Chronique du vendredi : Django face aux énigmes, aux enjeux et aux défis

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Qu’est ce qui s’est passé pour que dans le même journal télévisé Dioncounda Traoré promette le nom du successeur de Cheikh Modibo Diarra dans les vingt-quatre heures et que la présentatrice nous ait donné le nom de Diango Cissoko dans l’élément qui a suivi le message présidentiel ? Ensuite, comment  et pourquoi dans le salon du Capitaine Sanogo lundi soir, le désormais ex Premier ministre ait si facilement jeté l’éponge, lui  qui disait en juillet qu’il ne démissionnerait pas et qu’il ne savait d’ailleurs pas à qui remettre sa démission ? Enfin, pourquoi au lieu de laisser penser que le pouvoir est ailleurs qu’en ses mains,  le Président n’a pas  simplement rapporté le décret par lequel il nommait Cheikh Modibo Diarra  quitte  à faire respecter sa décision par la force qui ne peut, dans le principe républicain, être  celle de Kati.

Le nouveau Premier Ministre, Diango Cissoko (photo L’Essor)

Ennemi des énigmes, le temps, un jour apportera la réponse à ces questions qui, toutes hélas, aux yeux de la communauté internationale, constituent des indicateurs-clés pour  apprécier les progrès de notre pays vers le retour effectif de l’ordre constitutionnel. Une question dont la réponse n’a pas besoin d’attendre l’avenir est pourquoi  le concert de condamnations internationales sur les circonstances de la démission de Cheick Modibo Diarra n’a trouvé qu’un faible écho national à travers quelques communiqués timides. Sans doute, c’est déjà beaucoup trop de sympathie de la part du microcosme local pour un Premier ministre sortant  venu, il l’avait dit, pour remettre le pouvoir à une autre génération de politiques. Casus belli donc pour la classe politique du jour pour laquelle  le portrait-robot d’un spécimen de cette nouvelle vague ressemble comme un jumeau à l’astrophysicien lui-même.

Et puis, la classe politique préfère, sans doute, se concentrer sur l’essentiel. Et l’essentiel, on l’a déjà entendu, c’est l’étrange revendication « d’un gouvernement vraiment inclusif ». Dioncounda Traoré est vacciné. Django Cissoko également qui a été de dizaines de tractations pour les formations de gouvernements dans sa carrière, même si sa traversée du désert de 1992 à 2002 l’éloigne du record du vrai Talleyrand. Mais s’il est félicité de toutes parts, il n’a pas les moyens d’être le père Noel. Son premier problème viendra déjà de la formation du gouvernement promis par le président d’ici à la fin de la semaine. Pour la simple raison que même s’il avait les coudées franches, Cissoko n’aurait pu recruter tous les aspirants.

Le vécu du pays le confirme : un gouvernement n’est jugé bon que si l’on en fait soi-même partie. Les frustrations créent toujours, on l’a vu ici, des forces centrifuges qui sont autant de soutiens refusés au pouvoir, d’adversité dormante et de facteurs de dispersions des regroupements politiques constitués au lendemain du 22 mars, donc de leur capacité à atteindre leurs objectifs. Or il se trouve qu’en en plus de la classe politique et de la société civile,  le nouveau Premier ministre devra tenir compte du pôle de Kati. Au nom de la realpolitik simplement, c’est-à-dire d’une réalité malienne que n’arrivent à influencer ni les communiqués ou déclarations du Fdr, ni les menaces de Washington, Abuja ou Addis-Abeba.

Autre considération dont Django Cissoko et Dioncounda Traoré tiendront probablement compte : les ministres du contingent propre de Cheick Modibo Diarra qui méritent d’être maintenus pour leurs bons résultats et qu’on ne saurait écarter sans tomber dans les travers un moment dénoncés par les critiques du Premier ministre démissionnaire et à juste raison. Tous ces « quotas » empêcheront, il est à craindre, de réduire la taille du prochain gouvernement. Ce qui aurait dû être un objectif stratégique. Au nom de la nécessaire cohésion gouvernementale. Et au nom de l’efficience. C’est-à-dire le couple économie et efficacité. Car Diango Cissoko est le Premier ministre de nos comptes publics à sec qui ont besoin de coup de pouce, dans un contexte où la communauté internationale connaît un regain de doutes sur Bamako. Bamako en tant qu’épicentre de la réponse aux deux seuls défis d’une transition censée finir en avril : reconquérir l’intégrité territoriale et organiser les élections. Le Chef de gouvernement a revendiqué cet agenda dès sa nomination. Mais il sait que dans les circonstances du jour, c’est un travail de messie. Or hélas il n’en est pas un.

