parti Sadi, comme il l’a fait auparavant pour la Libye, la Côte d’Ivoire et pour d’autres pays, ne peut pas rester sans apporter son soutien au peuple burkinabè».

 

Le conférencier a une fois encore dénoncé l’impérialisme français en Afrique. Selon Dr. Oumar Mariko, «l’impérialisme français, qui est encore là au Mali, vient une fois de plus de frapper le peuple burkinabè». En faisant un parallèle entre ce qui se passe au Burkina et au Mali, le président du Sadi estime que l’élan insurrectionnel militaire soutenu par le peuple du Mali a été stoppé dans sa marche et a cassé tout élan de dialogue entre ceux qui ont pris les armes au Nord et ceux qui ont pris les armes en tant que forces loyalistes contre le régime en place. Il a indiqué que le parti Sadi soutient aujourd’hui le peuple burkinabè contre le coup d’Etat rétrograde qui se passe aujourd’hui au Burkina Faso. Avant de souligner que son parti avait à l’époque attiré l’attention du gouvernement de la transition du Burkina sur le danger qui le guettait.

 

Selon Oumar Mariko, toute révolution qui ne brise pas l’appareil d’Etat est compromise à terme. Toute chose, dira-t-il, qui n’a pas été faite au Burkina et au Mali en 1991 et 2012. À l’en croire, «les conséquences de ce coup d’Etat peuvent favoriser le renforcement de la position de ceux qui prévalent des idées françaises de séparation de la République du Mali et le renforcement de tous groupes armés, de toutes forces politiques au Mali». Pour Oumar Mariko, «le général Gilbert Diendéré, qui est en train de prendre le pouvoir au Burkina Faso, est un danger mortel pour le Mali. Il est venu par effraction pendre le pouvoir. Le Mali et le Burkina Faso sont liés. Qui a intervenu pour sauver les blessés du Mnla à Gao ? Ce sont le général Gilbert Diendéré et son clan. Si, les Maliens doivent  prendre conscience de cela.»

 

Au sujet de l’exclusion de certains candidats de l’élection présidentielle, le secrétaire administratif du parti Sadi, Nouhoum Keïta, a rappelé que la charte africaine est très claire. Selon lui, «tout tripatouillage constitutionnel doit être condamné. On ne peut pas accepter que ceux qui ont travaillé à tripatouiller la constitution au Burkina Faso puissent se présenter pour la prise du pouvoir. La décision qui a été prise par la transition d’écarter ces éléments était une décision conforme aux aspirations du peuple burkinabè», a-t-il déclaré.

 

À la question de savoir pourquoi Sadi a condamné ce coup d’Etat alors qu’il soutient chaque fois des coups d’Etat, Yéhia Mohamed Ali explique que leur position peut paraître incompréhensible, mais qu’ils ne sont pas pour tous les coups d’Etat et contre tous les coups d’Etat. Selon lui, «le coup d’Etat au Mali est un processus révolutionnaire qui cherchait à mettre fin à un système qui avait pris en otage tout le Mali, et le coup d’Etat au Burkina, c’est un coup d’Etat pour préserver des privilèges d’une minorité».

 

Diango COULIBALY

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8 COMMENTAIRES

  1. 😉 DR. MARIKO A UNE BONNE VISION SUR LA CHOSE,SA CONFERENCE BIEN OPPORTUNE ❗

    😆 rien ne fait de Sanogo un Diendereur isurpateur, ni de Diendere un Sanogueur liberateur ❗

  2. Mariko n’a pas réflechis avant la tenue de cette conférence, lui qui a defendu avec ongles et becs la Soldatesque de Kati ose condamner le cas burkinabé.

  3. MARIKO est un démagogue sans quoi on peut faire le déplacement à CONAKRY pour défendre un putsch comme celui de DADIS après que ce dernier ait tué plus 150 personnes. Puis défendre un putsch aussi absurde que celui de Sanogo au moment où la menace la plus grave de son existence pesait sur le pays, de surcroît à un mois du départ du régime et dire qu’on a des raisons contre ce putsch absurde.

  4. Que mariko nous laissent tranquilles le Mali est au bord de disparaître qu’il s’occupe de ca d’abord avant de ce mêle des problèmes des burkinabés

  5. Merci Honorable Dr MARIKO . Les gens confondent vitesse et précipitation. Vous soutenez les coups d’Etat perpétrés pour soulager la grande majorité , comme celui du 26 Mars 1991, celui de 2012. Mais pas un coup d’Etat fait par des vayous comme celui du faux Général Gilbert et ses hommes du RSP du Burkina Faso. C’est pourquoi il est confronté à d’énormes difficultés à se faire entendre. Une chose est sûre , les heures de ce mégalomane sont comptées . Il n’a rien à perdre en perdant sa vie lors des combats . Il dit au cas ou il serait attaqué , il se défendrait . Pourtant en plein conseil de Ministres, le même Gilbert a assassiné l’espoir de toute l’Afrique le Camarade President Thomas SANKARA aux mains nues. Quel criminel !

  6. En effet , ce coup d’Etat a été fait au profit d’une minorité .
    Les responsables de ce coup d’Etat absurde doivent répondre de leurs actes .
    Si le peuple burkinabé ne réagit pas contre les responsables de ce coup d’Etat , ce serait la voie ouverte à d’autres coups d’Etat au Burkina et dans d’autres pays voisins du Burkina .
    Le plus grand fléau en Afrique est incontestablement le coup d’Etat

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