Un an de présidence IBK: Le Mali, c’est pour tous les maliens ! Une violente agitation pour intimider

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Mali - Affaire Tomi: IBK renonce à déposer plainte contre "Le Monde"
Ibrahim Boubacar Keïta, le 3 mai 2014 au palais de Koulouba. © Emmanuel Daou Bakary/Jeune Afrique

La nervosité des défenseurs du bilan d’IBK n’est plus à chercher loin dans la presse malienne. Elle est partout et s’explique surtout par le fait que depuis 1991, pour la première fois,  ils assistent à une des rares campagnes d’information et de sensibilisation de cette qualité et d’une telle envergure contre un pouvoir en place au Mali.

Contrairement à ce que l’on tente de faire croire, IBK ne laisse pas, les opposants mener leurs actions selon un quelconque esprit de démocrate ; mais il subit plutôt en désespoir de cause. L’armada d’articles commandés ou de petites mains injurieuses derrière les claviers sur les réseaux sociaux n’arrivent pas à bout de l’exemplaire ténacité des démocrates.

Le pouvoir n’y peut donc rien ; car personne ne peut contester la réalité des faits : le Mali va très mal, pire qu’il y a un an, lorsque le monde entier était venu à Bamako pour soutenir l’effort de redressement de notre pays. Nonobstant cette évidence, certains comme M. Boubacar Touré Rpm et M. Yacouba Diallo universitaire se livrent à des attaques personnelles en dessous de la ceinture dans le seul but de galvauder le débat de fond. Ils espèrent ainsi voir les scandales s’estomper avec le temps.

Ce qu’ils oublient : Moussa Traoré avait qualifié le mouvement démocratiques de bandes de manœuvres et de voyous ; Jérome Cahuzac, l’ancien Ministre français du budget avait traité le site Médiapart d’illuminé ; ATT aussi avait sous-estimé la portée de la marche des femmes de Kati. « Vous minimisez souvent un arbre, mais on peut en extraire une corde pour vous ligoter comme un fagot »

Rien ne sera plus comme avant !
Le temps du laisser-faire est révolu !
Avant le mousslaha, qui désigne le consensus mou, avait droit de cité dans tous les compartiments de la vie. Le « modèle culturel malien » s’invitait à tout bout de champ, partout y compris sur le terrain politique. On ne pouvait même pas faire son travail d’opposant ou de parti politique sans être invité, supplié à ne perturber  la quiétude du pays. Paraît-il que nos ancêtres étaient de grands hommes, alors il ne faut pas faire de vague ce n’est pas digne d’un noble.

Le « modèle culturel malien » avait gangréné la gouvernance à tel point que les plus Hautes Autorités étaient incapables de sanctionner les coupables de crimes les plus odieux. Et pourtant Machiavel nous rappelle que : laisser impunis certains comportements peut déshonorer la société toute entière. La léthargie du pouvoir face à certains problèmes graves était palpable, des velléités de manifestation  se faisaient sentir.

Cependant, la moindre réaction ou critique soulevait des tollés d’indignations de la part des chefs traditionnels, milieux religieux, des partis affidés et affiliés, des communicateurs traditionnels, des ONG et même de la famille proche. Celui qui se prononçait sur les problèmes sérieux du pays recevait des remontrances de toutes sortes de tous les pans du pays. Avant on ne critiquait pas, on ruminait sa colère, sinon on était livré à la vindicte populaire : gningow, aigriw, hassidiw.

C’est le consensus. Le Parena en son temps avait initié beaucoup d’activités pour créer une certaine dynamique, mais en vain. Peu de gens s’en souviennent malheureusement. Tenez, en 2007 lorsque le Parena à travers Tiébilé Dramé a supplié les Maliens à ne pas donner un second mandat à ATT, au risque de l’implosion du pays, que n’a-t-on pas entendu ? Et pourtant le pays a volé en éclat moins d’un mois avant la fin de ce même mandat de défiance. Peu fier de ça le bélier, mais que faire ?

Le temps de demander des comptes
Ce n’est pas parce que tous les faits et gestes d’Alpha Omar Konaré et d’Amadou Toumani Touré n’ont pas été critiqués qu’il faut laisser faire Ibrahim Boubacar aussi. Autre temps, autre posture politique. Surtout quand on a tiré les enseignements du passé, on ne laisse rien passer, que cela plaise ou non aux francs-tireurs patentés.

Certains partisans d’IBK auraient préféré que l’on soit toujours dans l’ancien système. Lequel consiste à tenter de toucher la fibre patriotique par des slogans alarmistes : le pays est en danger ; il n’est pas bon de vilipender un chef (roi) ; et patati et patata ! Cependant, pourquoi le pays est en danger ? Qui a fragilisé encore plus le pays ? Seule la réponse à de telles questions pourrait conduire à un sursaut de patriotisme.

