25 ans après la création de l’ADEMA-PASJ : Les militantes et les militants s’interrogent sur son avenir!

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Dans la mouvance de la célébration du 25ème anniversaire de ce Parti, les quelques membres fondateurs qui sont restés, les militantes et les militants s’interrogent sur l’avenir de ce grand Parti Africain crée les 25 et 26 mai 1991.

Si ces membres fondateurs ont été de tous les combats pour la démocratie au Mali, le Parti lui-même a connu plusieurs soubresauts depuis sa création.

Issu de 100 comités de l’Association ADEMA qui ont donné leur quitus pour la création d’un Parti un certain 27 avril de l’année 1991, l’ADEMA-PASJ a fait son chemin.

Les préparatifs de la création ont commencé ce jour même, et se sont poursuivis jusqu’au 25 mai 1991, date à laquelle le Parti a été créé par 800 délégués invités à cet effet.

Un bureau de 23 membres a été mis en place, dirigé par le Professeur Alpha Oumar KONARE, fondateur du premier journal indépendant les ECHOS.

Dans son discours de clôture, le tout nouveau président du Parti a dit ceci :

« Camarade congressistes, vous venez d’élire un comité exécutif pour guider les premiers pas de l’ADEMA, parti africain pour la solidarité et la justice. J’ai la grande chance de pouvoir diriger une équipe de militants pour beaucoup trempés, aguerris, solidaires… Les militants et les cadres de l’ADEMA devront être partout exemplaires, intègres et justes. L’ADEMA devra être une école pour chacun de nous, pour que chacun grâce aux autres voit se réduire en lui cette ‘’part de crapule’’, (passez-moi le terme) qui sommeille en chacun de nous. Nous saurons retenir qu’au Mali désormais, depuis le 26 mars 1991, un responsable doit être le premier des serviteurs. Ceux qui l’oublient ou qui l’oublieront l’apprendront toujours à leur dépens. Avec l’appui de vous tous et votre intransigeant contrôle, notre parti sera à la hauteur des nouvelles espérances qu’attend avec impatience notre  peuple. Le peuple malien attend beaucoup de l’ADEMA.

L’ADEMA peut beaucoup pour le Mali, si ses membres et ses dirigeants restent eux-mêmes.»

De cette date à maintenant l’ADEMA-PASJ a enfanté le MIRIA présidé par le premier Vice-président du premier bureau en la personne de feu le Pr Mohamed Lamine TRAORE, le Rassemblement Pour le Mali (RPM) présidé par le Secrétaire aux relations extérieures du premier bureau en la personne d’Ibrahim Boubacar KEITA, l’Union pour la République et la Démocratie (URD) présidée par l’honorable Soumaïla CISSE ancien Ministre des finances et de l’équipement sous Alpha Oumar KONARE. L’ASMA-CFP de Soumeylou Boubèye MAIGA membre fondateur du Parti et plusieurs fois ministres dans tous les régimes normaux de la démocratie malienne. Beaucoup de départ de dirigeants très actifs ont été enregistrés  à savoir, les départs d’Ibrahima N’DAYE, secrétaire adjoint à la solidarité du premier bureau de l’ADEMA-PASJ, de Feu Mandé SIDIBE, de Zoumana Mory COULIBALY, grand financier du Parti Vice-président du Parti dans l’avant dernier bureau ,de Sékou DIAKITE ancien Ministre du Développement social dans l’avant dernier bureau du Parti, Facoroba COULIBALY, premier Secrétaire général du bureau des jeunes du Parti etc… Chacun de ces partants avait un motif qui lui semblait juste.

Certains membres fondateurs sont restés dans le Parti, mais ont posé des actes de trahison  contre le Parti à commencer par Alpha Oumar KONARE élu par le peuple malien pour présider aux destinées de la jeune démocratie malienne.

Au bout de 10 ans de pouvoir, celui-là même qui a été son premier Président a trahi le contenu de son premier discours après son investiture lorsqu’il disait que l’ADEMA devrait être une école pour chaque militant.

