2018 : L’heure de la révolution pacifique

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Général Moussa Traoré, ancien chef de l’Etat du Mali
Général Moussa Traoré, ancien chef de l’Etat du Mali

Il y a de cela 26 ans, le peuple malien en quête de liberté, de démocratie et de développement économique a mis fin à la dictature du général Moussa Traoré qui a dirigé pendant 23 ans, le pays d’une main de fer.

Le 26 mars 1991, la lutte noble est devenue en partie un succès, car le combat pour la liberté et la démocratie (le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple), a été remporté. En partie ai-je bien dit, car l’avenir du pays allait dépendre de ces hommes et de ces femmes qui avaient mené la lutte et dont la vocation principale était de gouverner.

Ainsi, si l’on se retrouvait avec une nouvelle classe politique assoiffée de démocratie mais avide d’argent, le scénario serait moins agréable qu’on ne l’aurait imaginé.

A l’évidence, cette crainte est devenue réalité. Les idées de la révolution ont été tristement noyées par les vagues de l’amateurisme et de la cupidité. Les politiques d’alors, profitant de la faible alphabétisation du peuple, ont profité du grand gâteau. Comme si cela constituait leur récompense.

Ne dit-on pas aussi “après l’effort, le réconfort”. Sauf que dans le cas de notre Maliba, le réconfort s’est opéré sur la tête des Maliens. Triste réalité!

Le démon de l’argent a souillé cette belle lutte noble. Ces hommes et femmes qui se sont levés tel un rocher pour faire face à certains maux comme la corruption, l’injustice, l’arbitraire, la démagogie pour ne citer que ceux-ci. Ils ont violé l’innocence du peuple malien et terni l’image de ce magnifique peuple qui avait su se distinguer à travers le continent et de par le monde par ses vertus et son sens élevé de la morale.

Les politiques ont pris la démocratie en otage en installant une petite bourgeoisie à la tête de l’Etat, ces mini-pharaons, ces beaux démocrates toujours bien habillés et qui manient avec délicatesse la langue de Molière. Au diable donc les problèmes du peuple du moment qu’on a au dîner du caviar salé et du vin moussé. La petite bourgeoisie a goûté au pouvoir. Elle a naturellement oublié tout ce qu’elle avait promis, tout ce qu’elle promet.

Mais le plus grand péché de la petite bourgeoisie a été de corrompre le peuple. Des liasses de billets glissées sous la table à des chefs religieux, des notables, des vendeurs d’électeurs, des associations ont ébranlé même la foi en Dieu.

Une nouvelle divinité s’est installée peu à peu. Un Dieu qui n’est pas comme les autres.  C’est un Dieu qui est à la fois maitre et serviteur. C’est le Dieu CFA.

Mais tout comme le Dieu dollar ou le Dieu euro, le Dieu CFA est un très bon serviteur mais un très mauvais maître. La petite bourgeoisie a perverti le peuple en le rendant drogué de l’argent. Elle l’a confiné à un niveau d’instruction peu élevé et de pouvoir économique déplorable pour pouvoir mieux servir leurs intérêts.

La pauvreté a fait perdre au grand peuple sa dignité d’antan. Du juge au commissaire, tout le monde s’est noyé dans le système. Un système peu flatteur mais un système quand même. La règle d’or est “soit tu te conformes au système, soit tu deviens le mouton noir”.  Comment le bateau Mali pourra-t-il arriver à bon port avec autant de démagogie ?

Mais, au-delà des explications simplistes, la pauvreté ne doit pas transformer l’homme en marchandise, car l’être humain est un homme d’une grande valeur. Les valeurs font l’homme et leur absence nous transforment inévitablement en un arbre sans feuille.

Bienvenue dans le royaume de l’anarchie, le royaume de la liberté absolue, le royaume de tout pour moi et mes proches. Le royaume dans lequel les juges garants de la protection et de la sauvegarde des droits en sont les premiers oppresseurs. Le royaume où l’on peut avoir, sans choquer, cinq premiers ministres pendant un quinquennat. Un royaume dans lequel voler est une fierté.