Adam Thiam 

Commentaires via Facebook :

24 COMMENTAIRES

  1. C’est événements se déroulent réellement entre 21 heures et 22 heures le mardi 11/12/2012 quelque part dans Bamako et banlieue.

    -Eh Big Man Zero où est ce que tu vas encore avec tous ces bagages?

    -D’abord Sano De Gueule tu me salues avant de piétiner mon tapis marocain avec de la boue de Kati.
    Je déteste cette couleur ocre de votre ville.

    -Big Man Zero ton contrat prend fin car je constate que tu ne parles pas assez de nous maintenant ni dans tes voyages ni sur l’ortm et le Lieutenant-capitaine Konaré pense que tu ne donnes pas assez d’argent maintenant à notre groupe.

    -Non mais vous avez déjà les armes débloquées de Conakry je croyais que votre groupe est parti à Sevaré, ne me dit pas que vous êtes encore à Kati?
    Ah non pitié, ne me jouez pas ce vilain tour car j’ai rouspété à Djanema en croyant que vous avez donné l’assaut…

    -Colenel-caporal Youssouf Traoré et Seyba vous avez vu comment Big Man Zero se moque de nous, il nous souhaite la guerre et lui il voyage tranquille quoi avec bagages et femmes!
    Mais je rêve, il n’y a même plus de bière au nord, les islamistes ont tout détruit, mais je rêve…

    -Non laisse betom Sano De Gueule j’en est parlé avec peau graté est il est d’accord pour remplacer Big Man Zero et dès demain à la primature.

    -Big Man Zero t’as entendu ça? Donc tu démissionnes!

    -Qui moi? Jamais! Amène moi l’accord cadre, je te montre tout de suite pourquoi je ne peux pas démissionner!

    -Ah bon l’accord cadre? Seyba, pointe sur lui toutes les armes débloquées de Conakry et n’hésite pas parce que Big Man Zero est devenu un béret rouge maintenant!

    -Attendez! Attendez! Vous avez encore toutes ces armes ici avec vous?
    Donnez moi un papier et un stylo je signe avec joie la démission et j’aiderai peau graté à vous servir mieux que moi.

    – Eh Seyba amène la télévision pour qu’il dit tout ça en direct.
    Et téléphone à peau graté et donne lui les consignes.
    Je ne veux pas entendre parler du nord avant au moins 5 mois, OK!

    – Oui chef Oui!
    J’informe Dioncounda?

    -Non laisse lui, il apprendra à la télévision!

    J+11

  2. je ne sais pas comment Django à pu accepter la primature de cette manière ou pour lui aussi ces avec les fusils braqué qu’il a dis oui. Toute personne qui a la tête sur les épaule ne rentre pas dans ce gouvernement
    tant que SANOGO….

  3. Bonjour,
    Pour être stable, un gouvernement d’union nationale nécessite un équilibre entre les différentes sensibilités en incluant toutes les forces vives de la nation sans oublier la société civile.

    L’INDISPENSABLE SOUTIEN de tous les Maliens dépendra de cet équilibre et du fait que ce gouvernement soit réellement représentatif de la société.

    Mieux vaut prendre le temps nécessaire pour constituer un réel gouvernement inclusif et représentatif.

    Aidé par un Président conciliant et fédérateur, compte-tenu des enjeux, en homme de loi, aimant la justice et la médiation, le nouveau premier Ministre, Giango Cissoko, saura-t-il réaliser efficacement cette première vraie médiation publique, à travers la constitution du gouvernement d’union nationale, pour sortir, DURABLEMENT, le Mali de cette crise ?

    Espérons-le, c’est ainsi qu’il donnera espoir aux Maliens.

