Assarid Ag Imbarcawane, Vice président de l’Assemblée nationale : « Nous sommes du nord mais restons républicains »

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Dans son bureau de 2ème Vice président de l’Assemblée nationale, Assarid Ag Imbarcawane s’est entretenu hier avec Le Républicain, à cœur ouvert, sur la 24ème Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, à laquelle il a participé du 27 au 29 novembre à Paramaribo, capitale du Suriname. Nous avons abordé avec le député « nordiste resté républicain », de la crise malienne et sécuritaire. Ce qu’il pense du gouvernement Diango Cissoko et la solution de sortie de crise. A lire !

Vous venez de participer à la réunion de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE à Paramaribo, capitale du Suriname où la crise malienne était l’un des sujets au centre de la rencontre. Que peut-on retenir comme résolutions issues de cette réunion ?

Honorable Assarid Ag Imbarcawane, 2ème Vice président de l’Assemblée nationale

Effectivement, la 24ème Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, s’est tenue du 27 au 29 novembre à Paramaribo, capitale du Suriname. Le Mali avait était inscrit comme sujet d’urgence. Cela signifie que c’est un sujet qui doit faire l’objet de résolutions d’urgence. Donc les députés européens et des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique avaient comme travail de mettre en place des projets de résolutions. C’est ainsi que j’ai proposé au nom du Mali un projet de résolution. Les huit groupes politiques de l’Union Européenne ont déposé chacun un projet de résolution. Nous sommes arrivés à une résolution de compromis qui a été adoptée à l’unanimité des membres de la réunion ACP-UE. Tous les problèmes qui concernent le Mali ont été pris en charge. Toutes les préoccupations de la population malienne par rapport à la crise non seulement institutionnelle, mais aussi sécuritaire, ont été prises en charge. Le fait que nous constatons, avec regret que la communauté internationale, d’une manière générale traine les pieds, tout cela est dénoncé dans la résolution. Les parlementaires ont beaucoup insisté pour que la communauté internationale prenne rapidement en charge les problèmes du Mali. C’est la raison pour laquelle les deux co-présidents ont accompagné la résolution d’une déclaration, qui a pris en compte la situation au Mali et au Congo. Je peux vous dire que le Mali bénéficié de l’appui de l’ensemble des pays de l’Afrique, des Caraïbes et de l’Océan Pacifique, mais aussi de l’ensemble des pays de l’Union Européenne. La dernière réunion des ministres des affaires étrangères de l’Union Européenne a décidé d’envoyer 250 militaires pour former notre armée nationale afin de la mettre à niveau pour qu’elle puisse accomplir sa mission de maintien de la paix.

Pendant ce temps, un nouveau gouvernement mis en place par le Premier ministre Diango Cissoko a vu le jour, quelles sont vos impressions?

Je pense que la communauté internationale est solidaire d’avec le Mali. Parce que la communauté internationale n’arrive pas à comprendre comment le Mali a chuté comme un château de carte. La démocratie au Mali était une démocratie exemplaire mais les parlementaires ne s’attendaient pas aux difficultés que le Mali traverse aujourd’hui. J’ai pris soins d’attirer leur attention sur la possibilité qu’on avait d’avoir ces difficultés, il y’a de cela un an et demi, dès que le conseil de sécurité a voté la résolution 1973 pour intervenir en Libye, parce que je savais très bien qu’il n’y avait que le Mali à avoir des militaires dans l’armée libyenne. Et ils sont tous originaires du nord. Donc ça fait beaucoup d’inquiétude quant aux dégâts collatéraux de l’intervention de l’Otan en Libye. En réalité les parlementaires de l’Afrique des Caraïbe et du Pacifique (ACP) ainsi que l’union Européenne sont solidaires avec nous. Par rapport au nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Diango Cissoko, un homme avec lequel j’ai personnellement travaillé, il y’a de cela plusieurs années, nous avons bon espoir que les choses vont bien marcher. Nous devons sensibiliser la communauté internationale pour lui faire comprendre qu’il est très difficile pour nous aujourd’hui de mettre en place une gouvernance solide tant que nous n’avons pas récupéré l’entièreté de notre territoire national.

Deux missions essentielles du gouvernement à savoir récupérer les territoires occupés et l’organiser les élections ?

