Bravo ! « Mes Chers compatriotes,

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Le président de la République a échangé en toute convivialité avec ses invités
Le président de la République a échangé en toute convivialité avec ses invités

… Au regard de tout ce qui précède, et en considération de l’intérêt supérieur de  la  nation  et  de  la  préservation d’un  climat social apaisé, j’ai décidé, en toute responsabilité, de surseoir à l’organisation d’un référendum sur la révision constitutionnelle. Pour le Mali, aucun sacrifice n’est de trop. » (Extrait du discours à la nation du président de la république le vendredi 18 août 2017).

Malgré son style Gaullien et peut-être à cause de ce style, devrions-nous dire, aucun discours du président Ibrahim Boubacar Keïta n’a été aussi rassembleur que celui qu’il a tenu la semaine dernière.

Bravo donc au président quand il dit : « J’ai constaté que ce qui était à l’origine des divergences est hélas devenu au fil du temps, de profonds clivages, menaçant d’ébranler durablement notre cohésion nationale. J’ai enregistré avec inquiétude la montée des radicalités. Ces alarmes, nous les avons partagées, vous et moi. Je vous ai entendu  exprimer  vos  craintes  de  voir  notre  cher  pays dériver vers des affrontements tragiques. »

Pour une fois, IBK n’a pas écouté les flagorneurs, les thuriféraires qui essaiment et bourdonnent autour de lui et qui  lui font croire que jamais le Mali ne s’est porté aussi bien que sous sa gouvernance.

Pour une fois, il a douté de leurs propos et s’est débarrassé des œillères qu’on lui avait placées.

Pour une fois, il a parlé sans acrimonie de ses adversaires politiques. Qu’importe si certains maliens pourraient penser que ce discours n’est qu’une manœuvre politicienne, une de plus !  Mais en homme politique averti, il ne peut sous-estimer le langage de la rue ni méconnaître celui de ses pairs africains dont Paul Kagamé, pour lequel il éprouve un sentiment d’estime réciproque.

Il ne peut non plus méjuger des notables et religieux dont la plupart l’ont aidé à accéder au pouvoir. Il ne peut enfin, mésestimer les discours de l’opposition républicaine qui n’a aucun intérêt que les institutions  vacillent et que le pays soit de nouveau assujetti à une nouvelle rupture.

Un grand bravo particulièrement aux jeunes qui, par leur comportement responsable, sans violence, se sont mobilisés pour exprimer leur ras le bol. Bravo aux forces de l’ordre qui ont su garder leur sang- froid, évitant ainsi toute  bavure. Bravo aussi aux religieux qui, au départ s’offusquaient du langage des jeunes mais qui ont vite compris qu’à l’heure des réseaux sociaux, ils avaient plus à perdre en s’opposant ouvertement à eux.

Bravo enfin à la classe politique (partis et associations politiques) dont la solidarité d’action avec les jeunes, certes calculée, a donné plus de tonus au mouvement.

Que faire à présent ? Pour IBK, le chemin est tout tracé : « Nous devons prendre le temps de nous retrouver pour échanger sans détour. Il me reviendra en tant que Président de la République à faire prendre les dispositions nécessaires pour que le dialogue qui s’engagera soit inclusif et dépassionné. »

En tout état de cause, tous les maliens devraient méditer ces propos du président rwandais Paul Kagamé :« Il faut que les Maliens travaillent à trouver les vraies solutions endogènes. Je vais parler avec IBK et j’espère que le Mali fait des efforts pour s’en sortir d’abord seul. Car, c’est le plus important. » (Cf interview Paul Kagamé recueillie par Alexis Kalambry, Les Echos du 10 août 2017).

…sans rancune

Wamseru A. Asama

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3 COMMENTAIRES

  1. EXCELLENTE ANALYSE Asama, n’écoutez pas les drogués; surtout ceux qui écrivent le à la place de la: le case, le maison, etc. Votre analyse, depuis que cette crise a commencé est unique et comparable à la proposition de Maître Montaga Tall avait fait au début de la crise. Et celui qui vous apprécie ainsi (moi-même), ne fait que suivre l’évolution politique, économique et social de ce monde à travers les médiats depuis la guerre de 6 jours entre les juifs et les arabes.

  2. NOUS N’ÉCOUTERONS JAMAIS SUR LE NET ET SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX, LES PERSONNES DONT LES PARENTS ONT FAILLI A LEUR DEVOIR D’ÉDUCATION AU PONT QUE LEURS ENFANTS INSULTENT UN PRÉSIDENT ET DES RELIGIEUX.

  3. 1- Il n’ y a rien d’honnête et d’assez original de ce que M IBK vient de faire contrairement à tout cette émotion, de compassion et de cette pluie de félicitations à son égard. Quoi de plus normal dans une démocratie qu’un chef d’Etat prenne en considération la voix de la majorité et de sursoir à un projet, donc écouter tout simplement la voix du peuple.Arrêtons donc avec In God, we trust!!

    2- Avec du recul on a assisté au contraire à la plus grande page de “com” médiatique et psychologique d’un président en mal pour n’avoir rien à présenter comme bilan après 4 ans d’exercice et qui plus est, l’a reconnu comme tel sur Al-Jazeera. Son sursis n’est qu’un gain à récupérer pendant les élections…Regardons les faits!!!!!

    3- C’est la récupération du plus grand show politico-religieux digne d’une “Cosa Nostra” qui fut organiseé par la présidence en chorégraphie avec l’orchestre religio-coutumier en vue des élections à venir. Et pour cause, justement pour avoir fait cause commune avec le politique dans les business foncier, colportage et camionage. Le tout au détriment du lambda…!!!!

    4- En clair il a s’agit donc de berner simplement les Maliens, du genre du bourrerau salvateur qui tend la corde à celui qu’il avait précédemment précipité dans le puits. Histoire d’une PAIX pour le Mali…!!!

    5- Le projet a divisé les Maliens, M IBK a soi-disant évité le pire au Mali, a délivré le pays et est passé de ce fait comme ce chef de famille qui par enchantement a eu le souci de sa maison, sans préciser qu’il a eu peur entre autre du mot d’ordre ultime de la désobéissance civil prévu par la loi et surtout de l’ascendance sans précédent de la jeunesse sur la chair électorale religieuse en matière de mobilisation. Et qui connait l’homme IBK, rien d’étonnant de voir dans les mois à venir l’armée malienne dans Kidal, ou soit sa propre présence, soit un de ses ministres, ou aussi de delivrance de passeport et carte NINA pour nos compatriotes de l’Extérieur…!!!!

    6- Cette cristalisation de la crise malienne au Nord n’est et ne fut qu’ une histoire de gros business autant pour les rebelles du Nord et du centre que pour les dinosaures du sud où on a vu une partie de l’iceberg à travers le troc organisé par les partisans du OUI…!!!
    Aux Maliens de faire attention à la naiveté, que tout cela pour cela n’était en réalité qu’un piège sans fin!!!

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