Avatar des nouvelles technologies : Les jeunes maliennes se noient dans les réseaux sociaux

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L’accès facile aux portables, Androïde, iPhone… à la connexion wifi ou même au forfait Internet a révolutionné le monde. Le comportement, aussi moral que physique, des jeunes en a pris un sacré coup surtout les jeunes filles dont l’éducation ne cesse d’en pâtir.

 Depuis de nombreuses années, Internet et tout ce qui va avec (réseaux sociaux) a largement envahi nos espaces de vie. Que ce soit personnel ou professionnel tout le monde est connecté.

L’accès facile aux portables, Smartphone, Androïde, iPhone mais aussi à la connexion avec les wifi et les forfaits Internet a révolutionné le monde et changé le comportement des individus surtout les jeunes.

La téléphonie, l’informatique, l’Internet font aujourd’hui partie intégrante du quotidien des  jeunes filles. L’Internet, à travers sa popularité flagrante, ne cesse de faire parler de lui, surtout au sein de la population jeune de plus en plus attirée par le réseau virtuel mondial.

Avec les taux de connexion qui ne cessent de grimper, des technologies qui se banalisent et un désir certain de se créer des champs relationnels, l’Internet met en place de nouveaux réseaux plus larges, plus vastes, plus ludiques mais aussi moins facilement identifiables que ceux auxquels la génération précédente était habituée. Ces réseaux sociaux ont des avantages mais aussi des inconvénients pour les utilisateurs.

Il s’agit en l’occurrence de Facebook, Linkedin, Vadeo, Daylimotion, Instagram, Badoo. Chacun d’eux comporte sa spécificité.

Les réseaux sociaux ont permis de libérer la parole et de partager des informations intéressantes plus visibles. En exemple nous pouvons citer des expositions, des lieux inédits, des sorties de livres, etc. Mais à côté, ce partage d’information a induit un certain libertinage où plus rien n’est “tabou”.

Sur les groupes WhatsApp, Facebook ou Viber, le phénomène “sexe virtuel” est présent avec audio, les photos et les vidéos sexuellement explicites. La sexualité, sans aucun contrôle parental, est donc bien présente sur les réseaux sociaux, la pudeur n’est plus d’actualité, des modèles qui, pour la plupart, ne sont pas des meilleurs, sont véhiculés et à travers des jeunes filles innocentes s’identifient.

“Les premières victimes de ces  « sexe-tape » sont des filles. Comme nous pouvons le constater, leur naïveté et leur tendance à s’investir dans les relations font qu’elles peuvent se retrouver à la merci de véritables prédateurs. En dehors des dangers que revêtent ces prédateurs (viol, séquestration, harcèlement, etc.) nous assistons à un fait, celui de l’identification des filles à certains modèles présents sur ces réseaux sociaux. Pour elles, ces modèles reflètent la réussite sociale et cette aisance à laquelle elles aspirent. Elles se laissent alors entraîner dans des réseaux sociaux ‘d’escortes’ ou ‘call girl’ avec son lot de conséquences pour elles et leurs familles”, souligne Mme Diarra Maïmouna Ndiaye, sociologue.

“Pour une minorité de jeunes filles, l’impact est positif, dans la mesure où les réseaux sociaux sont pour elles un cadre pour s’informer, s’instruire, faire de échanges instructifs avec d’autres personnes et élargir leurs horizons d’amitié”, témoigne Zégué dit Moussa Diarra.

Pour une majorité de filles, les réseaux sociaux n’ont rien à voir avec l’apprentissage ou l’amélioration de leurs connaissances. Au contraire, elles en font un endroit d’extravagance, de règlements de comptes, de publications ayant pour finalité de récolter ce qu’elles-mêmes appellent “les j’aime”. Une manière de se croire star ou vedette. C’est la triste réalité. Selon Zégué dit Moussa Diarra, étudiant-chercheur en ingénierie des technologies et systèmes de l’Université Badji Mokhtar d’Annaba/Algérie.

 

L’influence négative  des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux ont des influences négatives méconnues ou très souvent négligées par  les jeunes filles. Les réseaux sociaux sont virtuels mais à force de les utiliser on est tenté de prendre les choses pour la réalité. Les réseaux sociaux ont considérablement changé le mode de vie des jeunes filles.

Pour Yah Bagayoko, “les réseaux sociaux sont devenus des endroits de distraction pour les jeunes filles qui passent la majeure partie de leur temps à tchatcher ou en publiant leurs photos. La conséquence c’est qu’elles n’ont ni le temps de lire ou apprendre ni la tête pour les études”.