    Bon courage et bonne médiation pour une vraie union des Maliens.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
    E-mail: [email protected]

    • C’EST PAS MAL, HEUREUSEMANT LES TRAITRES MNLA N’EST PLUS PRÉSANT DANS LE TERRAIN SON ARMÉE EST DÉMOLI ILS NE RESTE SEULEMANT QUE QUELQUES RESPONSABLES QUI SONT ASSIS À LA POSITION DE CHIENS DÉVANT BLAISE COMPAORE POURQUE CET DERNIER LEURS SAUVE AU POUR NE PAS ÈTRE JUGER PAR LA CPI.

  4. MONSIEUR DJANGO, AVEC TOUT LE RESPECT QUE J’AI POUR VOUS, réveillez vous car BLISE A DIT QUE L’AUTONOMIE DU NORD est avancé et il a raison:Blaise a raison de dire autonomie avancée pour deux raisons simples; i)le Mlai a accepté sans même concerté son peuple à négocier sans exiger un pardon public à ses bandits (MLNLA surtout); ii)Rien de sérieux ne se dessine au sud ; et Blaise insulte nos autorités “il n’ya pas d’interlocuteur à Bamako d’après lui”. Et toujours rien, la population vaque à ses besoins comme si rien n’était;les politiciens retardent sur des querelles politicitiennes et leur interêts sordides; la cominauté internationale fait peur en revigorant les ennemis d’en face en leur donnant des moyens qu’ils n’ont pas; en les comparant à des situations qu’on est loin d’imaginer:l’Afganistant; entre temps le président somnole; les ministres vadrouillent et l’armée s’efface.
    malheur pour mon beau pays.

    • …….oui mais entre temps aussi le peuple somnole, le peuple vadrouille, le peuple s’efface………malheur pour mon beau peuple.

  5. Adam, je te trouve trop long aujourd’hui……..Il faut que les maliens arrêtent une chose, c’est de mettre leur destin entre les mains d’un seul homme. Diango seul ne peut rien, et c’est pourquoi il ne peut être un messi…….si la classe politique et le peuple malien ne font pas bloc autour de lui, tout est foutu……..si des incongrus profiteurs se lèvent pour gueuler qu’ils ne sont pas dans le gouvernement, il faudrait que le peuple malien les mette à leur place……..perso, j’étais d’accord avec le gouvernement de CMD qui était tres serieux, travailleur, assez désintéressé et comme tu l’as dit commençait à produire des résultats…….. alors s’il faut au nom du consensus nous rabacher un gouvernement de politiciens vauriens, là ce sera un vrai recul car bien que la priorité soit la libération du nord et les élections, il ne faudrait pas perdre de vue la remise sur les rails de l’administration et bien d’autres aspects comme la justice et la lutte contre la corruption.

  6. Thiam toi qui d’habitude es si rationnel…je te reconnais pas la..

    Le president a dit au moment d’enregistrer son message (forcement avant le journal) car ce ‘nétait pas en direct (et même)que le PM sera nommé dans les 24 h (ce qui fut le cas) et entre temps une décision est prise, voilà pourquoi le décret a éte lu à ce journal.

    Le président avait déja annoncé dans la matinée que le PM sera nommé dans les heures qui suivent et le soir le decret est passé et vous cherchez des vers dans le nez des gens….

    Soyons un peu sérieux voyons et laissez les gens travailler. Au lieu de conjectures; si vous avez des indices sûrs d’une nouvelle vague de cacophonies, il faut juste les partager….

    C’est vrai que le Capitaine n’est pas en odeur de Sainteté avec la très grande majorité de nos compatriotes…, ,même si il espère être invité un jour par ceux ci…. a travers son fameux ‘ si le peuple me fait appel’…. qui dit long sur ses vraies intentions…

    Dieu sauve le Mali…. Amine en ce jour Saint de Vendredi…

    • C’est toi ki n’es pa juste. C pluto le fo porte parole de la junte ki a annoncé en premier la nommination d’un nvo 1er ministre bien avant Dioncounda ki a été mi devant les faits acomplis. etpui ça se comprend a travers ton discours on discerne ki tu es

  7. Oh Mali d’aujourd’hui, tous pourris !

    Le seul militaire que je vois à la télé et dans les journaux, c’est le Capitaine Sanogo. Et, il n’est pas au front, au Nord, mais à Kati. On n’est pas tiré d’affaires mes chers compatriotes.

