Gabon: Ali Bongo réélu président, l’opposition conteste

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Gabon: Ping se dit «vainqueur» de l'élection présidentielle, Bongo «serein»
Libreville, le 8 août 2016. Tandis que son rival Jean Ping s'est déjà dit «élu», Ali Bongo, président sortant, a déclaré attendre les résultats de l'élection dans la sérénité. © STEVE JORDAN / AFP

Ali Bongo vient d’être réélu, pour un second mandat, président du Gabon avec 49,80% des voix, selon le ministère de l’Intérieur. Le taux de participation s’élève à 59,46%. L’opposition conteste le score de l’élection et des heurts ont lieu en ce moment dans certains quartiers de Libreville.

→ Ali Bongo réélu président au Gabon : édition spéciale sur l’antenne Afrique de RFI de 20h30 à 21h (heure de Paris)

Article mis à jour en fonction des derniers événements

■ Depuis l’annonce des résultats, une immense foule de plusieurs centaines de personnes converge vers le rond-point de la Démocratie, qui mène à la Cenap, gardée par des dizaines de bérets verts, la garde républicaine gabonaise. Cette foule provenait justement du boulevard sous l’échangeur de la Démocratie qui mène au QG de Jean Ping. L’ambiance est particulièrement tendue dans les quartier de Nkembo, Charbonnages et Nzeng Ayong où un immeuble du vice premier ministre Paul Biyoghe-Mba a été brûlé.

Paul Marie Gondjout, commissaire pour l’opposition à la Cenap, est sorti du bâtiment en colère en déclarant qu’« on essayait de voler le choix des Gabonais ». Il a parlé d’un « mensonge éhonté » avec « un score digne d’une dictature » dans le Haut-Ogooué. Un membre de l’opposition a présenté à la presse les résultats, selon lui truqués par la Cenap, dans cette province. Le ministre de l’Intérieur est arrivé quelques dizaines de minutes plus tard pour les valider.

■   Jean Ping, l’ancien ministre aujourd’hui opposant, dénonce le résultat. Selon lui, les chiffres ont été manipulés notamment dans cette province du Haut-Ogooué, la région d’origine de la famille Bongo et d’après les chiffres officiels, Ali Bongo y a remporté plus de 95% des suffrages. Le taux de participation, lui, frôle les 100%.

Un scandale pour l’un des représentants de l’opposition au sein de la commission électorale, qui a claqué la porte tout à l’heure. Il a refusé de valider les chiffres. D’ailleurs, sur huit membres de la Cenap, quatre seulement ont approuvé les résultats annoncés il y a une heure par le ministre de l’Intérieur.

Tout de suite après sa déclaration, des militants de l’opposition sont sortis dans les rues pour dénoncer ce qu’ils qualifient de fraude et pour crier « Ali Bongo doit partir ». A Libreville, les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour tenir les manifestants à distance de la commission électorale.

Des affrontements ont lieu à Libreville entre partisans d'Ali Bongo Ondimba, réélu président, et ceux de Jean Ping, candidat à l'élection arrivé deuxième
Des affrontements ont lieu à Libreville entre partisans d’Ali Bongo Ondimba, réélu président, et ceux de Jean Ping, candidat à l’élection arrivé deuxième, le 31 août 2016. © AFP/Marco Longari

Des rassemblements ont lieu également à Port-Gentil, la deuxième ville du pays qui est acquise à l’opposition. Selon un habitant, les opposants ont été dispersés à coups de canons à eau.

■ Le ministre de l’Intérieur a donné les résultats fournis par la Cenap à 17h (heure de Paris), la commission électorale gabonaise. Ali Bongo a donc été réélu avec 49,80% des voix. Son adversaire Jean Ping obtient 48,23% des voix. Le taux de participation est de 59,46%.

L’ancien ministre a remporté six provinces contre trois pour le président réélu. Jean Ping l’emporte largement notamment dans les deux provinces où se trouvent Libreville et Port-Gentil, les deux plus grandes villes du pays.

Cet après-midi, un litige a éclaté au sein du Bureau de la Cenap, l’instance décisionnaire de cette commission. Les membres de l’opposition se sont abstenus de voter mais le vote a été validé.

Par RFI Publié le 31-08-2016

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