Voyez-vous comment la petite bourgeoisie a desservi le pays. Elle a autant d’argent qu’elle ne saurait dépenser. Elle a mis dans la tête du peuple qu’elle tenait son pouvoir du Tout Puissant Maître des cieux et de la terre, Créateur ultime en oubliant qu’elle sollicite à chaque fois pour légitimer son pouvoir, le suffrage du peuple et exclusivement du peuple.

Un politique n’est ni un Dieu ni un prophète. Il a une mission : servir au mieux l’Etat. S’il trahit sa parole qui est sacrée dans la tradition africaine, il est disqualifié. La petite bourgeoisie qui a géré le pouvoir depuis mars 91 jusqu’à aujourd’hui est déqualifiée. Mais c’est au peuple d’acter cela.

Je prends donc ma plume en m’adressant à ces jeunes hommes et femmes qui sont toujours animés par cette fibre patriotique. Au diable les politiques de demi-mesure. Au diable la construction de quelques kilomètres de goudrons, de quelques édifices rayonnants et imposants pour tromper la vigilance du peuple. Et pourtant ce pays mérite mieux.

J’en appelle au bon sens du peuple pour donner une nouvelle trajectoire au pays. On ne reconduit pas quelqu’un qui a échoué. L’année 2018 est l’année de l’ultime changement mais aussi de l’ultime tournant. Si le roi du Mandé a déçu le peuple, ce n’est pas une raison pour abandonner son Etat. Si vous ne prenez pas les choses en main, les mêmes têtes seront reconduites.

La lutte continue mes frères. En 1968 nous avons fait un coup d’Etat. C’était une erreur monumentale. En 1991, nous avons fait une révolution civile dans le sang et pour quel résultat ? En 2012, nous avons fait encore un coup d’Etat mais les attentes n’ont pas été comblées. En 2013 vous avez historiquement et en toute dignité voté pour changer le pays. En 2018, prenez-vous même le pouvoir en mettant fin aux privilèges de la petite bourgeoisie.

La puissance d’un président n’est rien face à la détermination du peuple. Nous l’avons démontré lors du projet de révision constitutionnelle. Lorsque le peuple souverain, dans une démocratie, décide du changement alors le changement se fait inévitablement car si l’on peut maquiller facilement une différence de 100 000 voix, un pouvoir peut difficilement  maquiller un écart d’un million de voix.

Ils souhaitent votre abstention massive lors des élections. Ne leur faites pas ce plaisir. La bourgeoisie en place veut vous faire croire que sans eux, ce sera le déluge. Faux ! Avant eux, le Mali a existé et après eux le Mali existera et se portera même mieux.

2018 c’est l’heure de la révolution pacifique

Que vive le Mali

Et que vive la République

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10 COMMENTAIRES

  1. Les Coul€uvr€uropéenne$ vont finir par se décrédibiliser (déjà que c’est déjà le cas) et perdre complètement la “confiance”…

  2. FB,
    C’est pareil dans tout les pays aux régimes dit démocratiques d’inspiration occidentale. Voyez aux ETATS-UNIS d’Amérique. C’est pas pour rien que le mandat du Président élu est fixé à quatre ( 4 ) ans, renouvelable qu’une fois. Certains Présidents ne font qu’un mandat quand ils ont été jugés pas bons.
    En FRANCE, c’était un mandat de Sept ans renouvelable sans limite, aucun Président n’a fait plus de deux mandats. Dans les quarante dernières années seuls trois Présidents sur sept ont eu deux mandats. Et en plus le mandat qui qui était de sept ans renouvelable est ramené à cinq ans renouvelable.
    Aucun des Présidents passés n’a terminé sa présidence dans la popularité. Et cela se passe dans des pays aux populations éduquées. Eduquées par l’école, c’est à dire instruits diplômés ou ayant une formation qualifiante.
    Il ne faut pas s’étonner que dans nos pays les Présidents soient critiqués aussi… Les Peuples commencent à s’éveiller…, C’est normal…
    Rassure-toi quand même… Quand un Président fait du bon boulot, sont mandat est renouvelé, s’il le désire. Mais quand il reste longtemps au pouvoir la lassitude peut aussi gagner les Gens… et leur donner envie de changer de Président.
    Partout dans le monde les Chefs d’ETAT sont critiqués. Tant que des gens ont des problèmes, ils critiqueront leurs gouvernants. Nos Chefs d’ETAT n’y échappent pas et doivent faire avec.
    Rassure-toi, si la majorité des Maliennes et des Maliens pensent comme toi…, IBK sera réélu…

