5ème Congrès ordinaire de l’ADEMA / PASJ : Les larmes d’adieu du Pr Dioncounda Traoré

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ADEMA-Dioncounda29Assurément, ce 5ème Congrès est entré dans l’histoire des assises du parti de l’Abeille. En effet, il était annoncé pour être le congrès de tous les dangers, avec des risques de déchirures, tant les ambitions des uns  et des autres étaient grandes. Il a déjoué tous les pronostics.

Annoncé pour deux jours, il s’est poursuivi pendant 72 heures (dimanche 24, lundi 25 et mardi 26 mai dernier). Deux jours n’ont pas suffi à calmer les ardeurs des congrésistes. Il a fallu la sagesse de celui qui a dirigé l’ADEMA pendant plus de 10 ans pour que les Abeilles sortent de ces assises unies et avec la cohésion dans leurs rangs.

Incontestablement, Pr Dioncounda Traoré, puisque c’est de lui qu’il s’agit, aura été l’homme de ce congrès, par son intelligence et son sens de l’écoute. Par son tact, il a su transcender les nombreuses divergences et rassembler les Abeilles autour du Pr Tiémoko Sangaré. Mais ce sont surtout ses larmes d’adieu du poste de Président, preuves de son amour et de son attachement au parti qui ont, semble-t-il, sonné l’éveil du peuple ADEMA.

Dans un discours très poignant, Dioncounda Traoré a invité le peuple ADEMA à la cohésion et à l’union au sein du parti. Le point d’orgue aura été sans doute ses larmes, qui l’ont empêché de poursuivre son allocution. «C’est la dernière fois que je m’adresse à vous en tant que Président du Comité Exécutif du Parti Africain pour la Solidarité et la Justice. C’est donc le moment pour moi de vous exprimer toute ma gratitude pour la confiance que vous n’avez cessé de me témoigner et que je me suis forcé de mériter, avec des fortunes diverses.

Ces années de militantisme où, à certains moments, personne ne savait où et comment se lèverait le soleil. Ces années de conquête et de consolidation de la démocratie. Ces années où vous m’avez confié la direction de ce grand parti généreux et patriotique. Ce Parti qui m’a tout donné et auquel je continuerai jusqu’à mon dernier souffle de donner le meilleur de moi-même.

Merci de m’avoir soutenu et accompagné, pendant ces moments à la fois tragiques et passionnants de la grande épopée de la deuxième libération du Mali et du retour à une vie constitutionnelle normale. Tout ce que nous avons fait de bon, nous l’avons fait ensemble. Pour les erreurs et les faiblesses, je les revendique, en comptant sur votre indulgence».

Après cette dernière phrase, le Président sortant de l’ADEMA a sangloté, au point que c’est son successeur qui continué son intervention. «A toutes et à tous, je demande pardon pour les offenses que j’ai pu faire, bien involontairement. Soyons des Abeilles unies, disciplinés et travailleuses, pour le bonheur du peuple du Mali, de l’Afrique et du monde.

Se surpasser, se surpasser toujours, se surpasser encore. Maitriser son ego, ne pas mettre son agenda personnel avant celui du pays et du parti. C’est cela qui nous a manqué depuis la fin des années 90 et qui nous a valu toutes les dérives que nous avons connues: les saignés successives, l’indiscipline, les querelles intestines interminables, n’ayant rien à voir avec notre projet commun. La désunion et la non confiance se sont installées dans le parti, conduisant directement aux échecs que nous avons essuyés lors des dernières consultations électorales.

Nous devons nous ressaisir, renouer avec nos valeurs de camaraderie, de travail, de discipline, de respect de l’autre, mais surtout de solidarité et de justice. Nous devons tirer les leçons de ces dérives et y trouver une parade, non seulement sur le plan individuel, mais aussi au niveau de nos textes, qui ont été malmenés et souvent adaptés aux besoins du moment», a-t-il déclaré.

Manifestement, cet acte a touché le peuple Rouge et Blanc, qui s’est levé pour l’acclamer. C’était déjà le ton annonciateur de l’unité et la cohésion retrouvées au sein des militants du parti de l’Abeille.

Auparavant, Dioncounda avait fait des propositions pour réduire la taille du Comité Exécutif de son parti et réformer sa gouvernance: «Sur plus de 80 membres, il est rare que, pour une réunion du CE, vous ayez la présence de 35 à 40 membres, à tel point qu’à partir d’un certain moment, il a été décidé de ne plus tenir compte de la question du quorum.

De plus, sur les 35 présents, il y a une vingtaine qui n’est jamais la même. Les décisions prises ne sont appropriées que par une minorité de membres du CE, d’où les remises permanentes en cause de ces décisions, avec tout ce que cela comporte de suspicion. Je pense qu’il serait judicieux de s’en tenir à un CE de 25 à 35 membres maximum et de créer un nouvel organe, le Comité Central, qui se réunirait une fois par an, pour valider, corriger ou initier des actions du CE.

Il serait composé d’un représentant de chacune des 55 sections, d’un représentant des structures régionales, des Chefs éventuels des Institutions, du Président du CE, des Vice-présidents, du Secrétaire Général, du Secrétaire Politique, du Secrétaire Administratif et du Secrétaire à l’Organisation. Il est présidé par le Président du CE. Son effectif peut aller jusqu’à 90 ou même 100 personnes».

Youssouf Diallo

 

Les brèves du 5ème Congrès de l’ADEMA

Ousmane Sy, le grand absent

Le 5ème Congrès du PASJ a été illuminé par l’absence remarqué du cerveau de la décentralisation et Secrétaire politique sortant du parti, Ousmane Sy. Dans les coulisses du congrès, il se murmurait qu’il serait fâché contre certains barons de l’ADEMA, qui auraient orchestré sa sortie du Gouvernement. Ni à l’ouverture ni à la clôture il n’a daigné répondre à l’appel du peuple ADEMA. Depuis les années 2000, c’est la première fois qu’il est absent du Comité Exécutif de l’ADEMA. Alors question: a-t-il décidé de prendre sa retraite? Rien n’est moins sûr. Les jours à venir nous édifierons.

Seulement 6 femmes dans le nouveau CE

Sur les 67 membres du Comité Exécutif de l’ADEMA, tenez-vous bien, il n’y a que 6 femmes. Mépris ou déficit en femmes capables de figurer au CE?  A la lecture du nouveau Bureau de l’ADEMA, on relève seulement trois Vice-présidentes et trois Secrétaires ou Adjointes de Secrétaires. Est-ce à dire que le parti d’Apha Oumar Konaré n’aime pas faire de la place aux femmes? Cette situation est indadmissible dans un monde où tout le monde s’accorde pour promouvoir la femme. Ce grand parti panafricaniste n’a pas le droit  de marcher à contre-courant de ce mouvement de promotion.

Rassemblées par Youssouf Diallo

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