Des acteurs ont fourni des efforts d’adaptation de leurs comportements politiques au « modèle culturel malien », mais les conséquences néfastes  de cette attitude ont failli emporter le pays, donc rien ne sera comme avant. Tout ce que l’on tente de placer sous le sceau de « l’harmonie de la société » sera largement critiqué et publié ; d’autant plus que les faits mis en exergue sous la gouvernance du chantre du « Mali d’abord » menacent la stabilité du Mali. On ne nous dira plus jamais : vous étiez complices de quelqu’un !

C’est pour cela que la période de grâce ayant duré 7 mois, le Parena fait son travail en tant que parti politique. Messieurs Touré et Diallo dites au gouvernement qu’il nous dise où il va, qu’il nous montre ce qu’il a réalisé et  qu’il nous explique ce qu’il entreprend. C’est tellement simple, trêve d’incantations et de verbatim sur les supposés qualités du Président de la république. Le Peuple demande des comptes sur la place publique.

M. Touré, tous les homologues d’IBK ont déclaré publiquement leurs biens devant leur Cour suprême et les médias en ont eu connaissance : Macky Sall pour ne citer que celui-là, qui l’aurait d’ailleurs envié pour son nouveau joujou 737 et qu’il aime à citer pour faire taire les hassidiw. Alors pourquoi IBK dérogerait à cette obligation ? Y-a-t-il quelque chose à cacher ? Tout citoyen peut exiger que le droit soit dit, y compris Tiébilé.

La dilapidation des maigres ressources du Mali avec cette insolente surabondance des comptes bancaires du clan « Ma famille d’abord », ainsi que la progression des groupes armés sur le terrain dans les régions nord du Mali méritent bien que l’on tire l’alarme. Car le contrat de confiance de 77% des 15% de maliens, dont s’égosillent tant les défenseurs d’IBK est en train de partir en lambeau et le pays avec.

Permettez, Messieurs Touré et Diallo que l’opposition informe le peuple et se mobilise pour anticiper les dangers qui menacent notre pays. Apportez Messieurs les preuves de vos avis contraires, comme l’a fait M. Diallo en publiant des décrets relatifs à la mise en œuvre de l’accord d’Alger. Du concret quoi !

–    Personne n’a obligé IBK à subjectiviser les accords de Ouagadougou au lieu d’y voir une fenêtre de solutions à la crise territoriale : « même si le lapin est son pire ennemi, il faut reconnaître qu’il court vite ».

–    Personne n’a obligé IBK à envoyer contre l’avis de tous, son Premier ministre à Kidal pour aller « jeter l’huile sur le feu », et sacrifier plusieurs cadres de la République.
–    Personne n’a obligé IBK à agiter son doigt en permanence pour proférer des menaces contre les fossoyeurs de l’Etat, sachant qu’il devrait être le premier d’entre eux.

–    Personne n’a obligé IBK à enfreindre aux pratiques les plus élémentaires de la gestion budgétaire, qui crispent aujourd’hui nos relations avec les partenaires financiers. Les dépenses d’un gouvernement doivent être en conformité avec les besoins des populations, d’autant plus que c’est l’extérieur qui daigne à combler le déficit de financement du budget. Et cet apport n’est pas négligeable, à moins que le Peuple ne se nourrisse des louanges, à lui chantés par les griots : Soundiata ceci, Tiramakan cela, etc.

IBK joue avec le feu, il risque de brûler le pays avec sa gouvernance basée sur la victimisation et l’émotion.
Le temps de dire la vérité et de poser des actes concrets

Le Président considère le Mali aujourd’hui comme un pays normal, sans aucune tutelle. Ce n’est pas exact. Il faut dire la vérité aux Maliens, nous dépendons très largement de la générosité des autres. Pour en sortir il faut travailler durement. A ce stade de notre existence en tant que Nation,  nous n’avons pas les moyens pour assurer notre sécurité militaire ainsi que notre sécurité sociale, nous avons besoin de temps et de soutien.

Durant cette année de pouvoir, IBK n’a pas encore pris la mesure de l’ampleur de sa fonction. Il faut le contraindre à le comprendre ; en lui rappelant sans cesse qu’il y a des attentes fortes dont la satisfaction reste non encore entamée. Il faut agir par des voies démocratiques, par des propositions pertinentes et vraisemblables, par des actions ambitieuses qui ne feront pas certainement l’affaire d’une part, de ceux qui croient que l’heure est arrivée pour rattraper des années de traversée du désert, suivez mon regard ; et d’autre part des nostalgiques du régime de l’Udpm qui croient qu’une soi-disant  « vérité finira par triompher » concernant les conditions de renversement du « grand républicain » dixit IBK.

Les porte-flingues devraient comprendre une fois pour toute l’ambition et la finalité de la lutte des démocrates-républicains: Le Mali démocratique et réellement indépendant.
Les hommes politiques qui s’attèlent à cette lutte pour le changement de cap de la gouvernance du Mali sont nombreux, déterminés et surtout débout. Car, « n’an lara, an sara ! »* J. Ki Zerbo
Cissé, Paris
*mais, « si l’on se couche alors on est mort » !

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