Il avait dit aussi dans le même discours que l’ADEMA peut beaucoup faire  pour le Mali si ses membres et ses dirigeants restent eux-mêmes.

Dans la pratique, tel ne fut pas le cas. Alpha a raté son calcul, lorsque son  dauphin naturel  IBK alors Premier Ministre n’a pas voulu respecter ses consignes lors du dernier congrès de l’ADEMA avant la fin de son mandat.

Le temps jouant contre  lui il n’a pas pu   préparer un autre candidat et à la fin, il a joué le schéma concocté avec ATT, pendant la transition. Ce schéma prévoyait de financer à concurrence de 600 millions la campagne de l’ADEMA contre son retour comme Président de la République à la  fin de mandat du président  KONARE.

La preuve de ce deal est que le Président Alpha a cautionné la candidature de plus de cinq barons de l’ADEMA à la fois, dans le but de disperser les forces du parti, pour faire venir ATT. Son plan a réussi, parce que les cadres de la ruche  n’ont pas vu venir le coup.

C’était donc en 2002, l’année de passage de témoin entre le premier Président de l’ère démocratique et son prédécesseur. De cette date à maintenant l’ADEMA a décliné comme une peau de chagrin. La crise aidant le Président du Parti, le Professeur Dioncounda TRAORE en même temps Président de l’Assemblée Nationale a été élu Président de la transition malienne. Malheureusement, le Parti n’a pas bénéficié de son passage à la tête de l’Etat. Il n’a rien apporté comme appui à l’ADEMA ne serait-ce qu’un appui financier pour soutenir le Parti aux élections législatives, puisque lui-même a soutenu IBK à l’élection présidentielle de 2013.

Notons que même les Ministres de l’ADEMA dans le Gouvernement de la transition n’ont pas aidé le Parti aux différentes élections.

Ceci explique peut-être cela. Après avoir accompagné ATT pendant 10 ans en refusant de présenter un candidat à l’élection présidentielle de 2007, l’ADEMA-PASJ a récolté les conséquences de ce soutien lors du coup d’état, lorsqu’elle a été désignée comme la tête de ‘’Turc’’ de la nouvelle scène politique malienne.

Elle a été vilipendée par la junte qui s’est emparée du pouvoir, ensuite vilipendée par le RPM, une concurrente  de l’ADEMA, et la société civile. Preuve  de la  conséquence de l’incapacité du Parti à clarifier sa position le  bilan de 10 ans de gestion du pays que le parti africain n’a  pas pu justifier, le Parti n’avait pas d’arguments pour se défendre. Il a dégringolé de la place de première force politique du Mali pour se retrouver à  la 3ème place. Quelle chute vertigineuse ?

Comme toujours, les responsables du Parti ont décidé d’aller s’accoquiné avec le RPM et jouer le rôle de cinquième roue de la carrosse. Et pour quel résultat ?

Les responsables de l’ADEMA se disent aimer le Mali et pourtant, ils n’arrivent pas à dénoncer les scandales financiers du régime. On ne peut pas aimer le Mali, et se comporter comme des moutons de panurge face à sa partition en deux états à savoir le Mali du sud et l’Azawad. A n’aucun moment, l’ADEMA, par peur d’être évincée de la gestion honteuse d’IBK, n’a porté aucune critique encore moins un jugement quelconque  à l’endroit de la mal gouvernance d’IBK, et à son manque de vision pour une sortie de crise c’est-à-dire conserver la République intacte dans tous ses aspects constitutionnels.

Voilà, qu’on veut refaire la constitution pour satisfaire les rebelles Touaregs sous la pression de la France, au lieu du contraire. Quelle ADEMA avons-nous désormais ?

Aux prochaines élections sa chute est certaine. Elle pourra même se retrouver derrière la CODEM.

Les responsables de l’ADEMA depuis ALPHA Oumar KONARE jusqu’à maintenant ont tué le Parti. Si le Parti était une personne humaine, elle allait crier ‘’vous m’avez poignardé’’.

 

Seydou DIARRA  

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