La première mission est de récupérer notre territoire. Une fois qu’on aura récupérer notre territoire, on aura réinstallé l’administration, c’est en ce moment qu’on peut parler de bonne gouvernance. Il y a les 2/3 de notre territoire qui est occupé par les étrangers, on ne les connaît même pas, on ne sait même pas d’où ils viennent. Nous avons besoin d’abord de récupérer notre territoire et après organiser des élections sur la base d’un fichier tout à fait correct.

Le gouvernement en place est il à hauteur de ces missions ?

Je le pense. C’est une continuité. Ce gouvernement n’a pas fondamentalement changé. Je pense que le gouvernement est entrain de préparer la récupération du nord ensemble avec la communauté internationale, avec la CDEAO, l’Union Africaine. Nous espérons que dans les prochains jours, ce Jeudi ou vendredi, une résolution sera votée au niveau du conseil de sécurité pour autoriser le déploiement de la Micema. Donc nous espérons que nous allons très rapidement récupérer les régions du nord et je sais également que le ministère chargé de l’administration territoriale est entrain d’organiser les élections. Donc ce sont des choses qui doivent aller ensemble.

Avez-vous l’impression que malgré la crise les institutions de la république du Mali fonctionnent  normalement, l’assemblée nationale par exemple?

L’assemblée nationale a deux missions essentielles. La première c’est de voter les lois, en ce moment on continue de voter correctement les lois. La deuxième mission c’est de contrôler l’action gouvernementale, on continue à le faire. Donc l’Assemblée nationale exerce correctement sa mission mais pas dans l’atmosphère habituelle, vous comprenez très bien que chacun d’entre nous a mal au cœur à l’instant que nous savons que les deux tiers de notre territoire sont occupés par des terroristes. Nous travaillons à l’Assemblée nationale, mais nous avons beaucoup  de soucis comme l’ensemble des citoyens maliens. Tous les citoyens maliens qu’ils soient au nord ou du sud, sont très préoccupés, nous avons des soucis. Même quand vous mangez vous avez le souci de voir qu’il y a des gens qui occupent les deux tiers de votre territoire. Donc vous ne vous sentez pas à l’aise.

L’assemblée nationale a-t-elle mal à ces députés manquant, ceux de Kidal… ?

On s’en occupe même pas, ils ne nous empêchent pas de voter les lois, ils ne nous empêchent pas d’avoir la majorité pour faire notre travail, ils ont opté pour ça malgré tous ceux que la République leur a fait. La République du Mali a fait beaucoup pour ces députés, pour beaucoup de gens qui sont dans ces groupes terroristes. Je pense que notre devoir à nous c’est d’en prendre acte, et que les Maliens sachent que nous, nous restons Républicains. Nous sommes du nord mais nous ne partageons pas du tout l’attitude ni de ces députés et ni des autres terroristes qui sont au nord du Mali. Nous sommes des majeurs et chacun assume ce qu’il est entrain de faire. Par ce que c’est comme ça qu’il faut comprendre le problème.

La session budgétaire a connu un moment d’interruption mais elle est rouverte, où en sommes-nous concernant le budget 2013 ?

Dès qu’on n’arrive pas à voter le budget pendant la session budgétaire conformément à la constitution de notre pays, et si le gouvernement convoque une session extraordinaire pour le vote du même budget, nous sommes obligés de le voter dans les huit jours. La session extraordinaire a commencé lundi, nous sommes tenus  de voter ce budget  vendredi ou samedi, soit dans les huit jours. Nous allons également voter la loi d’habilitation qui certainement au moment où vous m’interrogez, est en délibéré au niveau du conseil des ministres. Donc je pense que d’ici samedi nous allons fermer la session extraordinaire.

Pour terminer quelle est votre opinion  sur la situation sociopolitique actuelle ?

Il faut que les gens réfléchissent. Il faut que les citoyens de notre pays, membres de la classe politique et de la société civile, que tous aient les pieds sur terre et comprennent que notre pays traverse des moments extrêmement difficiles. Nous devons faire preuve de courage. Nous avons besoin de nous entendre pour qu’il y ait une véritable cohésion nationale, nous permettant de surmonter les défis auxquels nous faisons face. En tout cas, il faut oublier la recherche des postes politiques, oublier le partage de gâteau. Et, il faut oublier beaucoup de choses pour véritablement permettre de retrouver notre honneur et notre dignité que nous avons perdus avec la perte des 2/3 de notre territoire occupé par des gens qu’on ne  connait pas.

