Attaques frontales contre les institutions internationales : Les incongruités du député Hadi Niangadou

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Selon le sulfureux député Hadi Niangadou de la Commune II du District de Bamako, les institutions internationales soumettent le Mali à un chantage et à un diktat; elles veulent infantiliser l’Etat et le peuple maliens. L’arme du crime qu’elles ont commis contre le Mali, est leur exigence de la prise de sanctions  contre ceux qui, à gorges déployées, ont mangé avec pieds et mains les deniers publics, qui ont festoyé tels des hyènes sur le corps gisant de la République, peinant à se relever de cinquante quatre ans d’assauts continus que ses élites lui ont infligé.

Contre ces faux amis de notre pays, sa stratégie de contre-attaque est d’une géniale simplicité; il suffit de s’unir tous derrière le président de la République qui, avec son seul index levé, est capable d’arrêter milles légions étrangères aux frontières de notre pays, à condition évidemment que nous hissons cet appendice au-dessus de nos têtes, pour montrer à cet ennemi qui découvre son front bombé que le Mali ne sera jamais l’œuvre de leur volonté. Devant l’ignominie de tels propos, dans une autre période de la vie de notre pays, nous aurions pu nous contenter d’un rictus ou même de penser que l’étalement de tant de malhonnêteté intellectuelle au grand jour, suffirait à disqualifier son auteur. Mais, force est de constater que le discours qui consiste à rendre responsable de nos échecs la nébuleuse, «les autres, les Blancs, l’Occident, la France…», trouve encore trop d’échos favorables et n’est pas une des moindres raisons de la décadence de notre pays. Avec de telles idées dominantes qui tendent à déresponsabiliser les Maliens, l’horizon de l’amorce d’un vrai développement économique et social de notre pays sera sans cesse repoussé.

Le député Niangadou est très conscient des effets qu’il attend de ses dires. Il ne faut point penser que c’est la situation économique et financière difficile du pays qui l’a ahuri, ou le stress de l’interview qui l’a fait délirer au point de nous servir des inepties indignes d’un élu du peuple. Non plus, il ne faut les ranger dans la catégorie des propos  démagogiques et des supercheries que la majorité des politiciens maliens nous servent en période électorale.

Ce que Niangadou tente, est une prise d’otage intellectuelle. Il veut faire croire au peuple que son sort est lié à celui du régime en place, que la remise en question de l’ordre politique qu’il soutient et qui le nourrit, aura davantage de conséquences néfastes sur le peuple que sur ceux qui sans cesse, poussent vers l’avant un pays déjà au bord du précipice. De tels discours ont traversé l’histoire de l’humanité et ont toujours été combattus par les partisans de l’égalité et de la liberté. Au cours du 20ème siècle, tous les régimes politiques abominables se le sont appropriés et de cette mondialisation, l’Afrique n’est pas du tout restée en marge. Elle qui n’a presque connu, dès l’ère des indépendances, que des dictatures plus criminelles les unes que les autres, dont les abominables cortèges de meurtres politiques et de massacres de populations à grandes échelles criminelles hantent encore le subconscient des peuples et qui ont contribué à forger le mythe d’un continent arriéré et incapable d’être dans son temps.

Lorsque les discours ne suffisent plus, ils instrumentalisent des différences ou des rivalités réelles ou imaginaires pour faire croire en un essentialisme des différences supposées origines irréductibles de tous les conflits. L’ennemi est construit et rangé dans la nébuleuse catégorie «les autres». Tout ça pour qu’ils continuent à envoyer leurs copines faire du shopping en Europe, leurs enfants étudier en Amérique du Nord et eux-mêmes aller se faire prescrire de l’aspirine en France au moindre mal de tête. C’est pour cela qu’il faut interrompre l’entreprise en la démasquant dès sa conception et la faire avorter.

Abdoulaye Shaka BAGAYOGO

Source:  L’Oeil du Mali

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