Ichrach, honni par la Cma

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Mali: affrontements entre un groupe pro-Bamako et des rebelles touaregs à Kidal
Des soldats de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) à Kidal, le 28 mars 2016 pour un Forum pour la réconciliation. © AFP

Le gouvernement du Mali et les groupes rebelles ont accordé leurs violons sur une liste de membres des autorités intérimaires. Hassan Ag Fagaga de la Cma a été désigné président des autorités intérimaires dans la région de Kidal. À Gao, c’est Djibrilla Maïga de la Plate-forme qui a été choisi comme président de l’Assemblée régionale alors qu’à Tombouctou, l’Assemblée régionale a été confiée au jeune Boubacar Ould Hamadi de la Cma. Quant à Ménaka, les autorités intérimaires seront présidées par un autre jeune du MSA. Il s’agit d’Abdoul Wahab Ag Ahmed Mohamed. Les autorités intérimaires de Taoudéni, quant à elles,  seront dirigées par Hamoudi Sidi Ahmed Aggada de la partie gouvernementale. Les présidents des autorités intérimaires seront installés dans les jours à venir. Le samedi 18 février 2017, le ministre de la Décentralisation Mohamed Ag Erlarf devrait installer Hassan Ag Fagaga à Kidal, puis le dimanche, Abdoul Wahab Ag Ahmed Mohamed à Ménaka. Les 21 et 22 février, c’est le tour des présidents des autorités intérimaires de Tombouctou et Taoudéni. Tout cela a été reporté parce que la nomination de Sidi Mohamed Ichrach comme gouverneur de Kidal a été contestée par la Cma.

La ville de Tombouctou divisée

La Cma seule est écoutée par les autorités maliennes ; tout ce qui ne vient pas de Kidal n’est pas exécuté par Bamako. C’est pourquoi les listes des autorités intérimaires ont été faites à Kidal contre la volonté de l’écrasante majorité des populations concernées. C’est l’énigme de l’Azawad. Personne ne semble être content. Les Kel Tamashek sont mécontents qu’un Maure Berabiche devienne le chef des autorités intérimaires de Tombouctou, et qu’un autre Maure chérif d’Arawane devient celui de Taoudeni. Les Berabiches rejettent avec énergie le Chérif d’Arawane à leur tour, mais se taisent sur les acquis de Tombouctou.  C’est là tout le paradoxe des Azawadiens. Personne ne veut pour son prochain, mais pour sa minuscule communauté. Chacun veut tirer toute la couverture sur lui, avoir tout pour lui et tant pis pour les autres. Ceux qui ont eu Tombouctou injustement sont en train de créer le désordre au prétexte que Dina n’est pas le président de Taoudeni. Alors que c’est un Arabe qui a été choisi pour Taoudeni, et toute la liste est arabe à 99%. Imaginez si c’était un Touareg, qui avait été choisi, quelle serait leur réaction ? Alors, les Kel Tamashek de Tombouctou, réveillez-vous, une raison de plus pour ne plus accepter ce qui a été imposé à Tombouctou. Le MAA piégé et trahi, la Cma par la cupidité. Difficile équation à résoudre.

 

«À mon humble avis»

Selon un responsable Targui, seul Kidal fait une lutte logique pour le bien-être de ses cadres, de ses ressortissants et pour le futur de son territoire. Kidal du début des événements à nos jours est resté campé sur sa position, c’est-à-dire ne jamais accepter l’Etat malien tant qu’une volonté politique n’est pas affichée pour la mise en œuvre de l’accord. Plusieurs marches ont été initiées et seulement dans ce seul contexte. Gao : plusieurs marches de protestations souvent pacifiques, souvent violentes ont été soldées par des pertes en vies humaines (marche contre la Cma, contre la Minusma, contre le gouvernement Malien), contre ISAGO, contre les compagnies de transport et même contre les accords (Autorités intérimaires). Tombouctou : «c’est cette ville qui m’étonne, elle, elle est vraiment mystérieuse. Tombouctou a marché pour soutenir les accords ; elle a accordé son soutien aux jeunes tués à Gao, mais pas ceux fusillés à Tombouctou. Marche pour les autorités intérimaires et marche contre les autorités intérimaires. Aujourd’hui, on préconise une autre marche contre le mode de désignation qui n’a pas impliqué la société civile, mais par contre, les autorités intérimaires. Aidez-moi à me retrouver car le processus est irréversible, la machine est en marche, le conducteur est aveugle et les passagers manquent de lucidité».