Quelle est la solution de sortie de crise ?

Nous sommes en train de chercher la solution. Le gouvernement est en train de chercher la solution par l’adoption de la résolution sous le chapitre 7 au niveau du conseil de sécurité, la formation de notre armée, le déploiement de notre armée dans le Nord du Mali et la reconquête des régions du nord, et l’organisation des élections libres et transparentes.

Concomitamment faut-il dialoguer ?

On ne peut pas parler sur le plan ni national ni international sans parler de dialogue politique. Un malien ne peut pas dire qu’il ne négocie pas. Cela fait partie de la culture du malien. Mais il y a des choses qui sont inacceptables, des choses que le Malien n’acceptera jamais. Je pense que nous devons rester ouverts au dialogue et à la négociation, mais nous ne devrons jamais accepter des compromis compromettants. C’est ça la logique du gouvernement, du Président de la République et de l’ensemble de la classe politique malienne. Et nous devons les soutenir dans ce sens.

Propos recueillis par Dansira Dembélé

B. Daou

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16 COMMENTAIRES

  1. continue à faire l’avocat pour le mali,un pays très ingrat à l’égard des touaregs dont une t’a mis au monde.c’est par ignorance que tu joues le globe trotteur à la recherches de solution pour le mali.pour les bambara,c’est seulement eux qui doivent sécher leurs habits là où le soleil brille.C’est leur ignardise qui l’ai fait dire que tous les touaregs sont les mêmes.C’est leur ignorance qui fera d’eux des eternels incapables inchallah et ne vaincrons personne.Au mali,un touareg est synonyme d’imbecile qui n’a droit qu’aux petites choses(Armée,police,gendarme,garde.tu faits honte aux touaregs et à kel tamacheq,espèce mendiant.

    • Ramatou je vois que tu as une haine viscerale contre les autres ethnies du Mali surement que tu fait partie des racistes du MNLA qui pensent qu’ils ne doivent pas etre gouvernes par les “noirs”.Les touaregues du Mali ont ete dans toutes les spheres de l’administration malienne:directeurs, ministres, et meme premier ministre (ag Aghamani).Certains touaregues du Mali ont integre l’armee avec des grades de leur choix c’est ainsi qu’on voir des commendants ou lieutemant touaregue qui ne savent meme pas lire leur nom.Les touaregues patriotes vaguent tranquillement a leur occupation a Bamako et autres villes sans etre inquietes si les gens on sagage tes propriete c’est que tu n’est blanche dans cette histoire.Ramatous saches que l’epoque des rapts,razzia est revolue il faut travailler comme les sarakoles de yelemane ou les minianka de Koutiala ou les bamabara de segou….Faites votre mea culpa vous avez (MNLA) servi de remorque pour les terroristes.Tu dis que imbarcawane fait l’avocat du Mali et toi tu faits l’avocat des diables (Mnla,Ansardine, mujao, aqmi…) que chacun s’assume!!!

    • Donc a bien vous lire vous verrait pas d’inconvénient a ce que vous retire de ces métiers ingrats(Armée,police,gendarme,garde)je propose que l’accès a ces métiers soit proscrites a tout Touaregs ou tamasheqs jusqu’à nouvel ordre, a la place des projets sociaux et des fonctions administratives pour ceux qui ont les compétences il est en effet difficile d’échappés a certain postes “petites choses” lorsque qu’on a pas le niveau requis.

    • Ramatou ta haine insensée te retournera, nous n’allons jamais donner des prétextes au MNLA avec les propos racistes…nous savons qu’au Mali nous avons toujours vécu en harmonie, mais saches une chose le mensonge ne prendra jamais de la hauteur sur la réalité. le Mali c’est pour nous tous…les voleurs les mendiants, les menteurs et les menteuses comme toi les assassins naïf du MNLA et tous les ignares de ton espèces font tous partie de pays heureusement ou malheureusement , nous devons compter sur tous cela dans nos perspectives d’avenir. Enfin nous tiendrons en compte ton ignorance pour te rentre capable de voir la lumière car tu gis dans l’obscurité paix à ton âme!