  3. FB,
    C’est pareil dans tout les pays aux régimes dit démocratiques d’inspiration occidentale. Voyez aux ETATS-UNIS d’Amérique. C’est pas pour rien que le mandat du Président élu est fixé à quatre ( 4 ) ans, renouvelable qu’une fois. Certains Présidents ne font qu’un mandat quand ils ont été jugés pas bons.
    En FRANCE, c’était un mandat de Sept ans renouvelable sans limite, aucun Président n’a fait plus de deux mandats. Dans les quarante dernières années seuls trois Présidents sur sept ont eu deux mandats. Et en plus le mandat qui qui était de sept ans renouvelable est ramené à cinq ans renouvelable.
    Aucun des Présidents passés n’a terminé sa présidence dans la popularité. Et cela se passe dans des pays aux populations éduquées. Eduquées par l’école, c’est à dire instruits diplômés ou ayant une formation qualifiante.
    Il ne faut pas s’étonner que dans nos pays les Présidents soient critiqués aussi… Les Peuples commencent à s’éveiller…, C’est normal§
    Rassure-toi quand même… Quand un Président fait du bon boulot, sont mandat est renouvelé, s’il le désire. Mais quand il reste longtemps au pouvoir la lassitude peut aussi gagner les Gens… et leur donner envie de changer de Président.
    Partout dans le monde les Chefs d’ETAT sont critiqués. Tant que des gens ont des problèmes, ils critiqueront leurs gouvernants. Nos Chefs d’ETAT n’y échappent pas et doivent faire avec.
    Rassure-toi, si la majorité des Maliennes et des Maliens pensent comme toi…, IBK sera réélu…

  4. FB tu es veritablement retarde mentallement, tu n’est pas Malien et tu ne connais pas le Malien tu connais IBK et sa famille de la SURFACTURATION. Je vote Boubeye President!!!!!!!

  5. Il n’y a pas de révolution pacifique si réellement on veut un résultat qui nécessite une réelle transformation de cette société. Une révolution pacifique est une révolution qui n’aboutit à aucun changement escompté.

  6. Il y’a de multiples thèses qui soutiennent que les maliens ont été victimes des dirigeants depuis les indépendances sans mettre en exergue la responsabilité des populations maliennes elles-mêmes. Comme on le dit chaque dirigeant est à l’image de son peuple. Cette affirmation trouve tout son essence dans notre pays.

    En effet le malien est par nature très égocentrique et ne veut pas le bonheur de son voisin. C’est la triste réalité. Lorsqu’un dirigeant arrive au pouvoir, certains maliens se dressent contre tout ce qu’il entreprend comme action tout simplement par ce qu’il n’aime pas. C’est pourquoi dans ce pays nous avons des partisans de tous les présidents maliens de Modibo Keita jusqu’à IBK.

    Le malien se plaint toujours du président qui est en exercice et le soutien guère dans sa mission. Au contraire boycotte toutes ses actions car voulant le remplacer par un autre. C’est ainsi si que tous les présidents sont décriés par les maliens et quand ils ne sont plus au pouvoir sont applaudis.

    La certitude est qu’aucun dirigeant ne vient au pouvoir pour faire mal au son peuple. Chaque président malien a été livré en ridicule par les maliens aux monde entier. Celui-ci se sent dons seul et gère le pays avec un clan restreint.

    Le développement d’un pays dépend plus des citoyens du pays qu’au président. Pendant que les autres pays se construisent les maliens se plaignent seulement et refusent souvent même le travail pensant que c’est le président qui est à la base de son travail. Il faut donc que les maliens travaillent et soutiennent le président qui est aux affaires afin qu’il fasse bien son travail. Tant qu’on continuera à se plaindre de tous nos dirigeants et à les changer à chaque occasion on ne fera que de tourner en rond.