Psychose générale

De Marka à Nampala en passant par Diabaly, Macina jusqu’à Tenenkou, le peu d’habitants restés vivent avec la peur de jour en jour, ils ne savent plus quoi faire. L’Etat aussi leur interdit l’usage des motos dans toute cette vaste zone. C’est ainsi qu’à Koumbe (village situé dans la commune de Diafarabé), à 44km de Ké-Macina, selon les infos qui nous parviennent, les djihadistes menaçaient de mener une attaque sur ce village bambara dans la nuit du jeudi 16 au vendredi 17 février 2017.  Le vendredi matin, entre 9h et 10h, ils ont abattu un jeune bambara du nom de Chaka Bouaré qui était parti chercher du bois mort entre Koumbe et Sene Marka, un autre gros village de Diafarabé. Il était avec un autre de l’ethnie Bella qui a été relâché par ses agresseurs. Dans la nuit de samedi 18 février 2017 à dimanche, des coups de feu ont été entendus aux alentours de Macina ; les populations étaient toutes rentrées chez elles. Parce que les éléments du prédicateur Amadou Kounfa avaient annoncé dans une prière de vendredi qu’ils viendraient attaquer Macina.  Franchement, le Macina s’embrase de plus en plus.

Ichrach, gouverneur de Kidal

C’est un vrai cadre, il avait milité avec certains actuels rebelles au sein de l’ARLA ! Il a un diplôme d’ingénieur en électronique obtenu en Algérie ; son intégrité morale est reconnue tout comme son franc-parler. Il a une grande expérience dans la douane malienne. Sa nomination réalise un équilibre dans la région de Kidal entre le Gatia et la Cma. Souhaitons qu’il puisse travailler en bonne intelligence avec Fagaga qui a la réalité du pouvoir militaire de Que Dalle, pardon, de Kidal. L’ancien gouverneur de Kidal, qui n’a jamais séjourné à Kidal, est devenu gouverneur de la région de Tombouctou. Koïna Ag Ahmadou est professeur principal d’enseignement secondaire. Le président des autorités intérimaires de Tombouctou est Boubou Ould Hamadi (Cma). À titre de rappel, le bureau politique national du RPM, sous la signature de son président de l’époque, Ibrahim Boubacar Keita, a diffusé un communiqué dans lequel on pouvait lire ceci : «à terme, cet accord (Accord d’Alger de 2006 signé par le président ATT) pourrait desservir même ceux-là au profit desquels il est censé être signé. Le peuple malien est un et indivisible. Il est dangereux pour la stabilité du pays et l’harmonie intercommunautaire de donner à penser que telle communauté ou telle région ou ethnie serait plus digne que d’autres de traitements ou relents discriminatoires. Cela expose la communauté elle-même à une stigmatisation dangereuse et inutile». Avec le partage des régions du nord entre les groupes armés, nous avons le sentiment que les Ould et Ag sont…

La pensée d’Assadek

«Le Mali ressemble à un vaste champ. On espère sur une bonne récolte sans couper au préalable les mauvaises herbes, sans lutter contre les oiseaux prédateurs et les criquets. En plus, ce champ foisonne de serpents au point de ne plus savoir où mettre les pieds. Après chaque révolution dans le pays, nous faisons le plein du réservoir de la même vieille voiture, ayant procédé à de toutes petites retouches sur la carrosserie, en gardant toujours l’espoir que cette carcasse ira loin et qu’elle pourra rattraper les autres, voire décrocher le rallye Paris-Dakar. Certes la carcasse brille un peu, mais nous oublions que le moteur est pourri. Voilà pourquoi tous les 20 ans, plutôt sur chaque 20 km, la bagnole tombe en panne très grave. Les hommes politiques que nous voyons toujours sur scène sont tous des mécaniciens. Ces derniers gagnent toujours gros en faisant semblant de la réparer. Ainsi donc, ils ne souhaitent jamais une nouvelle voiture sur la piste, car dans ce cas il y aura moins de réparations et beaucoup de mécaniciens seront en chômage».

