A la loupe : Présidence du RPM : La guerre de succession ouverte

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Boulkassoum Haidara
Boulkassoum Haidara

Parce qu’il est pressenti pour être le prochain président du Conseil économique, social et culturel et qu’il est « trop vieux » pour restructurer le parti afin d’affronter victorieusement les élections prévues pour avril prochain, le président par intérim du parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM), Boulkassoum Haïdara, voit son fauteuil de plus en plus convoité par certains de ses camarades cadets qui ouvrent ainsi la guerre de succession. La raison est toute simple : il s’agit pour eux de prendre la présidence, donc le contrôle, du parti et se positionner également pour la succession à la tête de l’Etat d’Ibrahim Boubacar Kéita qui, selon plusieurs observateurs, ne se représenterait pas en 2018 à l’élection présidentielle.

A ce petit jeu politicien, deux clans se distinguent : celui de Bocary Treta et celui d’Abdoulaye Idrissa Maïga. Le premier est ministre du développement rural et numéro deux du gouvernement, le second est à la tête du ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation.

Jeux troubles de positionnement

Deux départements très importants dans l’architecture institutionnelle pour la relance socioéconomique et pour la réforme politico-administrative du pays envisagées après la signature d’un accord définitif de paix. Tous deux ont ou auront suffisamment d’argent à investir dans leur campagne pour ravir la présidence du RPM que se disputent déjà Rokiatou N’Diaye et Boulkassoum Haïdara qui ne doit sa place qu’en sa qualité de présidence de la mouvance présidentielle.

C’est à la faveur de la restructuration de leur parti (le renouvellement de tous les organes et instances à tous les niveaux) afin de préparer la tenue de leur prochain congrès et le renouvellement de la direction politique du RPM que les deux clans s’affrontent, ouvertement depuis quelques semaines. Mais avec des stratégies différentes. Bocary Treta aurait entrepris d’imposer son monde dans les différentes structures du parti : comités, sous-sections, sections et bureau national. Tandis que Abdoulaye Idrissa Maïga, lui, prônerait le libre jeu démocratique, c’est-à-dire laisser, à chaque niveau, les militants composer leur bureau. C’est sans doute la raison pour laquelle il est peu actif sur le terrain, préférant se donner à fond aux nombreux défis qui se dressent devant son département : le redécoupage administratif avec la création de nouvelles régions, la décentralisation renforcée avec la régionalisation, la réforme administrative et politique. Par contre, le ministre Treta userait de l’influence de son département sur le monde rural pour entrainer certaines de ses structures dans son combat personnel. Ainsi, dans la zone Office du Niger, il aurait demandé à tous les cadres de cette structure de ne participer à aucune cérémonie ou événement auquel prendrait par son concurrent, le ministre Maïga. Une pareille attitude politicienne est de nature à jouer négativement sur l’action gouvernementale.

Le libre jeu démocratique

Tous deux sont sûrs de leur légitimité. D’autant plus que, depuis son départ de l’Adema, en 2000, ils sont restés fidèles à IBK. Dernièrement, ils ont chacun joué un rôle dans l’élection présidentielle, notamment Abdoulaye Idrissa Maïga qui a été un des principaux responsables de sa campagne pendant que Treta s’activait pour des levées de fonds. Tous deux ont la confiance du chef de l’Etat. Pour l’heure, celui-ci n’intervient pas, ne dit mot…et ne les reçoit pas beaucoup. Préférant sans doute jouer la neutralité puisqu’il aurait dit s’être mis au dessus du parti.

Toujours est-il que derrière ces deux principaux antagonistes se tiennent les portes-flingues, prêts à dégainer en organisant des fuites savantes sur des faits ou gestes de l’ « ennemi ». Au centre se trouvent, dans l’expectative, les seconds couteaux, tels Mahamane Baby ou Karim Kéita, qui attendent que Sébénicoro se prononce pour l’un ou l’autre.

Ainsi, le RPM n’échappe à cette maladie contagieuse  des partis présidentiels africains : les ambitions démesurées qui font que certains préfèrent trafiquer le jeu politique afin de s’imposer aux autres.

 

Cheick TANDINA

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19 COMMENTAIRES

  1. Si IBK veut tuer le RPM ou n’a pas de respect pour le RPM; il peut soutenir Abdoulaye Idrissa Maiga.Une personne imbue de lui même d’une méchanceté incommensurable; qui en veut à tout le monde. Il profite de sa position dans le gouvernement pour terroriser les cadres comme si lui Aliou (Adoulaye I. Maiga) n’est pas passé par les mêmes bancs que ces cadres qui très souvent sont plus diplômés que lui. La haine créée par Aliou à fait que les cadres tournent le dos au RPM. 🙁 🙁

  2. Il est temps que Abdoulaye Idrissa met son orgueil et sa haine de cote , on peut vouloir gerer un parti au pouvoir avec au tant de haine et mechancete.
    Un parti politique cherche des militants et tu ne peux avoir aujourd’hui des militants partout dans ls regions du nord te tu les refuses.
    Dit toi c’est une chance pour toi d’avoir tout le monde derriere toi.

      • Moi egalement , je l’ai appris au moins trois fois. il parait qu’il passe des moments de douceur avec un depute de Gao qui serai Dicko. D’ailleurs les deux sont inseparables.
        C’est jeune qui n’a aucune base politique mais qui sert Abdoulaye Idrissa dans son lit.

      • Au ministere de l’environnment tout monde a cette information.Le jeune depute en question ne quitte jamais le bureau du Ministre.Il ranconne tous les DAF des service rattaches au Ministre au nom du ministre
        et le ministre ne dit jamais quelque chose.

        • A Gao personne ne comprend encore sur quelle base Abdoulaye a propose cet ivrogne comme depute.certainement il ya une raison obscure.
          Le verite finira toujours par triophee.

  3. Mon frère Abdoulaye Idrissa ne peut meme pas gerer sa famille a fortiori un parti politique, il est faux et tres faux.
    Aujourd’hui Gao est bord de la guerre civile a cause de ce con qui se croit au dessus de la planete.

  4. Au Mali, il ne faut pas se leurrer, les mentors ne donnent aucune chance à leurs mentorés, ce fut le cas de Alpha Oumar KONARE et IBK en 2002, et le cas d’ATT et de Modibo SIDIBE en 2012.
    De toutes les façons, il faut que les mentorés se battent pour arracher leur place, sinon les mentors ne donneront jamais.

  5. Primo, tu ne sais manifestement pas comment fonctionne un parti. Deuxio, tu es rentré dans le sujet comme un éléphant dans une boutique de porcelaine, mettant tout sens dessus dessous. Eh bien saches que la guéguerre entre les deux hommes a emergé au grand jour avec le renouvellement des organes (comités, sous-sections et sections) de Gao, où abdoulaye idrissa maiga a entrepris d’imposer ses hommes, au mepris de toutes les règles de convenance démocratiques, terrorisant les cadres du parti qui ne lui seraient pas favorables. Parce que les militants ne sont pas des moutons de Panurge, qu’on ne les met pas dans les organes comme dans un enclos, abdoulaye idrissa maiga a échoué dans sa tentative et a intimé à la mission du BPN, truffée des cadres de son département, de faire avorter le renouvellement de la section de Gao. C’est bien abdoulaye idrissa qui terrorise les militants, utilise les moyens de l’Etat pour les déstabiliser. S’il veut gagner la présidence du RPM et diriger le Mali, qu’il commence par “balayer” devant sa porte. S’il peut.

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