  2. continue à faire l’avocat pour le mali,un pays aussi ingrat à l’égard des touaregs dont une t’a mis au monde.tu te plait dans ce rôle de globe trotteur pour la cause des bambara au lieu de t’occuper de tes frères éparpillés à travers les camps des réfugiés au burkina,mauritanie,algerie et autres.tu n’as jamais été dans ton village natal de djebok mais tu as le courage de t’envoyer pour l’Europe pour un pays(mali)qui ne reconnais pas ton patriotisme.tu mouilles le maillot pour obtenir la résolution de l’ONU qui ouvrira la porte à ton assassinat par la médiocre armée du mali.une armée ennemie des touaregs qui lui sont toujours restés fidèles.ta satisfaction matérielle et morale se limite à rester dans le fauteuil de député mendiant pendant 20 ans car,depuis 1992,tu es à l’assemblée nationale .combien de tes frères touaregs sont directeurs nationaux,combien de tes frères sont ambassadeurs,combien de tes frères ont occupés ou occupent des postes ministériels importants,combien de tes frères sont simplement plantons au ministere de l’economie,de la santé,des mines,de l’administration territoriale et j’en passe.vivement la résolution et tu seras foudroyé par les fous de badalabougou ou de bagadadji.le mali est ennemie de la peau blanche en particulier et de celui qui veut partager le gâteau en général.Le saccage de nos familles à travers le territoire lors des evenements d’avril 2012 te suffit largement pour te rendre compte du degré de haine que le mali a pour tes semblables.
    comme tu cires les chaussures de dioncouda,tu peux rester en attendant que les badauds de bamako te fracassent la tête à l’instar de dioncounda sur les hauteurs de koulouba.Comme tu masses chaque soir les épaules de sanogo à kati,tu peux rester en attendant que ses bidasses te cravachent à l’instar de cheik modibo diarra.Si le mali n’a pas épargné modibo sidibe,soumaila cissé,att et des noirs comme eux,ce n’est pas un descendant de kawoussane ag qu’il vont consideré.

  3. Merci monsieur c’est correct. Que Allah le tout puissant nous guide et nous protège contre toute mauvaise intention contre notre patrie. Soyons prudents dans les negociations et prenons nos gardes bonne chance pour le Mali.

  4. Nous devons faire confiance à ce Monsieur très experimenté de la vie politique nationale.Il connait ce que ses parents égarés ignorent.Il a été clair dans ses explications même si certains parmi nous peuvent avoir de doutes.Il ya des choses qu’on peut accepter et d’autres non sans pour pour autant les définir.Nous savons tous les lignes rouges à ne pas les franchir.D’ailleurs, il n’ cesser de dénoncer ces attaques depuis le debut et je l’ai entendu plusieures fois sur rfi.Nous pouvons compter sur ses qualités d’homme politique mais aussi comme un sage de la communauté touareg.

    • L´attachement d´une personne á une nation ne se definit pas á travers son appartenance éthnique.Le terme doute que tu as émis me paraît demesurer,car tu le dis ainsi pour le fait que monsieur est touaèregue.Le Mali n´est pas seulement bambara,koroboro,peul,malinké,il est également tourègue,arabe,et j´en passe.La loyauté ne se definit pas par ce critère,ce qui est sûr c´est que lui il est admirablement á son pays le Mali,plus qu´un certain sanogo,qui se refugie avec armes et bagages á Kati.

  5. Merci Imbarcawane; le peuple vous est reconnaissant. MAis ces apatrides du MNLA nous ne les pardonnerons jamais. Ils seront traduits devant la justice pour avoir ouvert les portes du Mali à des terroristes.

  6. Les cadeaux et le chaos

    Frappé par une crise violente et multiforme, le Mali peine depuis 9 mois à trouver une solution pour sortir la tête de l’eau.

    Le nord est occupé et la gouvernance du pays est erratique, instable, douteuse et inefficace.

    Le pays est suspendu aux désidératas de la communauté internationale, de ses voisins encombrants ou inquiets, des hors la loi qui ont élu domicile au nord et des querelles de chiffonniers qui rendent sa gouvernance chaotique.

    Pour vous situer dans l’échelle de l’avancement dans la résolution de cette crise malienne , imaginez un vaste chantier d’un bâtiment à dix étages, après neuf mois de travaux nous, sommes toujours au niveau des travaux de fondation.

    Pourquoi un tel enlisement, pourquoi tant de retard, pourquoi tant d’hésitations, pourquoi tant de questionnements pour délivrer une population prise au piège de l’obscurantisme au nord et de l’irresponsabilité au sud?

