Tentative de destitution du président de l’Assemblée nationale du Mali : Des députés ‘’frondeurs’’ de la majorité dans la peau de l’opposition ?

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Issaka Sidibe président de l’Assemblée nationale

Depuis le début de la 5ème législature de l’Assemblée nationale, son président Issaka Sidibé dit Isaac n’a cessé de s’attirer les foudres de certains de ses collègues, surtout ceux de l’opposition. Il lui est reproché par les députés de l’opposition, sa façon de donner ou de retirer la parole. Celui que rien ne prédestinait comme deuxième personnalité du pays fait aujourd’hui face à une adversité qui ne dit pas son nom au niveau de l’Assemblée nationale.

Pour rappel, bien avant son élection, tout portait à croire que c’est l’honorable Abderrahmane Niang, l’un des plus intimes amis et fidèles du président Ibrahim Boubacar Keita qui était annoncé pour  occuper ce poste. Mais à la surprise générale, c’est  l’élu de Koulikoro qui se trouve « malheureusement » être le beau-père du fils du président de la République qui sera finalement choisi comme président de l’Assemblée nationale. Il était en compétition avec  l’honorable Oumar Mariko, député du parti SADI, pour ce poste. Auquel, Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition  n’a pas postulé.

Sans surprise, Issaka Sidibé qui était soutenu par les députés du RPM ceux des partis de la majorité va passer haut les mains.

Des sources bien introduites  confessent que  l’honorable Abderrahmane Niang s’est désisté pour un autre poste qu’on lui aurait proposé. Celui de président de la Haute Cour de Justice qu’il préside aujourd’hui, même si  l’institution n’existe encore que sur papier.

Un président assisté par un bon « Segal »

Pour s’assurer un bon mandat à la tête de cette haute institution, Issaka Sidibé avait besoin d’un temps d’apprentissage. Cela pouvait  certainement s’expliquer par son manque de maitrise des textes réglementaires  de l’Assemblée nationale, tout comme bon nombre de ses collègues. Heureusement pour lui qu’il a à ses cotés un jeune juriste qui maitrise tous les contours du poste qu’il occupe pour avoir servi son prédécesseur sous la transition et qui lui vient souvent en aide lorsqu’il s’agit de trancher une situation qui suscite de la politique lors des sessions. Il s’agit bien de Dr Madou Diallo, secrétaire général de l’Assemblée nationale. Un cadre valeureux dont certains députés de la majorité ont toujours voulu que Isaac s’en débarrasse car étant issu de l’URD.

C’est surtout dans la distribution et le retrait de la parole lors des sessions qu’Issaka Sidibé s’est attiré les foudres des députés de  l’opposition regroupés qui l’accusent avec véhémence de privilégier ceux de la majorité, avec souvent à la clé des prises de bec avec certains députés comme Alkeidy Touré, Amadou Cissé, Mahamadou Hawa Gassama,… Sans compter aussi certains députés de la majorité qui interviennent souvent pour démontrer leur expérience sur le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Notamment, l’honorable Oumar Mariko…

Alors que cette situation existe, voilà que certains députés de la majorité commencent à faire le jeu de l’opposition. Du coup, Issaka Sidibé est traité de tous les noms d’oiseaux et accusé de tous les péchés d’Israël. Les liens familiaux avec la famille présidentielle en sont pour beaucoup.

D’abord, il lui est reproché d’avoir  violé le règlement intérieur et le manuel de procédures de gestion administrative, financière et comptable de l’Assemblée nationale en s’octroyant tous les marchés de cette institution, d’avoir donné plusieurs marchés à sa fille qui se trouve être la femme d’un autre député et pas des moindres : l’honorable Karim Keita, fils du président de la République. D’autres reproches qui lui sont faits par les députés frondeurs  est « son faible niveau intellectuel et son manque de leadership » et des détournements de fonds avec à la clé, l’octroi à sa propre personne de primes de voyages, jamais effectués ou effectués partiellement. Bref, tous les ingrédients avaient été réunis pour tenter de destituer Issaka Sidibé.

Le point culminant de cette manœuvre est la lettre confidentielle envoyée au président de la République par certains de ces députés pour l’informer sur « les pratiques indignes» du président Issaka Sidibé.

Dans cette lettre confidentielle, fulmine notre source, les députés frondeurs ont même évoqué une « opacité » sur la gestion faite par le président Issaka Sidibé de  ses fonds de souveraineté et l’attribution de certains petits marchés de l’Assemblée nationale à sa fille. Il s’agit des marchés de tapis, moquettes, rideaux et autres meubles de l’Assemblée nationale.

Un cadre de l’Assemblée nationale qui a vu défiler trois présidents confesse, sous le sceau de l’anonymat, que le président Issaka Sidibé est un travailleur car selon lui, depuis qu’il est à l’hémicycle, c’est sous cette législature qu’il voit les députés travaillés comme il se doit. Aussi, selon lui, certaines des pratiques qu’on attribue au président Isaac ne datent pas d’aujourd’hui, mais, seulement, les députés n’en ont jamais fait tout un plat comme le font ceux de la 5ème législature.

« Issaka Sidibé est victime de ses liens familiaux avec la famille présidentielle. C’est pourquoi, tout ce qu’il fait ou pose comme acte est sensible et interprété autrement », indique un autre cadre, toujours sous le sceau de l’anonymat, tout en reconnaissant qu’avec lui, les députés travaillent vraiment.

D. D

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3 COMMENTAIRES

  1. J ai pitie quand je lis ces commentaires oh le mali ou vas tu ,pourquoi tu souffres tant ahhhh mon dieu vient nous en aide pour faire disparaitre a jamais ces types de politiciens comme le president de l assemblee nationale et surtout ibk

  2. Ce comportement de certains élus font honte aux citoyens. Un groupe des députés qui écrivent au Président de la République pour l’informer des mauvaises pratiques de gestion alors que les textes de leur institution permettent de freiner lesdites pratiques sans se référer à une autre institution.
    Quelle honte que des élus du peuples s’érigent en petits dénonciateurs incapables de dire à l’Honorable SIDIBE la vérité de homme à homme tel qu’il se doit dans nos traditions.
    Petites gens, comment un malien, de surcroit un élu du peuple, peut enfreindre de façon si vulgaire les rapports entre “beaux-parents” en écrivant à IBK le comportement négatif de son” bouranké”; Est-ce à IBK de venir à l’AN pour faire appliquer les règles du manuel de procédures et du règlement intérieur. “Soyez garçons”. Pauvres de nous.

  3. Ce n’est pas le Président de l’Assemblée Nationale mais bien le Président de la République qui doit partir. 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀

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