Billet : Ah ! ces premières dames !

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L’auteur ivoirien Isaïe Biton Koulibaly de « Ah ! Ces femmes ! » écrira peut-être une nouvelle sur les Premières Dames, spécifiquement. Nous « déposons une brindille » sur la nôtre, qui est si gentille, avant de continuer cette histoire sur la digne de nos moitiés de nos présidents, qui ne pourrons sûrement pas se plaindre d’immixtion dans leur vie privée, puisqu’ils sont les premiers à appeler leurs femmes à leurs côtés sur la scène publique.

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Et c’est le départ de Mme Sarkozy, dont le mari est pourtant un adversaire déclaré de la polygamie, qui nous en donne l’occasion. Est-il vrai, comme on l’a écrit dans certains journaux, que ce n’était pas grave, que les Français n’avaient pas élu un couple ? Pourquoi les chefs d’Etat occidentaux s’affichent-ils donc toujours avec leurs femmes, le jour de leur élection, lors des visites d’Etat aux pays étrangers ? Ils les envoient en mission, comme Laura Bush, qui était à Bamako en septembre dernier. Elles sont présidentes elles-mêmes de fondations, mais surtout, elles secondent et secourent leurs augustes maris (malgré leur émancipation, qui leur permettrait pourtant de militer dans l’opposition).

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Ainsi, Mme Mitterand a dirigé la Fondation « France Libertés » accusée par le Général Moussa Traoré de l’avoir renversé. Alors que c’est la femme de ce dernier qui porte le chapeau de cette chute, selon le peuple malien qui lui reproche d’avoir confisqué, avec son mari, le dernier sac de mil lors d’une famine. Mme Lansana Conté, elle, au contraire, se flatte, à force de messes catholiques et de bougies brûlées pour la Vierge, d’avoir sauvé le régime de son mari. Que dira alors sa « petite sœur », sa co-épouse musulmane ? N’a-t-elle pas fait de zikr, de son côté ? En tout cas, chez les Arabes, qui sont polygames, on ne voit pas les Premières Dames.

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C’est quand même une attitude plus démocratique que chez les Américains, où, à l’image de Hilary Clinton, qui se présente à l’élection présidentielle américaine prochaine, on va avoir des « couples présidentiels », c’est-à-dire qui ont tous deux été présidents ! Les dynasties anciennes, où l’enfant dirigeait le pays après son père, n’étaient-elles pas plus acceptables ? Après ce divorce invraisemblable à l’Elysée, il faudra bientôt parler des « Premiers Messieurs », les époux de présidentes, en se souvenant qu’il s’agit de couples comme les autres. Une dépréciation des « Premières Dames », dont a envie d’accuser Cécilia.

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Ibrahima KOÏTA

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