  7. Laissez Moussa en paix, régler vos problèmes .Vous avez mal à la conscience Dieu est grand .Ou bien Moussa est toujours la source de vos problèmes ???? Ridicule

  8. La financiarisation de l’ activité politique n’est pas propre au MALI,elle est mondiale.C’est la conséquence du mimétisme de la démocratie occidentale où les partis politiques ont besoin des moyens colossaux pour pouvoir s’implanter sur tout le territoire,y mener des activités politiques régulièrement.
    La démocratie malienne commencée en 1991 ne devait pas faire exception à ce qui est naturel dans une démocratie.
    Le problème de la démocratie malienne tire sa source de la loi fondamentale qui ne permet pas un contre pouvoir suffisamment efficace pour corriger les dérives des hommes politiques .
    Nous avons un président de la république suffisamment FORT qu’ il pense être le maître du ciel et de la terre..
    Accuser toute une génération qui a lutté pour la démocratie des dérives de certains hommes politiques ,c’est faire acte de mauvaise fois.
    Certains ont mouillé le maillot,sinon on en serait pas là à avoir toujours une économie performante malgré la grave crise sécuritaire du Mali indépendant.
    Imaginez cette crise en 1991,le Mali aurait certainement fait recours à l’aide extérieure pour payer ses FONCTIONNAIRES comme actuellement avec la Centrafrique.
    Tout n’est pas noir,il y a eu des avancées sur lesquelles il faut s’appuyer pour bonifier les acquis.
    La crise qui secoue notre pays actuellement n’est pas économique,mais sécuritaire expliquant que l’avènement de la démocratie a aussi des acquis.
    Les responsables de la crise sécuritaire sont connus sur la scène politique,il suffit de les dénoncer,traduire en justice pour qu’ ils quittent définitivement la scène politique.
    Si on ne le fait pas,ils ont toujours les moyens financiers de rester dans les allées du pouvoir pour continuer à humilier ce pays.
    Il s’agit principalement ceux qui ont gouverné avec AMADOU TOUMANI TOURÉ qui l’ont soutenu à installer les terroristes chassés d’Algérie au Nord du pays,qui,ensuite ont entraîné d’autres maliens tels iyad ag ghali et AMADOU KOUFFA.
    La source de tout ce qu’ on vit actuellement est là.
    Les pourfendeurs des événements de MARS 1991 ont profité de cette crise provoquée par celui-là même qui a aidé le peuple à se débarrasser du dictateur pour décréter l’échec de l’ ère démocratique,accusant tous ceux qui y ont participé à la chute du dictateur,alors que les héritiers de MOUSSA TRAORÉ font partie de ceux qui ont accompagné AMADOU TOUMANI TOURÉ à installer les terroristes.
    Les hommes politiques qui ont participé à rendre l’économie de ce pays résiliente aux chocs externes sont entrain de demander le suffrage des MALIENS pour CONTINUER le boulot avec plus de pouvoir cette fois-ci.
    ZOUMANA SACHO à posé les bases de cette économie pendant la transition.
    SOUMAILA CISSE a largement contribué à sa consolidation pendant ses 6 ans aux ministères des finances de ALPHA OUMAR KONARE.
    Ils sont les véritables responsables de la situation économique actuelle du pays qui résistent malgré la crise sécuritaire et les dérapages financiers d’Ibk et son entourage.
    Cinq années de plus d’Ibk,on retournera à la case de départ c’est à dire en 1991.

  9. Moussa nous payait mal mais nous travaillions sans démander notre reste. Moussa ne nous payait qu’une fois sur trois mois mais notre conscience et notre amour pour le Mali n’ont jamais été pris à défaut.
    Ils sont venus, ils ont presque doublé nos paies qui étaient désormais perçues le 25 du mois. C’était leur façon à eux de nous faire taire et nous fermer les yeux pour ne rien comprendre et ne rien voir dans leurs sales bésognes. Cet état de faits nous l’avons cautionné et même encouragé puisque nous avions notre compte.
    Aujourd’hui le mal est si grave et tellement enfoncé que seuls la conscience, l’éveil collectif et le sursaut national doivent nous motiver pour éviter à notre peuple son déclin.
    D’ores et dejà je sais que l’homme providentiel que nous cherchons et désirons n’existe pas. Tous les discours qu’on nous tient à longueur de journée ne sont que de bonnes intentions.

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