    Notre pays appartient aux hommes du passé et peut-être à ceux du futur mais pas à ceux du présent, ils ne méritent point.

  8. J +10

    Cela fait aujourd’hui 14/12/2010, 10 jours que les armes débloquées du port de Conakry sont à la disposition de l’armée malienne dans le fief de la junte militaire à Kati.

    Depuis aucun acte militaire en faveur de la reconquête des régions nord du pays n’a été entrepris.

    Mais des actions tape à l’œil (lancement en grande pompe d’un recrutement massif de 2000 jeunes dans l’armée) et les manœuvres dilatoires de l’écartement manu militari du premier ministre CMD.

    Sinon rien!

    Les maliens ont donc, au moins, des sujets de conversation pour les 3 prochains mois (Départ précipité de CMD, nomination inattendue de Diango Cissoko, formation de son gouvernement, etc et etc.) c’est à dire tout sauf la libération du nord du pays et l’organisation des élections.

    La magie est que ça marche à tous les coups, internautes, grins, milieux politiques, professionnels et familiaux, tout le monde s’engouffre dans la brèche pour oublier l’essentiel, pourvu que Kati ne prenne jamais la direction du nord du pays.

    On va tourner en rond encore pendant 9 mois avant d’attaquer manu militari Diango Cissoko à son tour!

    Son tort?

    Il est tout simplement un peu trop clair, il ressemble donc à un rebelle Touareg, et pourquoi pas à un Shebab, ou un rebelle congolais, et Kati va se méfier de lui, Dioncounda serait d’accord et les maliens commenteront, comme d’habitude.

    Ainsi va mon pays coupé en deux et pour très longtemps.

    En attendant, Kassin compte les jours depuis la libération des armes réclamées par le Copam, Mp22 et acolytes.

    Aujourd’hui 14/12/2012: J+10

    À bientôt mes amis !

    • Mon cher ne vous fatiguer, ces lâches de kati ne prebdront jamais le chemin du nord meme par erreur. Je pense et c’est une conviction personnelle que ce problème va s’autogerer et les oppurtinistes sortiront de partout pour revendiquer la paternité. Que Dieu nous aide, amen

  9. Beaucoup de questions sans réponses concernant l’affaire CMD. Les maliens doivent tourner cette page et s’unir autour du nouveau PM et l’équipe de la transition pour transformer ces défis et enjeux en opportunités.
    “NO GENERAL CAN FIGHT HIS BATTLES ALONE. HE MUST DEPEND UPON HIS LIEUTENANTS, AND HIS SUCCESS DEPENDS UPON HIS ABILITY TO SELECT THE RIGHT MAN FOR THE RIGHT PLACE “.
    L. Ogden Armour

    • De cette nomination va suivre un désordre indescriptible, comment Django peut réconcilier toutes ces divisions? comment Django va exercer l’efficience et l’effectivité de son pour pourvoir avec le fusil de Sanogo braqué sur lui…Sanogo mi- président, mi- premier ministère, justicier masqué qui, ose menacer tout le peuple malien en disant qu’il se mettra sur le chemin qui osera entraver le travail que lui à entamer or il refuse la seule mission qui lui a été confié qu’il a choisi le Nord! Quel travail a-t-il entamer que de mettre le désordre dans ce pays…sommes- nous devenu des otages de ce militaire qui vient de nous payé par nous et qui s’est juré de nous défendre? Il faut dire que tous les maliens sont sous le joug.le mali est un grand corps malade aujourd’hui et Sanogo est la tumeur cancereuse qui nous ronge chaque jour un peu plus et reste le nuage noir qui assombri notre horizon. Comment dans ce grand pays d’histoire et de culture peut vivre de frasque à frasque Quelle humiliation Oh toi mon pays bien aimé!

  10. Je l’ai dit et je le repète,voilà que l’histoire m’a donné raison. CMD devrait partir sur les pointes des pieds avant qu’il n’aille monter son milice chez son ami dictateur.Il faut que Sanogo le surveille de prêt. Il est temps que les jeunes soient entendu et qu’on leur confie des postes de responsabilité.

    • merde a toi et honte a toi. celui qui appelle le mal sera happé par ce meme mal. opportuniste et imbecile

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