Littérature : Salimata Togora parle avec sa plume

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    L’auteure vient de publier un roman qui  promet un succès d’audience à en croire les critiques littéraires qui ne tarissent pas d’éloges à son égard. « Deny et Denystar » suivi de « Un 31 décembre » vient enrichir nos bibliothèques, bien pauvres de ce genre littéraire qu’est la nouvelle.

    17 nouvelles publiées à ce jour et deux pièces de théâtres, l’aventure littéraire est prometteuse pour l’écrivaine de 31 ans. Elle vient de mettre dans les librairies son nouveau livre intitulé « Deny et Denistar » suivi de « Un 31 décembre », publié chez les éditions « La Sahélienne » en collaboration avec « L’Harmattan ».

    Un bouquin de 36 pages qui donne du plaisir à lire. L’auteur s’exprime avec une simplicité,  dans une  thématique  juvénile qui est cependant accessible à tous.

    « Deny et Denistar » est une pièce écrite pendant le  Chantier panafricain d’écriture dramatique des femmes (« Femmes en scènes », édition 2009-2011). Elle raconte l’histoire de Deny, une jeune femme de 28 ans, vivant encore chez ses parents où elle doit subir les frasques de sa mère. Sentimentale et rêveuse, elle est véritablement amoureuse de Bouba. Elle subit les exigences de l’éducation de la société traditionnelle africaine. Mais au finish, l’objectif recherché ne sera pas atteint.

    Deny est tout le contraire de Dénistar. Une prostituée enceinte de 29 ans, en fin de carrière, elle vit dans la rue, où elle peine à trouver des clients. Désabusée, elle aime lire les verts du poète Léon Gontran Damas. « Deny et Dénistar », c’est véritablement le choc des modes d’éducation, une confrontation de deux réalités (modernisme et tradition) dont l’auteure se sert pour poser la problématique et invite à la réflexion. « L’exemple dans les cas est nuisible dans l’excès » nous explique-t-elle.

    « Un 31 décembre » est tout aussi un récit époustouflant que le premier. Il revêt l’histoire d’un vieil homme sur les traces de son fils. Une vendeuse de beignets  à la recherche d’un amour passé, un homme silencieux. Leurs destins se croisent cette nuit du 31 décembre. La suite ? Le livre nous en dit plus. Un ouvrage d’exception à lire absolument. Fruit de l’inspiration fertile de cette jeune auteure, ce livre a un contenu facile d’accès pour tous les niveaux d’instruction.

     

    Du talent à faire parler

     

    Salimata Togora a choisi un des genres littéraires les plus pointus : la nouvelle et la pièce de théâtre. Le premier est une synthèse claire et précise des idées, une sorte de récit hyper condensé qui exige une certaine qualité de son auteur. Le second, on n’en a pas vraiment beaucoup au Mali, et tout explique sa complexité. Mais l’aventure est osée pour Salimata Togora. Lorsqu’on demande à cette mathématicienne comment elle est arrivée dans la littéraire, la réponse qu’elle donne est une histoire  passionnante. Tout a commencé très tôt depuis les petites classes, où sa grand-mère aimait lui raconter des histoires. « La nouvelle s’est imposée en moi depuis toujours. Le genre n’a séduit, car il permet d’aller à l’essentiel, il capte l’attention du lecteur car il faut que l’histoire touche. C’est vraiment le genre littéraire qui colle avec la réalité malienne, au moment où les gens lisent de moins en moins » nous explique la jeune écrivaine.

    Des  critiques littéraires disent de Salimata Togora, qu’elle est le témoignage de la ténacité dans l’apprentissage. Auteure de plusieurs nouvelles publiées dans les journaux « L’Essor » et « Le Challenger », Salimata a été lauréate du Prix du ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille à la rentrée littéraire 2010 à Bamako. Avec ses 17 nouvelles publiées à ce jour et 2 pièces théâtres, son nouveau livre promet un succès d’audience. Pour les critiques littéraires, « c’est une écrivaine de son temps ».

     

    Issa Fakaba Sissoko

     

     


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