5ème Congrès ordinaire de l’Adema-Pasj : Tiémoko Sangaré élu président du parti

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Tiémoko Sangaré, président PI Adema-Paj
Tiémoko Sangaré, président PI Adema-Paj

L’ADEMA-PASJ, jadis, première force politique du Mali, enviée en Afrique et respectée dans le monde se trouve aujourd’hui à une étape peu glorieuse de son parcours avec un manque de cohésion en son sein, des défections en cascades de plusieurs cadres et surtout, les nombreux clivages qui ont vu le jour au sein de cette même formation politique. D’où sa relégation à la troisième place sur l’échiquier politique national à la faveur des élections présidentielle et législative.

C’est face à cette situation que ce 5ème congrès apparaissait comme celui de la refondation et du renouveau. Ou à défaut, celui de la cassure. Et  c‘est vers la seconde hypothèse que le parti tend si les Abeilles ne se ressaisissent pas à temps.

Conscient de cet état de fait, le Pr Dioncounda Traoré a, dans son discours d’ouverture et d’adieu, prôné le changement. Surtout, il a donné un certain nombre de directives qui, si elles étaient respectées par les Abeilles, permettra à nouveau la cohésion dans la Ruche.

D’entrée de jeu, il  dira que le parti ADEMA qui faisait la fierté de tous et suscitait l’admiration en Afrique et dans le monde se trouve confronté à des problèmes, car les Abeilles n’ont pas été à la hauteur de la cohésion. Pourtant, selon lui, ce parti a été de la conquête de la démocratie, de l’accès à l’éducation…. Mieux, il n’a jamais été l’ennemi de ce pays mais plutôt son ciment et sa truelle.

Et de regretter que les uns et les autres aient mis leur agenda personnel au dessus de celui du parti et du pays. Toute chose qui a conduit à la désunion qui a occasionné l’échec aux élections de 2013.

Comme recommandations, Pr Dioncounda Traoré demande aux Abeilles d’en tirer  toutes les leçons. Mais aussi de transformer la quantité en qualité, c’est-à-dire, transformer la grande masse d’adhérents au parti en véritables militants.

Aussi, pour lui, la taille du Comité exécutif est démesurée et joue sur son efficacité. Pour preuve, dira-t-il, sur 80 membres, rares sont les cas où 35 personnes répondent présentes aux réunions, à tel point qu’ils ne tiennent plus compte de l’atteinte  du  quorum lors des réunions du CE.

C’est pourquoi, il a demandé la réduction du nombre des membres du C.E. de 80 à 33 au maximum, mais aussi, l’application stricte des textes du parti. Il a indiqué que le peuple malien a signé un contrat de confiance et d’espérance avec l’Adema-Pasj qu’il faut respecter. Avant de conclure en souhaitant que ce congrès soit celui du sursaut, de la refondation, du renouveau avec des Abeilles unies.

 

Le manque  de consensus  l’emporte !

Un discours qui ne semble pas avoir été bien saisi par les Abeilles. Surtout dans le choix des membres du comité exécutif et surtout du nouveau président du parti. Un choix qui doit se faire entre Pr Moustaph Dicko et Pr Tièmoko Sangaré.

Les deux jours de congrès n’ont pas pu suffire pour départager les deux hommes. Les hommes de media qui étaient restés aux aguets, lundi 25 mai dernier jusqu’aux environs de minuit au CICB sont retournés à la maison et dans leurs rédactions les mains vides.

Selon un reporter, il leur a tout simplement été demandé de revenir le lendemain mardi 26 mai à 14H, car ils n’ont pas pu s’accorder sur une personne pour diriger le  parti puisque chacun des deux candidats reste campé sur sa position et personne ne compte lâcher prise. Ce qui conduira certainement les Abeilles au vote pour élire leur nouveau président. C’est  donc, après d’âpres négociations, hier, jusqu’à 6 heures du matin, que Tiémoko Sangaré a finalement  été élu président de l’ADEMA-PASJ.

Une situation qui prouve à suffisance que le retour de la cohésion dans la Ruche n’est pas pour demain.  Car ce manque de consensus est de nature à creuser davantage le fossé qu’il ya entre les Abeilles. Un manque de cohésion né du choix du candidat du parti lors de l’élection présidentielle de 2012.

Pour rappel, plusieurs cadres du parti avaient annoncé leur candidature : Iba N’Diaye, Dioncounda Traoré, Sékou Diakité… Ce qui conduira vers des primaires. Cependant, la commission des bons offices mise en place permettra de faire l’unanimité autour de Dioncounda Traoré comme porte-étendard des Abeilles à l’élection présidentielle de 2012. Alors que les  partis politiques se préparaient activement pour cette élection, un coup d’Etat viendra changer tout le programme, et du coup, renverser l’ordre constitutionnel normal.

Après le retour à l’ordre constitutionnel normal, le Pr  Dioncounda Traoré, alors président de la l’Assemblée nationale sera investi président de la République par intérim, conformément à la Constitution du Mali.

Son investiture va aussi changer la donne au niveau de l’Adema-Pasj où les Abeilles devront statuer sur le choix du candidat du parti à l’élection présidentielle de 2013.

Après son investiture à la présidence de la République, le Pr Dioncounda Traoré avait choisi Iba N’Diaye pour veiller sur la Ruche en tant que président par intérim. Une mission à laquelle échouera Iba N’Diaye. Car selon des sources bien introduites dans la Ruche, il voulait être candidat. Mais, il s’est buté à un mur de contestations, surtout de la part de la jeunesse du parti qui roulait plutôt pour Dramane Dembelé dont la candidature était perçue comme une alternance générationnelle au niveau de la Ruche.

Une autre preuve de l’échec d’Ibrahima N’ Diaye dans l’administration de la Ruche a été son incapacité à drainer les Abeilles dans la même direction lors des élections présidentielles.

Pour preuve, selon nos sources, pendant que le candidat Dramane Dembélé battait sa campagne, certains cadres et responsables bien connus de l’Adema faisaient le contraire. Ce qui va conduire le parti à connaitre son plus mauvais score depuis sa création, en arrivant 3ème à l’élection présidentielle.

Ce qui va surtout irriter le camp Ibrahima N’Diaye, c’est lorsque le candidat Dramane Dembélé va appeler à voter pour le candidat du RPM, Ibrahim Boubacar Keita, en lieu et place de Soumaïla Cissé candidat de l’Urd avec qui l’Adema avait signé un accord de soutien au niveau du FDR.

Après cette élection que le candidat IBK va remporter brillamment, Ibrahima N’Diaye et les membres de son clan vont décider de suspendre leurs activités du parti. Mieux, après les élections présidentielles et législatives, l’ADEMA va rejoindre la majorité et va même constituer un groupe parlementaire avec l’ASMA-CFP de Soumeylou Boubèye Maïga, un autre parti membre de la majorité présidentielle.

Autant de couleuvres qu’Iba N’Diaye n’a pas  pu avaler et qui vont le conduire à claquer la porte de l’Adema avant de déposer ses bagages à l’URD de Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition.

D. Diama

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