2012: L’année de tous les dangers pour le Mali

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A la veille de l’année nouvelle 2012, il est important de faire le bilan de celle qui est sur le point de s’écouler et de tirer la sonnette d’alarme sur les principaux dangers qui guette le Mali. S’il est vrai que notre pays a engrangé des points indéniables dans le domaine de la réalisation des infrastructures, les autres secteurs laissent apparaître des tableaux sombres.

Un bref aperçu sur cette année 2011 nous permet de nous rendre à l’évidence que sur le plan de la diplomatie, le Mali peine à décoller, même s’il faut reconnaître que depuis son arrivée à la tête de ce Département, Soumeylou Boubèye Maïga abat un bon travail, mais qui demeure insuffisant pour redonner à notre pays ses lettres de noblesse d’antan. La crise qui secoue le Nord-Mali et qui prend des allures dramatiques, ne fait-elle pas dire à la Communauté internationale que le Mali n’est pas résolu ou du moins, n’a pas les moyens de combattre AQMI et les bandits armés ?

Cette question qui mérite d’être posée pose également la problématique de notre système sécuritaire. Un point sur lequel il y a lieu de réfléchir quand on sait que pour les terroristes, les rebelles et les bandits armés, le Nord-Mali est un «No Man’s land» dans lequel ils peuvent allègrement dicter leurs lois.

Quant au système éducatif, il poursuit sa descente aux enfers. En tout cas, l’année universitaires 2011-2012 risque bien d’être tourmentée, d’autant qu’un oiseau de mauvaise augure le prédit. Il s’agit bien du Secrétaire général du Syndicat National de l’Enseignement Supérieur (SNESUP),  Abdou Mallé, qui conditionne la prochaine rentrée à la satisfaction par le Gouvernement malien de deux points de leurs revendications, à savoir l’alignement de leurs salaires sur ceux de leurs homologues de la sous-région et la mise en place d’une nouvelle hiérarchie.

 A noter aussi que depuis plus d’un mois les Lycéens sont en grève pour dire niet aux différentes politiques du Gouvernement malien par rapport à l’éducation.

Après avoir perdu l’année universitaire écoulée, les étudiants accepteront-ils de perdre encore celle qui se profile à l’horizon ? Gros point d’interrogation. Toujours est-il qu’en cas de désordre, de marches, de sit-in, de grèves …, ce sera là une aubaine pour les politiciens mal intentionnés pour enliser notre pays, en s’accaparant des élèves et étudiants.

Dans le domaine sanitaire, l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) reste une innovation, quoique l’on dise. Mais, il est à regretter que l’image du Mali a été sérieusement ternie dans l’affaire dite du Fonds Mondial avec son corolaire qui est la cessation des financements internationaux pour le Haut Conseil National de Lutte contre le SIDA.

Sur le plan sportif, on peut saluer la qualification des Aigles pour la CAN Gabon/Guinée Equatoriale 2012. Mais, là encore le pari n’est pas gagné d’avance, car bon nombre de Maliens restent dubitatifs en ce qui concerne une prestation honorable de nos représentants, après leurs débâcles en 2008 au Ghana et en 2012 en terre angolaise.  Surtout encore que les membres du bureau exécutif de la Fédération malienne de football ‘Femafoot) sont en train de se livrer une guerre de tranchées, au lieu de se pencher sérieusement sur la préparation de nos Aigles.

Dans le domaine de la sécurité alimentaire, les Maliens continuent de tirer le diable par la queue. La pauvreté gagne en effet du terrain et on annonce même une crise alimentaire (famine), suite à la mauvaise pluviométrie et aux autres aléas climatiques. Une situation qui compliquera le quotidien du citoyen lambda malien.

Sur le plan social, la corruption et la gabegie poursuivent leur petit bonhomme de chemin. La délinquance financière semble être érigée en mode de gouvernance.

Sur le plan de la politique intérieure, on peut dire qu’au lieu de passer à l’essentiel, l’Etat et les politiciens ont passé le temps à perdre dans des questions parfois stériles, voire mesquines qui ne font pas véritablement avancer notre démocratie: débats sur le 3ème mandat d’ATT, sur l’AMO, le fichier électoral, les réformes constitutionnelles,  le couplage de la présidentielle avec le référendum….

Ce que les uns et les autres oublient, c’est que l’année 2012, c’est dans quelques jours. Et alors, ces politiciens seront surpris de ne pas être prêts pour aller surtout à la joute présidentielle qui les intéresse le plus. Ils attendront donc les derniers moments, et au cas où il y aura même de petites irrégularités, ils seront les premiers à crier au scandale et à inciter surtout les jeunes à prendre la rue, à paralyser et à mettre ce pays à feu et à sang. Dans ce cas, les conséquences seront dévastatrices, surtout quand on sait ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire et ce qui se passe actuellement en République Démocratique du Congo.

Bruno LOMA

 

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