Taoudeni, contrée historique

C’est à l’unanimité que les délégués de la cinquantaine de tribus ont accepté faire de Taoudéni village, la capitale de la neuvième région administrative du Mali. La nouvelle région, qui est une fenêtre panoramique ouverte sur le plein désert, a été tout au long de la longue et riche histoire de ses vieilles métropoles de savoirs, un berceau de brillantes civilisations, une terre d’accueil, d’hospitalité, et de rencontres.  La  loi N° 2012-018 du 15 février a déterminé la composition de cette région. Cette région, la 9ème du pays, est constituée de six cercles (Taoudeni, Araouane, Boudje-Béha, Achouratt, Al-Ourche, Foum-Alba) et de 30 arrondissements. Elle couvre une superficie de 323 326 km² pour une population globale estimée à 134 000 habitants, composée essentiellement d’Arabes, de Touareg, de Peuls et de Sonrais. Elle a connu d’illustres figures emblématiques de connaissances, dont le grand  Saint Cheick Sidi Ahmed Agadda, qui a laissé derrière lui un riche héritage spirituel et intellectuel, pérennisé par des familles pieuses comme les Ahl El Habib, Ahl El Kadi, Ahl El Nour, Tajikanit. Elle est limitée à l’est par les régions de Kidal et de Gao, au sud par la région de Tombouctou, à l’ouest par la Mauritanie, au nord par l’Algérie. À la tête cette nouvelle région, le Dr. Abdoulaye ALKADI, le tout premier gouverneur.

La révolte de Loulou

Mine de Loulou dans le cercle Keniéba, région de Kayes. Il y avait un mouvement  à la mine de Loulo, une manifestation matinale qui a bloqué toutes les machines, il y a de cela une semaine. Les  activités ont été  paralysées. Selon nos informations, tout a commencé quand la direction de Randgold a fixé des objectifs pour chaque mine pour cette année. Or, il se trouve que le complexe Somilo-Gounkoto a fait plus que 100%, c’est-à-dire a dépassé l’objectif fixé. Et, au même moment, les responsables de Randgold ont décidé de donner  500 000Fcfa à chaque travailleur de la mine de Tongon, en Côte d’Ivoire, alors qu’ils n’ont pas atteint 60% de leurs objectifs. Et pour les Maliens, on dit 30% du salaire seulement pour février d’où la colère des travailleurs qui demandent un traitement  équitable.  C’est pour cela que les travailleurs de Loulo ont fait un sit-in en bloquant l’entrée de l’usine, un mouvement qui s’est vite généralisé sur tout le site.

Les scrutins à venir

«Synthèse du calendrier des élections locales et communales partielles, scrutin du 28 mai 2017 1-installation de la CENI le 27 février 2017 2-convocation du collège électoral le 22 mars 2017 3-date limite de dépôt de candidature le 12 avril 2017 4-publication des listes de candidature le 14 avril 2017 5-ouverture de la campagne électorale le 12 mai 2017 6-clôture de la campagne électorale le 26 mai 2017 7-déroulement de scrutins le 28 mai 2017 8-proclamation des résultats le 02 juin 2017. Synthèse du calendrier des élections régionales et du referendum scrutin du 09 juillet 2017 1-convocation du collège électoral pour l’élection des conseillers régionaux le 03 mai 2017 2-convocation du collège électoral pour le scrutin référendaire le 03 mai 2017 3-date limite de dépôt de candidature des conseillers régionaux le 17 mai 2017 4-publication des listes de candidature des conseillers régionaux le 26 mai 2017 5-ouverture de la campagne électorale pour les deux scrutins le 23 juin 2017 6-clôture de la campagne électorale pour les deux scrutins le 07 juillet 2017 7-déroulement de scrutins le 09 juillet 2017 8-proclamation des résultats définitifs pour l’élection des conseillers régionaux le 14 juillet 2017 9-transmission des résultats provisoires du scrutin référendaire à la Cour constitutionnelle le 14 juillet 2017».

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