    Qui est le facteur de déblocage?

    Qui bloque quoi pour que le Mali ne recouvre pas sa souveraineté et son intégrité territoriale?

    La mobilisation de la communauté internationale est telle contre productive pour le Mali ou c’est le Mali lui même qui porte en lui le germe de son autodestruction programmée?

    Pour répondre à ces questions à apparence simples mais qui peuvent s’avérer compliquées à répondre, nous devrons poser les postulats de base des relations internationales, des relations humaines, pour identifier les mécanismes qui sous-tendent le fonctionnement d’un état africain comme le Mali, la mentalité de ses habitants, la qualité de sa gouvernance et sa coopération avec le reste du monde.

    La compréhension de ces phénomènes nous permettra de comprendre pourquoi le pays est vulnérable face aux chocs externes et internes et pourquoi il peine à se défaire de cette crise.

    Rassurez vous mes amis j’essaierai d’être bref sinon un développement normal de ces sujets pourrait remplir des volumes et dépasserait largement le cadre d’un article de presse.

    Les relations internationales sont régies par un jeu complexe d’intérêts qui s’apparente au Poker.

    Dans leurs relations les nations agissent par intérêt plutôt que par amitié.

    Mais il y a plusieurs sortes d’intérêt (financier, stratégique, culturel, moraux…)

    Cela dit la communauté internationale agit par intérêt mais celui ci n’est pas forcément financier et il faut analyser cas par cas pour identifier la nature des intérêts en jeu dans chaque agissement à telle ou telle partie du globe.

    Les relations humaines se fondent aussi sur des jeux d’intérêt mais puisent leurs caractéristiques essentielles dans le rapport de forces.

    L’homme depuis la nuit des temps a tendance à s’imposer sur plus faible que lui pour exister ou pour mieux exister.

    Ça ne date pas d’aujourd’hui et ce n’est pas prêt de terminer maintenant.

    Au Mali les mentalités, les pratiques et les comportements dans la société ont contribué durant les 40 dernières années à produire plus de gens faibles que de gens forts (absence de scolarisation, pauvreté, chômage massif, condition de travail rudimentaires et très peu génératrices de revenus, santé précaire, espoirs brisés…)

    Nous vivons dans une société qui ne permet pas très bien la mobilité sociale (le fils de pauvre a 80% de chance de rester pauvre alors que le fils de “riche” a 80% de chance de rester “riche”).

    [excusez moi les guillemets car pour moi il n’y a pas de riche au Mali, conviction personnelle qui n’engage que moi].

    Dans ces conditions, le facteur clé du succès pour un individu au Mali actuellement, c’est de s’approprier illégalement les biens publics au détriment de la morale, de la dignité, de la probité et des toutes les valeurs connues dans la société.

    Et bien entendu tout le monde ne peut pas accéder aux biens publics dans un pays pauvre avec une forte croissance d’une population majoritairement jeune.

    Donc forcément un océan de désolation se dresse devant les autorités du pays et les urgences sociales sont multipliées par cent par rapport à la normale.

    Dans cette situation il n’y a pas, malheureusement, une gouvernance efficace, juste et responsable pour répondre au aspirations des peuples.
    Trop de bruits circulent, Moussa, Alpha, ATT, Dioncounda…

    Mais, la réalité est que le Mali jamais eu une gouvernance responsable mis à part le régime de Modibo Keita qui savait ce qu’il faisait, tous les autres naviguent ou ont navigué à vue si jamais ils ne dormaient pas dans le bateau.

    Dans cette gouvernance du sommeil profond et insouciant, les actifs et le patrimoine du pays n’ont jamais été sauvegardés contre les chocs externes et internes au pays, les forces néfastes et les mauvaises pratiques.

    La coopération avec les pays voisins et même la coopération tout court, a été inscrite dans un registre d’état faible qui cherche de manière permanente et systématique des faveurs et de l’assistance sans jamais mettre en avant les indispensables intérêts du Mali.

    On se pose même la question, a t-on jamais cherché à identifier et à atteindre nos intérêts?