L’influence est si réelle que certaines jeunes filles en voyant sur Facebook, Instagram… les photographies de leurs amis en train de boire et de fumer n’hésitent pas à copier les faits. Nous allons ainsi vers une nouvelle génération de consommateur.

Quand les jeunes créent des groupes sur WhatsApp, Facebook ou sur Viber, la liberté d’expression est à l’honneur, fini les “tabous”, les “coutumes”, et les “traditions”. D’ailleurs, on n’y trouve une nouvelle tendance, le sexe virtuel ou sexe à l’ère du numérique avec les  audios, les photos et les vidéos sexuelles explicites. C’est la génération perverse.

Daouda, un jeune administrateur d’un groupe sur Facebook dénommé “Zéro complexe”, le confirme. Il nous laisse entendre que “dans le groupe on parle de tout, même de nos relations sexuelles parfois dans les moindre détails, car notre slogan c’est ‘Pas de tabou’ et tous les membres adhérent à cette vision”.

“Les réseaux sociaux dégradent les bonnes mœurs. Ils ont permis aux jeunes filles d’échapper au contrôle des parents. Même la fille du grand leader religieux du temps pourrait échapper à tout contrôle grâce à ces réseaux à plus forte raison les 90/100 des filles inscrites aux écoles et universités classiques. C’est l’effet de la mondialisation. On n’y peut rien”, assure Yah Bagayoko.

La sexualité est bien présente sur les réseaux sociaux, la pudeur n’est plus d’actualité. D’ailleurs le mot n’existe plus chez certaines jeunes filles avec leurs photos nues ou à moitié nues postées sur leur page.

Bien évidement la plupart des parents ne connaissent pas ce côté néfaste des réseaux  sociaux qui pousse leurs enfants à la perdition des valeurs. Il y en a même qui ne connaissent pas le terme réseaux sociaux. Pas étonnant puisque les réseaux sociaux sont récents et n’existaient pas à leur époque.

Si certains parents ignorent ce côté obscur des réseaux sociaux, d’autres en sont bien conscients. Nous avons pu recueillir l’avis d’un parent qui nous relate ce constat amer. Pour ce père de famille, “on connait les influences des réseaux sociaux. Mais le problème qui se pose c’est qu’on ne peut plus contrôler nos enfants. La seule chose qu’on peut faire c’est de discuter avec eux et les sensibiliser sur les influences des réseaux sociaux”.

L’implication des parents pourrait être déterminante. “L’implication parentale pour contrôler les comptes et publications de leurs enfants, la sensibilisation tant à l’école qu’en famille et surtout que les jeunes entre eux se donnent des conseils, pour soulever les questions liées aux conséquences néfastes dans l’avenir, de telles attitudes des jeunes filles (et même des garçons). Mais la meilleure solution et plus en mesure d’être pérenne c’est la prise de conscience des acteurs concernés par le phénomène. Songer à leur avenir. Et savoir que tout ce qu’on fait comme action ou acte dans le présent, militera soit en notre faveur, soit en notre défaveur dans l’avenir”, rappelle Zégué dit Moussa Diarra.

L’un des impacts des réseaux sociaux dans l’éducation des filles est aussi la baisse du niveau intellectuel. Depuis l’avènement des Smartphones, Internet et autres, nous assistons à l’émergence d’un vocabulaire spécifique lié à ces nouveaux outils de communication. Il s’agit du langage SMS. Le SMS ou si vous préférez les abréviations SMS  sont surtout utilisées par les propriétaires de téléphones portables. Il permet de taper plus vite et d’écrire moins. On gagne ainsi du temps et aussi comme sur les téléphones portables la taille d’un SMS est limitée, le langage SMS permet de ne pas dépasser la taille limite d’un SMS ou d’en envoyer moins.

A force d’utiliser ce langage, les jeunes (filles et garçons) ne font plus d’effort pour connaitre et employer en d’autres lieux et circonstances l’orthographe appropriée et certains mots et /ou expressions. Aujourd’hui, il n’est pas rare de lire “ce langage SMS” sur des rapports, courriers ou même feuilles d’examen. A côté de la problématique autour de l’orthographe, nous constatons également que l’utilisation Facebook entrave surtout la concentration.

Tout compte fait, les réseaux sociaux sont des outils indispensables, il revient à chacun de nous d’en faire bon usage ou pas.

Hawa Sy

 

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