    Donc les vraies solutions aux crises du nord ont été occultées, ignorées dans une aimable négligence par une politique permanente de fuite en avant et de cadeaux gratuits aux chefs rebelles sans jamais prendre en compte les conditions et les préoccupations des populations vivant dans l’extrême pauvreté.
    Iyad Ag Ghali, Bilal Ag Chérif et tous leurs semblables sont depuis trop longtemps dans une recherche éhontée et facilitée de leur gain et gloire personnel et clanique plutôt qu’une quelconque solution aux multiples problèmes quotidiens des populations, touareg, arabes, sonraï, peuls, Belah qui désolent dans le nord du Mali.

    La technique de la fuite en avant soulage à court terme ces Al Capone et ces Dalton du désert malien (par des négociations et accords bidons), mais elle ne résout jamais une crise profonde de la morale qui s’est versée sur la société malienne comme l’encre d’un écolier brouillon se verse sur son cahier.

    Et on a beau être un athlète aguerri des marathons, à un moment donné il faut s’arrêter de courir sinon le cœur lâche car il est conçu comme cela.

    Mais au Mali, croyez moi nos athlètes de la gouvernance chaotique ne s’arrêtent jamais, d’ailleurs être nommé ministre est perçu d’abord comme un bonheur et un accomplissement personnel, une jouissance familiale qui marque l’avènement d’un clan, donc un cadeau inespéré pour prendre sa revanche sur la société et non pas comme une charge de travail engageant une nation ou une lourde responsabilité devant l’histoire et le peuple.

    C’est pour cela qu’il y a tant de batailles et de déchirements pour rentrer dans un gouvernement, et tant de tractations pour ne pas y être éjecté.

    Et l’Ortm est très fière de montrer le luxe clinquant et insolent de la salle de réunion du conseil des ministres à Koulouba, plutôt que de montrer la détresse des enfants maliens dans les camps des réfugiés maliens en Mauritanie, au Niger, au Burkina, en Algérie et au Mali.

    “Passion du service public” oblige!

    La soldatesque de la garnison de Kati a bien compris la même attirance inutile pour le luxe en s’occupant d’abord au “siège” du Cnrdre à Kati plutôt que de songer à doter Diabali et Sevaré en orgues de Staline.

    Il y a un décalage révoltant entre ce que font les dirigeants du pays et les conditions réelles des populations qu’ils prétendent défendre.

    Alors que les défis sont déjà énormes par rapport aux capacités de l’état (finance et ressources humaines), il faut soit réduire de manière drastique le train de vie de l’état soit tendre la main à la communauté internationale.

    Celle-ci a des intérêts moraux surtout en matière de droits de l’homme, de bonne gouvernance et de démocratie, toute chose égale par ailleurs.

    Le jour où le maliens comprendront cela, la soldatesque de Kati, s’écartera du pouvoir, les élections seront organisées, le pays recouvrera son intégrité territoriale, les cadeaux aux bandits du nord et aux ministres insouciants prendront fin en même temps que le chaos que vous connaissez dans le pays.

    • merci Kassim car tu l’as si bien dit :je cite”les vraies solutions aux crises du nord ont été occultées, ignorées dans une aimable négligence par une politique permanente de fuite en avant et de cadeaux gratuits aux chefs rebelles sans jamais prendre en compte les conditions et les préoccupations des populations vivant dans l’extrême pauvreté.
      Iyad Ag Ghali, Bilal Ag Chérif et tous leurs semblables sont depuis trop longtemps dans une recherche éhontée et facilitée de leur gain et gloire personnel et clanique plutôt qu’une quelconque solution aux multiples problèmes quotidiens des populations, touareg, arabes, sonraï, peuls, Belah qui désolent dans le nord du Mali”.
      et ajoutons que nos gouvernants actuels font la cour auprès des marabouts qui ne peuvent penser qu’en marabout mais jamais en politique. Car comment en tant que religieux on cautionne des attrocités portées aux humains et en même on s’interpose à la solution de mettre fin à cette situation?. VOYEZ VOUS MEME!!!!!!

      • Soyez un peu conséquente avec vous même vous pensez sérieusement que vous pouvez ignorer le problème d’une armée qui a traversé les régimes avec des problèmes aussi graves. Les gens sous vraiment rapide quant il s’agit de critiqué les politique, mais quand il s’agit de l’armée (et je ne parle pas de Sanago)non sérieusement…
        Vous cherchez vraiment loin les solutions, c’est la peur ou c’est anticonstitutionnel ?
        Un peu de courage même si c’est intellectuel

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